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L'Avènement du Grand Monarque

L'Avènement du Grand Monarque

Révéler la Mission divine et royale de la France à travers les textes anciens.

Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #ETUDES HISTORIQUES SUR LIEUX SAINTS

EXTRAITS DE LA MONOGRAPHIE

DE LA CATHÉDRALE DE CHARTRES. PAUL DURAND,

EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE 3.

(Planche II de la table in-folio.)

PLAN A LA HAUTEUR DES GALERIES.

Après les détails dans lesquels nous venons d'entrer au sujet de la planche précédente, nous aurons peu de chose à dire sur ce second plan.

Ce qui frappe au premier coup d'œil, c'est la forme si visible de la croix, résultant de la rencontre de la nef et du chœur avec les transepts. L'intention symbolique étant connue et certaine, nous n'avons pas à en parler.

Les contours de cette croix sont accompagnés dans toute leur étendue par un triforium ou petite galerie garnie de colonnettes, supportant des arcs en ogive et formant une décoration élégante tout autour de l'intérieur du monument. Au moyen de cette galerie, fort étroite du reste, on peut suivre avec sécurité le contour de la nef, des transepts et du chœur, parties qui sont toutes de la même époque.

Ce triforium s'arrête à la grande façade Ouest, à l'extrémité de la nef, du côté de l'Ouest. Là se trouve, à la même hauteur, la grande rose occidentale, devant laquelle la galerie fait défaut, et l'on ne peut passer d'un clocher à l'autre.

Nous trouvons sur cette planche l'indication des nervures des voûtes hautes, qui n'ont point été indiquées dans la planche précédente. Nous reconnaissons que la nef est formée de neuf travées, puis d'un carré central, ensuite du chœur à quatre travées et d'un rond-point; enfin des transepts, ayant chacun trois travées.

En dehors de ces parties, nous voyons le dessus des toits situés au-dessous de ce plan. Les bas-côtés de la nef et la première portion du chœur sont simples et à une seule pente.

Les chapelles et la seconde portion des bas-côtés du chœur sont recouverts de toits, dont plusieurs sont de forme pyramidale.

Enfin, l'on domine la toiture des deux porches latéraux, celle de la sacristie et celle de la chapelle de Saint-Piat.

Les contreforts et les arcs-boutants, tranchés par les sections faites à une hauteur déterminée, ne paraissent point ici avec le volume considérable qu'ils nous ont montré plus bas.

Cette même planche nous permet de saisir la disposition et l'emplacement des huit tours et des clochers qui accompagnent le vaisseau de la cathédrale. On en- voit ici la section qui, à chacune des tours, interrompt l'indication des pentes des toits, des bas-côtés et des chapelles. En voici l’énumération : Les deux grands clochers à la façade occidentale; leurs dimensions sont bien plus considérables que celles des six autres tours, comme le plan le fait bien comprendre ; Deux tours à l'extrémité du transept Sud ; Deux tours à l'extrémité du transept Nord ; Et enfin deux tours placées sur les deux flancs du chœur.

Ces tours nombreuses, si elles eussent toutes été terminées et surmontées de flèches pyramidales, eussent produit un effet merveilleux. Elles n'avaient pas pour unique but la décoration ou l'embellissement du monument. Dans l'intention du constructeur, elles avaient une véritable fonction d'utilité : c'était de fournir, par des masses résistantes, des points d'appui robustes qui venaient renforcer les contreforts et les arcs-boutants. La hauteur considérable où s'élèvent les voûtes de la cathédrale et leur immense largeur réclamaient des moyens énergiques et d'une grande puissance pour résister à leur poussée considérable.

En ceci, comme en tant d'autres points, il faut reconnaître combien, à cette époque reculée, la science de l'art de bâtir était perfectionnée en France, et combien la disposition savante de ces différents membres d'un monument avait pour résultat d'obtenir une solidité durable et un aspect satisfaisant pour la vue. Ces deux conditions ne sont jamais séparées dans les œuvres du moyen âge comme dans celles de l'antiquité ; en est-il de même dans les œuvres modernes.


PLANCHE 4 : GRAND PORTAIL.

La porte d'un édifice est, de toutes ses parties extérieures, la plus importante. C'est dans sa construction, - dans sa disposition et dans sa décoration que l'architecte met en œuvre toutes les ressources de la science et de l'art. C'est là que se trouvent toujours les inscriptions capitales; c'est là que la sculpture et la peinture déploient toutes leurs richesses et captivent notre attention pour nous plaire et pour nous instruire. Le nom même de façade donné à l'ensemble d'un portail exprime bien l'idée que l'on attache à cet ensemble de constructions ; car, de même que la face d'un personnage exprime et représente à elle seule ce personnage tout entier parce que c'est sur le visage que se peignent les passions et le caractère de chaque individu, de même sur la façade d'un monument nous trouvons de suite des indications et des avertissements, sorte de préparation nécessaire à quiconque va pénétrer dans son intérieur.

La grandeur et la beauté d'une porte ont donc été, de tout temps et en tout pays, l'indice de l'usage et de l'importance du monument auquel elle donne accès. Le moyen âge en ceci, principalement en France, nous offre des exemples d'une incomparable beauté. Cette époque, vraiment extraordinaire, a produit à son origine des ouvrages qui l'emportent sur tout ce que nous connaissons des œuvres, justement vantées, de l'antiquité profane, grecque ou romaine. Il nous semble permis d'affirmer que, dans le monde occidental, rien ne saurait entrer en comparaison avec les portails des cathédrales de Paris, de Reims ou d'Amiens.

Lorsque, par un faible effort de notre esprit, l'on se représente ces belles constructions, telles que les avaient conçues leurs auteurs et avant qu'elles n'eussent subi les outrages du temps et les injures, encore plus funestes, de la main des hommes, notre imagination ne peut rien se figurer de plus splendide et de plus magnifique que ces belles pages d'architecture avec leurs innombrables statues et leurs décorations, répandues avec abondance et profusion sur d'immenses surfaces.

La cathédrale de Chartres n'est pas de celles qui frappent la vue par la magnificence et la splendeur de leur grand portail; ce sont les deux porches latéraux qui exciteront notre admiration. Ici, la façade occidentale forme comme un hors-d'œuvre à l'ensemble si harmonieux et si homogène que le 13ième siècle a produit. L'incendie qui avait dévoré la précédente cathédrale (celle du 11ième et 12ième siècle) n'avait point endommagé la façade primitive; elle était encore en place, accompagnée des deux clochers : l'un était entièrement achevé depuis une vingtaine d'années seulement et devait être fort admiré; le second était privé d'une flèche terminale. Quelque goût que l'on eût pour la nouveauté, on ne pouvait pas raisonnablement penser à refaire à neuf, au moins immédiatement, des constructions aussi énormes, et le maître des œuvres songea plutôt aux moyens de souder ces portions de l'ancienne église à celle dont il avait conçu le plan et qu'on devait désirer voir s'élever au plus tôt.

Quelles que soient les raisons qui nous aient conservé ces portions de l'église du 12ième siècle, nous devons nous en féliciter, car nous trouvons là des détails très précieux et pleins d'intérêt pour l'histoire de l'art et du symbolisme à ces époques reculées. Le public et surtout les antiquaires trouvent ici des compensations et sont amplement dédommagés; ils ne songent pas, en présence de tels objets d'étude, à s'affliger de la disparate qui existe entre le frontispice de la cathédrale et le reste du monument.

