VERSAILLES.
Ô CROISÉE DES GUETS, AVANT QUE NE SURGISSE EN MON SEIN L’AURORE, QUE LE SOLEIL NE CARESSE MES AILES,
SOUS LES EAUX GÉMELLAIRES, PRINCIPIELLES ET SUBMERGEANTES, RECOUVRANT DE LUMIÈRE LES CATAFALQUES DE L’OMBRE,
AVANT QUE NE SE LÈVE LE JOUR, QUE ROI NE SOIT, DÉJÀ SUR MOI, VEILLE L’ANTIQUE ET PUISSANT SÉRAPHIN SAMAËL.
QUI DE SES AILES FLAMBOYANTES FAIT RESPLENDIRE EN MES MURS MÊME, LES HEURES OU RÈGNE LA PÉNOMBRE!
TOUTES D’OR DRÉSSÉES, MES PORTES DIVINEMENT COURONNÉES ET AURÉOLÉES, SE FONT LES GARDIENNES,
D’UN TRÉSOR IMMÉMORIAL, QU’AU COUCHANT SUR MES FONTAINES, LES ORS DU CIEL ME FONT SÉCULAIRE.
QUE D’AMOUR SOUS MES ÉLYTRES, QUE DE JOYAUX EN MES STATUES, FRESQUES, Ô SUBLIMES SLPENDEURS ANCIENNES,
QUE, DE LEURS YEUX SUBJUGUÉS, LES PÈLERINS AU GRÉ DES AFFRES DU TEMPS, OBSERVENT, L’AIR FUNÉRAIRE!
EN MON ÂME S’ÉVEILLENT BIEN DES PRODIGES ; Ô ARCANES CÉLESTES, STATUES OPALESCENTES, PARCELLES AQUIFÈRES,
MIRACLE DES EAUX, REFLETS DES CIEUX, PROUESSE DE GÉNIE, COMME ATHÉNA ARMÉE DU CERVEAU DE ZEUS SURGIT,
OU LATONE AU BASSIN PRIANT JUPITER, CYPARISSE REPENTANT, JARDINS DRESSÉS AU CANAL CRUCIFÈRE,
COMME LE CHAR D’APOLLON, SOUS LES OCRES DU SOLEIL FLAMBOYANT, DANS SES EAUX AGITÉES RESPLANDIT!
PALAIS VERMEILLE OU D’ORS RUTILANTS, ÉCRIN PRÉCIEUX, CHÂTEAU AUX TAINS ET AUX CRISTALS ÉTINCELANTS,
MIROIRS AU DEHORS AUTANT QU’AU-DEDANS, ORACLES SYBILLINS DES TEMPS, Ô PSYCHÉ FIGÉE SANS AMOUR.
QUI DANS VOS REFLETS AUX QUATRE SAISONS, RENVOIENT LA MÉMOIRE DES ÂGES EN AQUILANT ONDULANT,
COMME LES NYMPHES AU SEINS SI SUAVES, NAÏADES OU NÉRÉIDES, SE JOUENT DES HOMMES EN LEURS ATOURS!
QUE DE REGARDS SUR MOI POSÉS PAR TANT D’ÂMES ÉQUIENNES. QUE D’USURES RYTHMANT INLASSABLEMENT LES HEURES.
VERSAILLES, DEPUIS DEUX SIÈCLES ESPÈRE QUE REVERDISSE À LA COUR TOUTE LA FORCE DE MON ESSENCE ACHILÉENNE
MES MIROIRS PARLENT EN CETTE DEMEURE, COMME L’ASTRE DIURNE BRILLE AU CENTRE DU MONDE, APOLLON JE SUIS, OSANT M’EXTRAIRE,
POUR RENAÎTRE À TERME, LE PLUS GRAND DES ROIS FACE À VOS TRISTES ET AFFLIGEANTES HEURES CITOYENNES!
CC : RHONAN DE BAR.