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L'Avènement du Grand Monarque

L'Avènement du Grand Monarque

Révéler la Mission divine et royale de la France à travers les textes anciens.

Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #MAISONS NOBLES DE LORRAINE

DEUXIEME EXTRAIT.

 

ÉLECTION DE LOUIS-RENÉ-ÉDOUARD

PRINCE DE ROHAN

COMME COADJUTEUR DE STRASBOURG

 

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En 1759, le 28 Septembre, le grand-chapitre de la cathédrale de Strasbourg s'assembla pour fixer le jour de l'élection d'un coadjuteur que le prince Louis-Constantin de Rohan avait demandé au pape. Cette élection se fit le 22 Novembre suivant, dans l'église cathédrale, suivant les formes usitées. La messe du Saint-Esprit fut chantée dans la chapelle de Saint-Laurent par le comte Maximilien-Frédéric de Koenigseck-Rotenfels. Les capitulaires, au nombre de sept présents, chargés en même temps de la procuration des absents, réunirent leurs voix en faveur du prince-neveu, Louis-René-Edouard, prince de Rohan-Guéménée, qui fut proclamé le même jour et conduit à l'autel de Saint-Laurent, où l'on chanta le Te Deum.

Cette élection ayant été confirmée par le pape Clément XIII, le 24 Mars 1760, le nouveau coadjuteur fut sacré, le 18 Mai suivant, évêque de Canople. (1)

La reine Marie Leczinska étant morte (24 Juin 1768), ses obsèques furent célébrées dans l'église cathédrale de Strasbourg, le 3 Août suivant. M. le cardinal de Rohan, ainsi que les différents corps ecclésiastiques et laïques, y assistèrent. La grand-messe fut chantée par le seigneur grand-doyen, M. le prince de Lorraine. (2)

 

 

(l) Grandidier. Essais sur la Cathédrale de Strasbourg, p. 190.

(2) Grandidier. Essais sur la Cathédrale de Strasbourg, p. 196.

 

 

MARIE-ANTOINETTE

FIANCÉE DU DAUPHIN (LOUIS XVI)

CHEZ LE CARDIN AL DE ROHAN

 

 

marie-antoinette-vigee-lebrun

Le 7 Mai 1770, l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche arriva à Strasbourg, se rendant à Paris, pour être dauphine de France. Elle fut logée au palais épiscopal et reçue avec les plus grands honneurs. On lui fit des fêtes magnifiques qui sont décrites tout au long dans notre ouvrage sur L'Alsace en fète sous la dOl1tÏnation des Louis de France.

Le 8, elle se rendit à la cathédrale pour y entendre la messe. M. le prince Louis de Rohan, coadjuteur de Strasbourg, en habits pontificaux, la reçut à la tête de son clergé et lui adressa un discours plein d'éloquence ct de sensibilité. Nous le reproduisons ici:

 

Par M. le coadjuteur à la porte de la cathédrale de Strasbourg :

 

« Madame,

« Les deux nations réunies dans ce temple s'empressent de rendre d'immortelles actions de grâces au Dieu des empires, qui, par des noeuds augustes et si désirés, va mettre le sceau à leur félicité commune, et cimenter une alliance dont le but a été de protéger la religion et de faire régner la paix.

« Vous voyez l'Alsace faire éclater sa Joie; la France vous attend pour couronner ses voeux, et dans les mouvements d'allégresse qui vont se manifester de toutes parts, reconnaissez, Madame, le même sentiment qui a fait verser des larmes à Vienne et qui laissent dans le coeur de ceux dont vous vous séparez les plus vifs et les plus tendres regrets : c'est ainsi que l'archiduchesse Antoinette est déjà connue, même où elle n'a pas encore été vue; ce n'est souvent que l'avantage de la naissance; pour vous, Madame, c'est le droit de vos vertus, c'est celui de vos grâces; c'est surtout la réputation de ces qualités naturelles et bienfaisantes que les soins d'une mère à jamais mémorable ont su perfectionner en vous. Vous allez être parmi nous la vivante image de cette impératrice chérie, depuis longtemps l'admiration de l'Europe, comme elle le sera de la postérité; c'est l'âme· de Marie-Thérèse qui va s'unir à

l'âme des Bourbons. D'une si belle union doivent naître

les jours de l'âge d'or, et nos neveux, sous l'heureux empire d'Antoinette et de Louis-Auguste, verront se perpétuer le bonheur dont nous jouissons sous le règne de Louis le Bien-Aimé. »

Son Altesse arriva au grand-choeur, au bas duquel se tenaient les Cent-Suisses, en passant au milieu de la haie formée par la troupe. Au pied de l'autel, qu'entouraient les gardes du corps, était placé un prie-dieu pour Mme la dauphine et des tabourets pour les dames de sa cour. Leclergé avait suivi Marie-Antoinette et était allé occuper les stalles du choeur. Le coadjuteur, avant de se mettre sous le dais pontifical, s'agenouilla au pied de l'autel, puis s'étant retourné vers la nef, il donna sa bénédiction.

Une messe en musique fut exécutée. Les derniers accords de la musique expiraient à peine sous la majestueuse voûte du dôme, que les personnes de la cour firent partir Mme la dauphine, sans attendre que M. le coadjuteur fût revenu à l'autel et eût de nouveau donné sa bénédiction. En voyant ce départ précipité, le clergé, qui devait accompagner Son Altesse jusqu'à la porte de l'église, et qui s'était déjà mis en mouvement, s'arrêta et laissa partir Mme la dauphine sans lui rendre les honneurs qui lui étaient dus. 1

Le cardinal de Rohan ajouta quelques mots touchants au superbe discours du coadjuteur, son parent. Voici les paroles prononcées:

 

Par M. le cardinal de Rohan

 

cc Née sur le trône des Césars, vous venez vous unir à celui des Charlemagne ct des Bourbons. L'Europe applaudit à ce lien, la religion se réjouit et l'Alsace ne peut contenir ses transports. Les miens, Madame, sont d'autant plus respectueux, qu'occupant un siège qu'ont illustré deux de vos ancêtres, j'ai l'honneur d'appartenir à l'empire et à la France. »

 

1 Müller L'archiduchesse Marie-Antoinette à Strasbourg, etc., p. 61

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