Examinons sommairement, en les énumérant, les différentes parties que reproduit cette gravure d'ensemble. D'autres planches nous donneront des détails; nous pourrons les examiner alors avec plus de facilité, La façade entière peut se diviser en trois parties : une médiane, et deux latérales formées par les clochers.

Les trois grandes portes que nous voyons au milieu, et les trois hautes fenêtres qui les surmontent, faisaient partie de la façade de l'église du 12ième siècle. Il faut savoir tout d'abord que cette façade, beaucoup moins élevée que celle qui existe aujourd'hui, n'était pas alors au nu des faces antérieures des clochers. Elle était reportée en arrière de toute l'épaisseur de ces clochers, c'est-à-dire d'une dizaine de mètres.

Entre ces deux clochers se trouvait à rez-de-chaussée un porche profond, s'ouvrant au dehors par trois arcades à jour, semblable aux porches de Vézelay, de Saint-Benoît-sur-Loire, de Paray-le-Monial et d'autres églises du 11ième  et du 12ième siècle. C'est au fond de ce vestibule, et à l'abri des intempéries atmosphériques, que s'ouvraient les trois belles portes, entourées de statues, de bas-reliefs et d'ornements sans nombre, aujourd'hui pâles et décolorés, mais apparaissant autrefois resplendissants d'or et enluminés des couleurs les plus vives et les plus harmonieuses. Des traces nombreuses en sont encore visibles.

Lorsque l'on peut examiner le monument sur place, on reconnaît avec évidence comment cette portion de façade a été transportée de sa première place à celle qu'elle occupe aujourd'hui. Les assises de pierre ne se suivent pas avec exactitude et n'ont aucune liaison avec les clochers; on retrouve à l'intérieur de l'église, sur les clochers, les mêmes moulures et les mêmes ressauts qu'à l'extérieur.

Au-dessus des trois portes règne une corniche supportée par des modillons sculptés suivant le style du XIIe siècle; ce sont des têtes humaines ou des animaux fantastiques.

Sur cette corniche reposent les bases de deux faisceaux de colonnettes engagées, qui encadrent les trois fenêtres placées au-dessus des portes.

De plus, de chaque côté de la fenêtre du milieu, il y a aussi des pilastres et des colonnettes qui supportent des groupes de sculptures à leur partie supérieure. D'un côté, on voit un lion dévorant une tête humaine qu'il tient entre ses griffes; de l'autre côté, il ne reste plus qu'une énorme tête de taureau. Ce sont des imitations, lourdes et grossières de ces représentations si fréquentes en Italie à la porte des églises, mais rares en France. La tradition et l'usage vont s'affaiblissant; ils existent cependant encore ici, et rappellent à notre esprit l'avertissement de l'apôtre saint Pierre : Sobrii estote et vigilate quia adversarius vester Diabolus lanquam leo rugiens circuit, quœrens quem devoret, avertissement que les Offices de l'Eglise nous rappellent souvent et sous des formules variées.

Les trois grandes fenêtres nous montrent aujourd'hui de grandes surfaces, sans aucune division ni aucun compartiment. Ordinairement, à cette époque, l'armature en fer qui supporte les panneaux est placée en dehors et forme une sorte de décoration, ôtant à une grande superficie la nudité qu'on peut blâmer ici. Nous attribuons cette imperfection à quelque restauration inintelligente faite autrefois à ces fenêtres : le démon de la restauration a passé par là.

C'est à cette hauteur que se termine la partie de la façade appartenant au 12ième siècle. Avant de nous élever plus haut, remarquons la suite des claveaux qui, de chaque côté, se voient près des clochers. Ce n'est pas, comme on pourrait le penser, le commencement d'inclinaison du pignon primitif; il devait être un peu plus haut. C'est plutôt, pensons-nous, un arc de décharge destiné à reporter en dehors, contre la masse des clochers, le poids des constructions supérieures et à protéger les arcs formant le haut des fenêtres.

Au-dessus du bandeau ou corniche qui est au-dessus devait être le pignon de la façade primitive, qui laissait ainsi dégagée de toute construction la portion des clochers placée à cette hauteur. Qu'on se figure combien le - clocher vieux, ainsi isolé, devait paraître élancé et élégant.

A la place de ce pignon primitif on a placé une grande rose, destinée à éclairer la nef de la nouvelle cathédrale, dont la hauteur surpasse de beaucoup celle de l'église du XIIe siècle, soit que celle-ci eût une voûte en pierre, soit, ce qui est plus probable, qu'elle fût surmontée, comme l'église de Saint-Remy à Reims et d'autres églises contemporaines, d'une voûte en bois.

Nous aurons à nous occuper plus loin de cette rose, œuvre du commencement du 13ième siècle, en examinant la planche IX sur laquelle sont réunis les détails de son architecture et de sa sculpture. Nous ferons ici quelques remarques seulement. Ces immenses fenêtres circulaires qui se voient aux extrémités des nefs de nos grandes églises en sont un des plus beaux ornements. Celle-ci peut être mise au-dessus de tout ce .que nous montrent nos monuments du moyen âge. Nulle part on n'en voit une aussi robuste, aussi ferme, et décorée avec-autant de gout; nulle part on n'en voit une offrant, comme celle-ci, les conditions de solidité et de durée aussi savamment et aussi artistement combinées.

Ce ne sont pas de ces meneaux grêles et délicats qui nous surprennent par leur élégance et leur légèreté; c'est une réunion de petites ouvertures , richement brodées sur les bords, dont l'ensemble forme à l'extérieur une immense décoration, circonscrite dans un grand cercle de moulures et de feuillage sculpté, tandis qu'à l'intérieur les vitraux qui garnissent ces ouvertures semblent, par un effet d'optique, ne former qu'une seule fenêtre.

Il faut noter que le centre de cette rose n'est pas exactement au-dessus de la porte principale. Il est reporté, d'une manière fort appréciable à la vue, sur le côté gauche; on ne saurait expliquer la cause de cette irrégularité.

Au-dessus de la rose règne une corniche formée par des fleurons qui datait du 14ième siècle. Depuis peu d'années, on les a refaits complètement en se conformant au motif existant. Cette corniche supporte en encorbellement une balustrade derrière laquelle est un passage qui, à cette hauteur, met en communication les deux clochers. Au-dessus de ce passage se trouve la galerie des Rois. Cette rangée de statues est un accessoire important et, pour ainsi dire, obligé des portails des grandes cathédrales. Elle se compose ici de seize statues, placées chacune sous une arcature ogivale et trilobée reposant sur des colonnes. Il faut convenir qu'ici l'effet est loin d'égaler celui de la galerie des Rois de l'église Notre-Dame à Paris. Nos statues paraissent placées à une trop grande hauteur; elles cachent une partie du pignon supérieur et coupent d'une manière disgracieuse la base du grand triangle ou pignon qui termine ordinairement les façades des églises du moyen âge. Ces statues royales ont suscité bien des discussions et des controverses. Quels sont les rois qu'elles représentent? Les archéologues ne sont pas d'accord pour répondre à cette question. Pour les uns, ce sont des rois de France; pour les autres, ce sont des rois de l'ancien Testament, ancêtres de Jésus-Christ. On a souvent cité le passage d'un manuscrit du 13ième siècle dans lequel un paysan, prenant la parole en regardant les rois de la cathédrale de Paris : ce Voilà, dit-il, Pépin, voilà Charlemagne"; mais on peut supposer qu'il faut prendre ces paroles dans un sens ironique et qu'on a voulu rappeler une erreur populaire.

Le roi terrassant un lion serait alors David, et le roi tenant une croix serait Salomon prophétisant le supplice du Sauveur, et non Pépin le Bref ou Philippe Auguste.

Il nous semble que nous trouvons à Chartres même, dans la cathédrale, une représentation iconographique qui doit nous faire regarder ces statues comme des rois de Juda. La grande rose septentrionale nous montre peints sur verre douze de ces rois; leurs noms écrits auprès d'eux ne laissent à cet égard aucune incertitude, aucun doute possible. Ces rois, solennellement rangés en cercle, entourent dans les espaces célestes Jésus-Christ enfant, reposant sur les genoux de sa sainte mère, la Vierge Marie.

Ne devons-nous pas voir dans cette galerie seize rois de Juda, formant un cortège d'honneur auprès de Jésus-Christ et de la Sainte Vierge, qui sont placés au-dessus d'eux, sous un édicule, renfermant aussi deux anges?

Il faut noter que, parmi ces statues, la septième (en commençant par la gauche) est moderne. Un accident avait fait disparaître celle qui se trouvait là. Or, entre les mains de ce nouveau roi on a mis un rouleau sur lequel on lit : CAPITULARIA, donnant à entendre que la statue représentait Charlemagne, la restauration voulant consacrer l'opinion qui voit ici les rois de France. Cette restitution pourra, dans l'avenir, être une cause d'erreur pour les antiquaires, ce qui est certainement regrettable.

Puisque je suis en train de censurer les restaurations, j'ajouterai quelque chose encore à ce propos. La statue de la Sainte Vierge portant l'Enfant Jésus, et les deux anges qui les accompagnent, et dont nous venons de parler, sont aussi une œuvre moderne. Ces statues étaient dans un tel état de destruction qu'il fallut, dans ces dernières années, les refaire à neuf. Il faut convenir que ce travail a été fait avec grand soin et par un artiste de talent. Je me permettrai seulement de demander pourquoi l'on a mis des flambeaux entre les mains des anges au lieu des encensoirs que tenaient les statues anciennes ? Il y avait ici une particularité qu'il faut consigner dans notre travail. Ces encensoirs étaient en cuivre, et leurs cordons formés par de fines tiges de fer. On trouvait là un exemple de l'association du métal et de la pierre dans la sculpture, association que les artistes contemporains pourraient considérer et imiter utilement. -Aux meilleures époques de l'antiquité, et aussi assez fréquemment au moyen âge, ce procédé était employé. Certains détails, certains accessoires des statues ou des bas-reliefs présentent une grande fragilité et se cassent facilement s'ils sont exécutés en pierre ou en marbre; l'emploi du métal permet d'exécuter ces parties avec légèreté et solidité. Pourquoi l'art moderne n'admet-il point cette ressource ingénieuse ? L'exemple que nous donnent les âges précédents ne pourrait-il pas être imité?

La pointe du pignon de cette façade supporte une grande statue de Christ. Il est debout, enveloppé d'une simple draperie, qui laisse apercevoir la plaie de son côté. Les mains ouvertes et étendues montrent la trace des clous dont elles furent transpercées. Lorsque l'on considère cette belle et simple figure du Sauveur, la mémoire vous rappelle une strophe de la Prose que l'on chantait il y a peu d'années dans nos églises le jour de l'Ascension, avant le regrettable changement de liturgie, cause de l'anéantissement de nombreuses traditions antiques dans les églises de France. Le sculpteur du XIVe siècle qui avait exécuté cette statue avait probablement présente à l'esprit cette strophe, que nous transcrivons ici :

Patri monstrat assidue

Quœ dura tulit vulnera,

Et sic pacis perpetuae

Nobis exorat fœdera.

Après avoir examiné la partie médiane de la planche IV, nous allons porter nos regards sur les clochers qui l'accompagnent. A droite, ou du côté méridional, est le clocher vieux. C'est une des plus belles productions de l'architecture du 12ième siècle, et parmi les nombreux clochers se terminant par une flèche en pierre, c'est incontestablement celui de France qui occupe le premier rang.

Depuis sa base, qui repose sur un soubassement garni de moulures d'une exécution fort remarquable, jusqu'au sommet de la pyramide, on peut suivre une gradation de décorations qui accompagnent avec goût et avec intelligence la construction et la disposition de l'intérieur.

L'étage inférieur, ou rez-de-chaussée, contient une vaste salle, dans laquelle prend naissance un des deux escaliers descendant dans l'église souterraine. On entre dans ce vestibule par une porte située du côté du Midi et par deux autres situées côté du Nord. A l'extérieur, sur la face occidentale, sont deux petites fenêtres et deux arcades aveugles s'élevant assez haut et indiquant au dehors la hauteur de cette salle.

L'escalier dans sa partie supérieure est en hors-d'œuvre du côté Est.

Au-dessus de la corniche, ornée de modillons, est le sol d'un premier étage où se trouve encore une grande salle, dont la hauteur s'élève jusqu'à la seconde corniche accompagnée, comme la première, d'une rangée de modillons ou de corbeaux. Sur sa face extérieure nous remarquons deux fenêtres encadrées dans des arcades supportées par des colonnettes avec leurs chapiteaux; au-dessus, sont des arcades appliquées contre un mur plein, et dont la destination est d'orner avec simplicité une grande surface dont la nudité n'aurait rien de satisfaisant pour la vue.

Depuis le sol, que supporte la voûte de cette salle, jusqu'au sommet de la flèche, l'intérieur de ce clocher est entièrement vide. Avant les restaurations qui ont été faites après l'incendie de 18 36, l'œil étonné plongeait dans les profondeurs-de ce cône immense sans rencontrer aucun arrêt, aucun obstacle, aucun point saillant. Les parties inférieures étaient éclairées par les fenêtres basses et par les grandes lucarnes situées au-dessus; mais, toute la partie haute dans l'intérieur de la grande pyramide étant dans l'obscurité, on restait frappé d'étonnement par l'aspect fantastique de cette immense construction. Depuis l'incendie de 1836, un plancher en fer et en poterie, établi au bas de la pyramide, s'oppose à ce coup d'œil extraordinaire.

Si nous examinons l'extérieur de ces parties élevées, nous ne pouvons qu'admirer l'ingénieuse disposition des fenêtres et de leurs accessoires.

Des lucarnes, surmontées de pyramidions et de gâbles percés à jour, s'élèvent plus haut et accompagnent avec grâce la base de la grande pyramide.

Les faces de cette pyramide sont décorées d'écaillés et de gros cordons, fort saillants, interrompus de distance en distance par des têtes de monstres dévorants; ils se terminent à leur partie supérieure par des fleurons en forme de lis. Les angles sont aussi garnis de ces cordons, sur lesquels la lumière est comme accrochée, ce qui produit un effet des plus heureux pour la vue.

La sculpture des chapiteaux, des animaux fantastiques et des ornements les plus originaux, tout à fait remarquable, mérite d'attirer l'attention.

Nous sommes ici en présence d'une des merveilles de l'architecture française au 12ième siècle, et nous devons tous admirer sans réserve ces beautés extérieures; pour l'homme de l'art et pour le théoricien pouvant se rendre compte des difficultés de construction et d'exécution qui se sont rencontrées pendant, qu'on élevait dans les airs cette flèche gigantesque, l'étonnement et l'admiration ne peuvent se lasser dans leur contemplation.

La solidité de ce clocher n'est pas moins surprenante que sa beauté.

Voici près de huit siècles qu'il affronte les injures destructives des intempéries, si violentes dans ces régions élevées de l'atmosphère, et pendant ce laps de temps il a subi les épreuves de deux incendies effroyables sans être ébranlé.

Lorsqu'on regarde attentivement sa partie supérieure, on aperçoit au sommet des indices d'une restauration qui ne semble pas fort ancienne. La pierre n'est pas de la même couleur et les écailles ne sont pas d'un travail aussi soigné que dans la partie inférieure de la pyramide. Nous avons pu nous convaincre de ce fait, et nous pouvons en donner la date. Après l'incendie de 1836, on fit faire à l'intérieur de cette flèche des échafaudages afin d'examiner si la construction n'avait pas subi quelque avarie. J'eus la curiosité de monter sur ces échafaudages, et arrivé presque au sommet, à la hauteur où se trouve, du côté de l'Est, une petite fenêtre et où commence l'échelle de fer qui va de ce point au pied de la croix, j'ai pu copier l'inscription suivante, gravée sur une des pierres qui font partie de la construction : -

M. DE. MONTIGNI. ABBÉ - D'IGNI - ET DOYEN-DE-CETTE ÉGLISE M'A - POSÉE LE 5 JUILLET .1753.

Je n'ai pu avoir la mesure exacte de la partie du clocher refaite à cette époque; on peut l'évaluer à environ 12 mètres.

Nous n'avons pas mentionné au rez-de-chaussée de ce clocher une statue d'ange, tenant un cadran solaire, parce qu'elle appartient autant à la face Sud qu'à celle du couchant. La statue est du XIIe siècle, mais le cadran a été refait au 16ième. Il ne faut pas le passer sous silence.

Du côté gauche de la façade, ou au Nord, s'élève le clocher neuf.

La salle du rez-de-chaussée, comme celle du clocher que nous venons de décrire, sert aussi de vestibule et contient un des deux grands escaliers par où l'on descend dans les cryptes, ainsi que nous l'avons dit ailleurs. Les deux étages inférieurs sont contemporains du clocher vieux et les dispositions en sont pareilles. La décoration des fenêtres et des arcades qui les entourent est semblable aussi, quoique moins riche et moins élégante.

A la hauteur de la galerie des Rois; la tour reste carrée, mais la date de la construction n'est plus la même; à partir de ce- niveau jusqu'à l'arc de la grande fenêtre que nous voyons ici, c'est une œuvre du 14ième siècle. Puis, le sommet de cette fenêtre et le haut de ce même étage ont été exécutés au 14ième siècle et font partie de la flèche qui termine ce clocher. Précédemment, un clocher en bois, recouvert de plomb, occupait ce sommet du clocher Nord. Il fut dévoré par un incendie en i5o6, comme cela se lit encore sur une table de pierre placée à l'intérieur, sur laquelle est gravée une inscription de huit vers.

C'est sur le sol qui recouvre la voûte de cet étage ou de cette salle que prend naissance la flèche du clocher neuf[1]. A cet endroit et derrière la seconde balustrade elle a pour bases ou pour points d'appui huit piliers, qui déterminent sa forme octogonale et que renforcent quatre autres piliers, un à chaque angle de la tour. Chacun de ces quatre piliers angulaires reçoit deux arcs-boutants, qui vont en remontant s'appliquer contre la grande flèche et affermissent sa base. La flèche, depuis cet endroit jusqu'au sommet, est construite avec une extrême élégance, et toutes ses surfaces, fort compliquées, sont couvertes de sculptures à jour d'une extrême délicatesse. Au milieu de ces petites pyramides, de ces clochetons et de ces pinacles, où les motifs d'architecture les plus variés sont répandus à profusion, on remarquera que l'élément hagiographique n'est pas absent et qu'il vient là, comme dans toutes les productions du moyen âge, apporter la vie et la pensée.

Chacun des quatre piliers angulaires dont nous venons de parler abrite, sous des dais très finement sculptés, trois statues de saints : ce sont les Apôtres, accompagnés des signes caractéristiques qui les font reconnaître. Toutefois, il y a ici une infraction à la nomenclature habituelle; car, parmi les personnages figurés, on reconnaît saint Jean-Baptiste à son agneau et à la légende ecce agnus Dei qu'il tient en main. 'Saint Jean étant l'un des grands patrons de la cathédrale, on l'a mis à cet endroit à la place de l'un des douze Apôtres; il remplace saint Jude. Aux pieds de chaque saint, il y a les écussons portant les armoiries, fort mutilées aujourd'hui, d'un donateur.

Ce n'est pas tout. Si vous élevez votre regard un peu plus haut, vous pourrez distinguer, sur cette planche IV, la statue de Jésus-Christ, complétant cette assemblée sacrée. Cette statue est placée sur le gable à jour qui surmonte l'arcade du milieu. Le Sauveur est représenté bénissant de la main droite, et de la gauche tenant le globe du monde. Sur ce globe est implantée une croix en fer, garnie de pointes sur lesquelles on peut assujettir des cierges. Il est peu probable que le vent, qui règne toujours avec violence à cette hauteur, ait jamais permis d'y faire une illumination durable. Les pieds du Christ écrasent un démon, dont la figure énergique et violente est sculptée à cette place. Sur le soubassement de cette statue, à sa partie postérieure, on lit, écrite en beaux et grands caractères gothiques, cette inscription :

1513 Jehan de Beance macon qui a faict ce clocher m'a faict faire –

Que n'avons-nous pu trouver aussi en quelque coin la signature du maître des œuvres, de l'architecte de la grande cathédrale du 13ième siècle?

Malgré ce qui a été avancé au sujet de cette prétendue humilité si fort admirée chez les artistes du moyen âge, je suis convaincu, pour ma part, qu'il y a ici erreur et exagération. En aucun temps, en aucun pays, un homme de génie et de talent ne s'est soustrait aux justes éloges que ses œuvres méritaient. Que ces hommes aient donné des preuves de désintéressement, on ne peut en douter; car, pour eux, les richesses de ce monde n'étaient point ce qu'ils enviaient le plus : ils en faisaient bien souvent le sacrifice avec générosité; ce dont ils étaient avares, c'était de la gloire et des louanges, prœter laudem nullius avari. Ces louanges et cette honorable réputation, on en était aussi désireux au moyen âge que dans l'antiquité, et plus que de nos jours, où l'on met le profit en première ligne. Nous accordons volontiers que parmi ces artistes la vertu d'humilité et d'abnégation fut pratiquée par eux : mais comment leurs contemporains ne les ont-ils loués et célébrés? Dès les temps les plus anciens nous voyons Moïse inscrire dans les livres saints et nous transmettre avec de magnifiques éloges les noms des artistes Beséléel et Ooliab, qui travaillèrent à la construction du tabernacle et de ses accessoires. L'Italie du moyen âge nous a conservé avec un soin jaloux beaucoup de noms de ses artistes et nous les cite avec orgueil. Comment expliquer que nous n'avions de notre moyen âge, et surtout de la belle époque des 12ième et 13ième siècles, le nom de presque aucun de ces hommes de génie qui ont produit alors tant de chefs-d'œuvre dans tous les genres. Par quelle inexplicable fatalité la France a-t-elle laissé tomber dans le gouffre ténébreux de l'oubli le souvenir de ses artistes et de ses poètes, à la plus belle période de sa gloire! Voilà un sujet d'études et de méditations bien digne d'occuper les philosophes, et je ne puis douter que ces questions ne soient éclaircies quand on daignera s'en occuper.

Achevons cependant notre description, en nous élevant dans les plus hautes parties du clocher neuf.

L'étage qui se trouve à la même hauteur que la statue du Christ est un chef-d'œuvre d'élégance et de légèreté qui séduit les regards ; le mérite de cette construction a d'autres avantages que de plaire aux yeux. La science et l'art qui ont inventé et exécuté cette œuvre satisfont notre esprit et augmentent notre admiration. Cette planche, et d'autres que nous verrons plus loin, permettent de se rendre compte des combinaisons et des moyens employés par Jean de Beauce dans cette création de son génie. Toutefois, il nous semble indispensable, si l'on veut en connaître tout le mérite, de venir faire cette étude sur place, en présence du monument lui-même.

L'étage où nous sommes contient une salle octogonale, dont la voûte en pierre a pu arrêter l'incendie de 1836 et l'empêcher d'atteindre le beffroi auquel est suspendu le timbre de l'horloge. Il y a dans cette salle une grande cheminée, dont le tuyau, disposé avec intelligence, traverse les sculptures et les ornements supérieurs, sans se dissimuler et sans nuire aux décorations environnantes. Une cheminée est indispensable en cet endroit, car c'est là que se tiennent les guetteurs; ils sont exposés pendant les longues nuits d'hiver à la rigueur du froid et du vent, qui ne seraient pas supportables sans le secours d'un peu de feu. En 1674, la négligence de ces hommes occasionna un incendie dont on a voulu conserver le souvenir dans l'inscription suivante, fixée au mur :

OB VINDICATAM SINGULARI DEI MUNERE

ET A FLAMMIS ILLEASAM HANC PYRAMIDEM

ANNO 1674 NOVEMB. 15 PER INCURIAM VIGILU

HIC EXCITATO AC STATIM EXTINCTO INCENDIO

TANTI BENEFICII MEMORES SOLEMNI POMPA

GRATIIS DEO PRIUS PERSOLUTIS DECANU

ET CAPITULUM CARNOTENSE HOC POSTERI

TATI MONUMENTUM POSUERE

On a aussi gravé, au-dessus d'une des deux portes de cette salle, cette pensée que contient le psaume CXXVI (verset 1), et dont le sens est bien applicable à ceux qui occupent ce poste d'observation :

NISI DOMINUS CUSTODIERIT

CIVITATEM FRUSTRA

VIGILAT QUI CUSTODIT EAM

Au-dessus de cette salle est le dernier étage, formé par une lanterne ou galerie à jour, dans laquelle est une charpente supportant le timbre de l'horloge. C'est une belle cloche, pesant environ 5,ooo kilogrammes, et dont la circonférence dépasse six mètres.

Le nom du fondeur : Petrus Savyet, me fecit. On voit entre les vers, des ornements, tels que des monogrammes de Jésus et de Marie, les armes de France, des dauphins, et la tunique de Notre-Dame, telle qu'elle fut adoptée au XVe siècle pour les armes du Chapitre.

Cette inscription ne nous donne pas seulement la date de la cloche; elle fait allusion à un fait historique, l'entrevue du Camp du drap d'or entre François Ier et Henri VIII; elle nous apprend le nom du fondeur et se pare d'ornements royaux et ecclésiastiques.

C'est au-dessus de cette lanterne à jour que commence la flèche aiguë qui s'élance dans les airs avec élégance et légèreté. Ses faces sont recouvertes d'imbrications à nervures comme des feuilles, et les angles sont renforcés par des cordons, d'où sortent de distance en distance des expansions végétales, en forme d& crochets recourbés, qui ôtent à cette pyramide l'uniformité de la ligne droite.

La pointe extrême de ce clocher ayant été ébranlée et fort endommagée par un violent ouragan le 12 octobre 1690, on fut obligé de la refaire à neuf, ainsi que nous l'apprend Sablon, l'un des historiens de la cathédrale. En 1691, cette pointe du clocher fut rétablie, en pierre de Vernon, sous la conduite de Claude Auger, artiste lyonnais, qui l'éleva de 41 pieds plus haut qu'elle n'était, et, pour affermir davantage son ouvrage, il reprit et reposa les assises à plus de 20 pieds au-dessous de la fracture. Le même artiste fit exécuter un support en cuivre pour la croix qui est au sommet du clocher. Autour de ce support, des serpents s'entrelacent et forment une garniture à jour. Sur le renflement de ce support il y a, d'un côté, une Vierge assise sur des nuages, portant l'Enfant Jésus sur ses genoux : le relief est assez peu saillant; du côté opposé on lit l'inscription suivante :

OLIM LIGNEA TECTA PLUMBO DE COELO TACTA DEFLAGRAVIT ANNO M DVI VIGILANTIA VASTINI DES FVGERAIS SVCCENTORIS

ARTE JOANNIS DE BELSIA M D XVII AD SEXPEDAS LXII OPERE LAPIDEO EDVCTA STETIT AD ANNVM M D C LXXXX QVO VENTORVM

VI CVRVATA AC PCENE DISJECTA SED INSEQVENTI ANNO M DC LXXXXI PARI MENSE DIE PROPE PARI QVATVOR PEDIBVS ALTIOR OPERE

MVNITIORI REFECTA JVSSV CAPITVLI D. HENRICO GOAVLT DECANO CVRA ROBERTI DE SALORNAY CANONICI ARTE CLAVDI AVGÉ LVGDVNENSIS

CONFERENTE IN SVMPTVS MILLE LIBRAS PHILIP. GOVPIL CLERICO FABRICAE SACRVM NVBIBVS CVLMEN INFERT QVOD FAX1T DEVS ESSE DIVTVRNVM.

IGNACE GABOIS FONDEVR

Cette inscription est formée de cinq lignes superposées. Les caractères sont en relief, excepté la signature du fondeur, qui est gravée en creux. Après avoir ici examine étage par étage les dispositions et la construction de ces deux clochers, et après avoir passé plusieurs années à leur pied, je demande la permission de résumer en peu de mots l'impression qu'ils produisent sur notre esprit.

Premièrement : ces deux clochers, d'époques fort différentes, sont chacun dans leur genre une démonstration manifeste de la supériorité de Fart français au moyen âge sur celui des autres pays. Strasbourg, Vienne, Anvers, ont des flèches beaucoup plus élevées que celle de Chartres, on ne peut le nier; en Angleterre et en Suisse, on voit des clochers tout à jour et d'une légèreté de sculpture extraordinaire. Cela n'est pas contestable; mais sous le rapport du bon gout et du bon sens nous ne connaissons rien qui 1'emporte sur les œuvres françaises, dont la cathédrale de Chartres nous donne des exemples si précieux.

Secondement: le clocher du 12ième siècle, œuvre simple, robuste et inébranlable, rappelle à notre pensée la puissance épiscopale et ecclésiastique aux époques où cette puissance était si grande et si respectée, aux époques où les sciences, les lettres et les arts étaient cultivés avec ardeur et désintéressement dans les écoles et dans les monastères. Le monde traversait en ce moment ce qu'on pourrait appeler la phase de l'autorité et de la théocratie. Les hommes de ces temps héroïques, étaient soulevés et emportés par un enthousiasme qui leur a fait produire des merveilles en tout genre. C'est le siècle des grands poèmes, des grands monuments et des Croisades !

Le clocher du 15ième siècle, construction élégante et légère, mais fragile, nous transporte à ce moment brillant où toutes les connaissances humaines, s'émancipant et secouant le joug de toute autorité, ont produit des œuvres élégantes et légères aussi, comme les monuments contemporains, dont le charme et la grâce captivent et enchantent ceux qui les voient; mais elles ne présentent plus les mêmes conditions de stabilité et de durée. Le monde s'est transformé; il se vante de renaître. Les traditions antiques sont abandonnées; elles tombent dans le dédain et l'oubli. En pratique, en réalité elles ont cessé d'exister, quoiqu'en théorie elles conservent une apparence de vie ; mais ce n'est qu'une vie factice, et seulement un sujet d'occupation et de discussion pour les savants et les érudits.

Pour nous, hommes du 19ième siècle, faut-il se réjouir de cette évolution dans les habitudes humaines, ou faut-il en gémir ? C'est une question à laquelle je ne me permettrai pas de répondre ! Je laisse à nos maîtres la tâche de prononcer un jugement. Mais tous, nous sommes obligés de méditer sur ces questions intéressantes.

Il nous reste à examiner sur cette planche, avant de la quitter, les deux parties que l'on aperçoit de chaque côté des clochers : ce sont les extrémités des transepts qui se projettent en dehors du corps de la cathédrale.

A chacun de ces deux côtes, nous voyons une des tours non terminées qui flanquent les portails latéraux. Le parti de décoration adopté par l'architecte n'est pas identique, comme l'examen le fait reconnaître.

Plus au dehors sont les profils des deux porches latéraux, pour lesquels aussi la variété de composition existe pareillement. Le porche du Midi est orné de statues et de clochetons sur sa partie supérieure : cela n'a jamais existé du côté du Nord ; il est vrai que ce dernier n'est pas terminé.

Au sujet de ces deux porches, nous ferons deux remarques : 1° Par une exception fort rare (je n'en connais pas d'autre exemple dans l'architecture du moyen âge) on trouve en ces deux constructions, si remarquables à tous égards, l'emploi de la plate-bande remplaçant 1'arc en plein cintre ou l'arc en ogive; 2° Le contrefort qui s'élève jusqu'au haut de l'édifice est en porte-à-faux et s'interrompt au niveau du toit des deux porches. Par ce système d'allégement, la lourde masse de ces contreforts se trouvant supprimée en approchant du sol, les sculptures avoisinant les portes prennent une expansion et une importance que rien ne vient arrêter.

Du côté du Sud, on aperçoit au pied du clocher vieux la statue d’une auge, surmontée d'un dais et soutenant un cadran solaire: nous en avons fait mention plus haut.

Du côté du Nord, est un petit édicule refait au 16ième siècle, contenant, comme nous l'avons dit, le mouvement de l'horloge. Tout à fait à gauche on aperçoit le bâtiment de la sacristie, dont on voit une des deux fenêtres.

N'oublions pas de mentionner, tant à droite qu'à gauche, deux de ces petites portes signalées dans notre description de la crypte, lesquelles sont percées au bas dans le massif des contreforts. Enfin, par une dernière observation, nous signalerons la crête qui couronne le haut du toit dans cette planche et dans d'autres de ce même ouvrage; c'est une chose projetée et non exécutée.


 

[1] C'est-à-dire sans séjour. —  Les cloches de la cathédrale sont aujourd'hui à cet étage.

 

EXTRAITS DE LA MONOGRAPHIE  DE LA CATHÉDRALE DE CHARTRES.  PAUL DURAND
EXTRAITS DE LA MONOGRAPHIE  DE LA CATHÉDRALE DE CHARTRES.  PAUL DURAND
EXTRAITS DE LA MONOGRAPHIE  DE LA CATHÉDRALE DE CHARTRES.  PAUL DURAND

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Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #SYMBOLISME CHRETIEN

CRÉDENCE HÔTEL DES FRÈRES LALLEMANT.

BOURGES ET SES MYSTÈRES.

Étude arithmosophique. À paraître prochainement dans la Revue LIBER MIRABILIS sur :

http://www.liber-mirabilis.com/PBSCCatalog.asp?CatID=214615.

 

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Publié le par Rhonan de Bar
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L'ICONOGRAPHIE DU COEURDE JESUS

DANS LES ARMEES CONTRE-REVOLUTIONNAIRES DE LA VENDEE.

 

Sous ce titre j'ai déjà donné dans Regnabit, au fascicule de janvier dernier, les images d'insignes en étoffe, marqués du Sacré-Coeur et portés par les combattants, pendant les guerres épiques de la Vendée-Militaire [1] contre la Révolution.

Plusieurs insignes, de même origine, m'ont été communiqués depuis lors avec des garanties parfaites d'authenticité, et le fait que chaque combattant faisait composer son insigne du Sacré-Coeur comme il le voulait, selon son goût, me permet de les reproduire ici sans avoir à craindre la monotonie, car si la pensée maîtresse qu'ils proclament tous est unique, leur variété de dessin en fait une série charmante en sa beauté naïve : toutes les femmes de nos vieux héros : châtelaines titrées et fermières, bourgeoises et servantes, n'ont-elles pas alors « travaillé à faire des sacrés-coeurs », à « broder des insignes de la rébellion » ? Ce sont là les propres termes des jugements qui ont condamné, pour ce fait, nombre d'entre elles à mourir.

Et puis, pour ceux qui savent exactement ce que fut, en ses nobles motifs et dans ses péripéties tragiques, la sublime surgie de la petite contrée fidèle contre la grande nation en délire de révolte, ces pauvres « scapulaires » fanés rappellent tant d'héroïque et désintéressée bravoure, tant d'esprit de sacrifice, tant de traditionnelle et chrétienne fidélité à tous les devoirs, qu'on les peut regarder tous, comme d'émotionnants souvenirs, souvent même comme les saintes reliques de vrais martyrs.

INSIGNES DU COMTE DE LUSIGNAN.

En cette croisade volontaire, où plus cordialement qu'en nulle autre, le gentilhomme et le paysan servirent fraternellement le plus haut idéal dans le même dévouement et dans les mêmes souffrances, le plus illustre nom du Poitou pouvait-il demeurer loin de la lutte héroïque ?

Le vieux sang poitevin qui avait, six siècles plus tôt, donné des rois aux trônes de Jérusalem, de Chypre et d'Arménie coulait alors chez nous dans les veines d'un tout jeune enfant, Tite-Marie-Louis, comte de Couhé-Lusignan. Il n'avait pas encore quinze ans sonnés au jour de mars 1794 qui le vît quitter le château maternel de Villemort, non loin de Poitiers, pour courir rejoindre « l'Armée Catholique et Royale » au centre de la Vendée. Et telle y fut sa jeune vaillance et la sûreté de son bon sens militaire que le 10 mai 1795, il était nommé capitaine de cavalerie à l'État-Major Vendéen.

II portait alors sur le plastron de son habit un petit disque de satin blanc avec un Sacré-Coeur surmonté d'une croix brune dont chacun des bouts se fleurit d'un lys rouge. Par une singularité qui surprendre cœur de l'image du comte de Lusignan est mi-partie vert, mi-partie  rouge... Espérance et Sacrifice ? Peut-être. Dans le haut du disque, l'acclamation vendéenne : DIEU ET LE ROI.

Cet insigne vénérable, souvenir d'un héroïque enfant, est aujourd'hui précieusement conservé par son petit-fils, mon très sympathique collègue des Antiquaires de l'Ouest, le comte Hugues de Lusignan.

La vie militaire de Tite de Lusignan ne fut ensuite qu'unesérie d'aventures, fort honorables pour lui, du reste : Fait prisonnier avec d'autres officiers vendéens, le 17 novembre 1795, au Bois-Giraud, en Anjou, il est condamné à mort et cependant relâché, le 8 décembre, en raison de son jeune âge. Aussitôt il passe en Sologne où M. de Phélypeaux, dont il devient l'aide de camp, essayait d'organiser un mouvement contre-révolutionnaire.

Fait de nouveau prisonnier il est incarcéré durement à Orléans, puis à Châteauroux, et trouve encore le moyen de se faire relâcher.

Sitôt libre, le 31 août 1796, il rejoint l'armée vendéenne en Anjou, où d'Autichamp le nomme Major de division, sous ses ordres.

La Révolution s'achève par le Directoire et l'Empire, et sitôt que Louis XVIII revient, le comte de Lusignan le rejoint et s'engage dans sa garde. Lors du retour de Napoléon, il conduit le roi jusqu'à la frontière et court à franc-étrier rejoindre à Saint-Aubin-de-Baubigné, chez La Rochejaquelein, les chefs Vendéens qui organisaient alors la seconde prise d'armes de la Vendée et qui l'accueillirent en lui présentant le brevet d'adjudant général.

Et quand, en 1832, la duchesse de Berry essaie, en faveur de son fils exilé, le  jeune Henri V de soulever la Vendée contre l'usurpateur du trône, Tite de Lusignan est encore là ! et les siens conservent, de ce vain effort, un lot d'insignes du Sacré-Coeur, préparés d'avance en Vendée et que la princesse distribuait elle-même à ses partisans. Ces insignes sont  tous faits d'après un même modèle : sur un rectangle de flanelle blanche, un cœur enflammé en drap rouge porte une croix de même couleur ; au-dessus, le cri de la double fidélité vendéenne : DIEU ET LE ROI.

INSIGNE DU MARQUIS DE RAZILLY

Jean, marquis de Razilly, était issu d'une antique' et noble lignée des frontières de Touraine et de Loudunois, qui commence à Renaud de Razillé, témoin au cartulaire de l'abbaye de Fontevrault, en 1110. Il naquit à Philadelphie, pendant que son père servait à Saint-Domingue, comme officier, aux hussards de Rohan.

Au premier retour de Louis XVIII en France, Jean de Razilly monta, comme aspirant de première classe sur le brick « Le Railleur » ; mais au retour de Napoléon, le marin quitta son navire et vint à Château-Gonthier s'engager dans les rangs des Chouans manceaux qui, de concert avec les Vendéens se soulevaient alors en faveur des Bourbons. Il y fut nommé lieutenant, rallia le pays insurgé, et prit part à tous les mouvements qui s'y déroulèrent jusqu'au retour définitif du roi. Ce fut en cette campagne qu'il porta le scapulaire que me communique la haute et bonne amitié de son petit-fils, M. le comte Odart de Rilly.

C'est un rectangle de flanelle jaune suspendu à un galon d'attache ; en son milieu le Coeur de Jésus en étoffe rouge, porte une blessure noire ; une couronne vert pâle l'entoure, au-dessus de laquelle s'érige une grande croix en chaînette d'argent qui part du Coeur.

Au bas de l'insigne, deux fleurons sont faits de même façon que la croix.

Avec son étoffe fanée, ses dentelures effilochées, l'un de ses coins arraché, le « scapulaire» de Jean de Razilly a l'allure magnifique d'un vieux drapeau qui a fait la guerre.

N'aurait-il point orné, dix-neuf ans plus tôt, la poitrine de cet autre marquis de Razilly, Michel-Robert, oncle de Jean et officier de marine comme lui, qui après s'être engagé au régiment des Émigrés de Condé, passa en Angleterre pour venir aider les Vendéens et fut assez heureux pour échapper au massacre, après le combat de Quiberon. En l'examinant, tout porte à le croire.

INSIGNE DE JEAN L. HOMMEDÉ.

Très simple et très joli ce petit scapulaire qui porte sur son revers, en écriture du temps, cette inscription : Jean L. Hommedé capitaine de paroisse. Sur un fond d'étoffe noire il porte un Cœur de drap rouge surmonté d'une grande croix de même couleur ; le tout est entouré d'une double palme verte.

Ce Sacré-Coeur fut recueilli en Vendée par l'illustre artiste graveur Octave de Rochebrune. Il appartient aujourd'hui à sa fille, Mme la comtesse du Fontenioux et c'est à son fils, le comte Raoul de Rochebrune, l'érudit archéologue et collectionneur, que je dois l'avantage de le reproduire ici.

Les capitaines des paroisses, chefs locaux des paysans vendéens, furent souvent des héros magnifiques dont les gestes égalèrent en sublime noblesse ceux des types les plus achevés de l'ancienne grande chevalerie ; tels Joseph Bonin, de Saint-Amand-sur-Sèvre, qui s'était fait une légendaire et terrible épée d'estoc avec la queue d'une poêle, et qui fut, avec son ami Texier, de Courlay, l'un des plus braves compagnons de la Rochejacquelein et l'un des artisans delà victoire de Boismé ; tel Jacques Vendangeon, dit « Jacques le Sabreur», qui eût la magnanimité d'arrêter les gens de sa paroisse lorsqu'ils voulurent tuer à leur tour ceux qui venaient mettre à mort son père, ses parents, ses amis, parce que ces massacreurs venaient de se constituer prisonniers ; tel le capitaine des Cerqueux-de-Maulévrier, Devaux, qui prit part à cinquante-six batailles, et le père François Suire qui mourut en martyr ; tels maints autres, et surtout Pierre Bibard, le capitaine de la Tessoualle qui fut l'un des plus admirables paysans de la Vendée : Prisonnier depuis neuf jours à Fontenay-le-Comte et brutalisé sans répit pendant ce temps par un geôlier bestial, Bibard, sitôt la ville conquise par les Vendéens, prend sous sa protection son bourreau et lui sauve la vie.

En apprenant, par d'autres prisonniers, ce trait de grandeur d'âme, La Rochejacquelein se jette au cou du paysan, l'embrasse en lui criant devant toute l'armée : « Mon vieux Bibard, je ne voudrais pas, pour un verre de mon sang, que tu te fusses montré moins généreux ». Quelle accolade rituelle valut jamais pour un baron des temps épiques, celle du glorieux marquis vendéen au paysan Bibard ! Je répète que ces laboureurs en armes portaient en eux des âmes de vrais chevaliers ! Après le sacrifice de leur bien et celui de leur vie, très souvent ils surent faire le sacrifice, plus difficile, de leurs sentiments les plus naturels, les plus légitimes. C'est pourquoi fleurissaient parfois sur les lèvres de ces simples des mots que Corneille aurait adorés !

Voilà ce que furent les coeurs des Vendéens couverts par le Coeur de Jésus !

INSIGNE DE PROVENANCE CHOLETAISE.

J'ai reçu d'une vénérable religieuse communication du pauvre et vieux « scapulaire» que voici, et qui provient des environs de Cholet :

Sur un rectangle de bure élimée, à la trame grossière, aux bords festonnés en ondulations, un Coeur de drap rouge a été cousu.

Ce Coeur et la croix qui le surmonte sont faits du même morceau d'étoffe ; du Coeur tombent quatre gouttes faites chacune d'un «point» de laine, deux de laine rouge, deux de laine blanche.

. . . «Voyant qu'il était déjà mort, les soldats ne lui rompirent point les jambes.

Mais l'un d'eux lui ouvrit le côté avec une lance et il en sortit du sang et de l'eau .»

(En l'Évangile de Saint-Jean, chapitre XIX, versets 33 et 34.)

Le sang et l'eau, les gouttes de laine rouge et les gouttes de laine blanche !...

L'Évangile était aux temps anciens le seul livre vraiment familial de nos paysans de l'Ouest, et dans les longues veillées de l'Avent et du Carême, pendant que les hommes tressaient des paniers ou des ruches et que les femmes filaient le chanvre et le lin, une voix de jeune fille lisait les saints récits. Aujourd'hui encore, en nombre de paroisses des cantons de Châtillon-sur-Sèvre, de Moncoutant et de Cerizay, (Deux-Sèvres) — le cœur de l'ancienne Vendée-Militaire — c'est un honneur dont les mères sont fières quand un enfant du grand-catéchisme peut réciter de mémoire, la Passion selon saint Matthieu.

Et voilà comment il se fait qu'une pauvre Vendéenne en cousant sur un bout de grosse étoffe l'image du Coeur de Jésus, put avoir la pensée heureuse d'évoquer non seulement le sang, mais encore l'eau dont parle l'Évangile.

Je ne connais aucun autre exemple de ce fait, ni en peinture, ni en broderie ni en aucun art : les simples ont parfois, dans le domaine de la piété, des intuitions et des idées magnifiques qui échappent aux savants et dont les habiles demeurent étonnés.

INSIGNE ANONYME DE LA

COLLECTION ROCHEBRUNE.

M. le comte Raoul de Rochebrune a bien voulu m'offrir un autre insigne des guerres vendéennes provenant également de la collection du grand artiste, son père.

C'est un « scapulaire » ovale en flanelle blanche, à pourtour dentelé ; le coeur en étoffe rouge est rembourré de façon qu'il ait un relief convexe, il est ceinturé d'une couronne d'épines ; de petites flammes rouges sortent du coeur au pied de la croix qui est de même couleur. Une fine broderie ovale en soie verte entoure le coeur.

Primitivement, l'ovale de flanelle blanche dentelée, seule, était attaché à l'habit par un galon qui demeure à son revers.

Plus tard on plaça au-dessus de ce galon une grande croix de flanelle blanche meublée d'une croix rouge plus petite, faite en molleton, alors que le coeur est en serge rouge, plus vieille.

Donc deux parties distinctes dans cet insigne ; je crois que, porté pendant la première grande guerre, il fut utilisé encore au second soulèvement, et augmenté alors de la grande croix plus récente que la partie ovale, mais ancienne quand même.

SACRÉ-COEUR

DE CATHERINE JOUSSEMET DE LA LONGEAIS

Dans le numéro précité de Regnabit [2],  j'ai déjà donné le dessin qui orne une image de papier authentiquement attribuée à Catherine Joussemet de la Longeais, laquelle fut condamnée à mort, à Nantes, pour avoir été trouvée munie de plus de deux cents dessins du Sacré-Coeur, faits par elle et qu'elle distribuait aux combattants de l'Armée Vendéenne.

Aujourd'hui Mme Pervinquière, de la Roche-sur-Yon, (petite-nièce de Catherine Joussemet me transmet une autre image, également dessinée et peinte par la pieuse victime, et qui est conservée avec vénération par Mme de La Borde, en son château de Boisniard, près Chambretaud (Vendée).

Au milieu de l'image, le Coeur de Jésus blessé, peint en rouge pâle, est surmonté d'une gerbe de flammes qu'une croix, rouge aussi, domine. Le coeur occupe le centre d'une large couronne d'épines.

Ce dessin, entièrement fait et coloré à la main, est placé au milieu d'un rectangle que forment quatre traits orange.

Autour de leur bord extérieur se déroule, en écriture cursive, l'inscription suivante : O Sacré-Coeur de Jésus, Coeur de mon doux Sauveur, donnez au mien pour vous une pareille ardeur.

Derrière l'image une autre inscription nous dit que Catherine Joussemet, de la Roche-sur-Yon, a été fusillée à Nantes, en janvier 1794, pour avoir suivi l'Armée Vendéenne jusqu'à Savenay, et avoir distribué des emblèmes religieux ! Ainsi l'image du château de Boisniard confirme la note de B. Fillon, déjà publiée dans Regnabit et relative à l'autre image, celle de la collection Parenteau. L'une et l'autre affirment que Catherine Joussemet de la Longeais, ancienne religieuse de la Congrégation des Filles de Notre-Dame, a été condamnée à mort et fusillée pour avoir fait et répandu parmi les Vendéens des images du Coeur de Jésus.

Sa condamnation est donc des mieux caractérisées parmi celles que motivèrent le port et la propagation des images et insignes du Sacré-Coeur pendant les guerres contre-révolutionnaires de l'Ouest.

L. CHARBONNEAU-LASSAY.

Loudun (Vienne)

 

[1] Rappelons qu'on désigne en histoire sous le nom de Vendée-Militaire toutes les parties du Poitou, de l'Anjou et du Nantais qui se coalisèrent contre la Révolution pour la défense armée des droits légitimes de l'Église et du Roi de France. [2] Avril 1922, page 459.

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