LA PROPHÉTIE D'ORVAL
D'APRÈS LES COPIES PRISES
SUR LE TEXTE ORIGINAL
dans l'Abbaye d'Orval et à Luxembourg
AVEC LES CONCORDANCES HISTORIQUES
de 1793 à nos jours et les événements à accomplir
en 1883, 1893, 1908 et 1911.
DEUXIÈME EDITION.
Augmentée de Prophéties
SUR LE PAPE SAINT ET LE GRAND MONARQUE
PRÉFACE
Il suffisait de faire connaître la Prophétie d'Orval, de l'offrir à l'attention bienveillante d'un public éclairé pour la faire apprécier.
Aussi la première édition a-t-elle été enlevée en quelques semaines.
Mais l'invasion n'est pas refoulée ; la terre des fils de saint Louis s'abreuve encore de sang et de larmes; la paix a fui de l'Europe; la liberté se voile le visage devant ces rêves d'un nouvel empire ; le doux et magnanime Pontife que la Chrétienté vénère a vu l'enfer précipiter contre la Ville Sainte des hordes barbares, et l'on n'a pas encore restitué à l'Eglise le Patrimoine de saint Pierre.
Cette seconde édition répondra donc à de légitimes angoisses, soutiendra encore la foi et l'espérance, consolera les fidèles jusqu'au triomphe promis de la France et de l'Eglise.
Il est des choses qu'il faut savoir attendre. Les quatre lettres adressées, en 1848, à Mgr de Verdun par M. le Chanoine Lacombe, de Bordeaux, ont démontré dans toute son évidence l'origine céleste de la Prophétie d'Orval, et rendu à l'histoire un document inspiré dont la perte aurait été à jamais regrettable.
L'ancienneté de cette Prophétie peut être fixée, par son style ; les mots et la construction des phrases rappellent la manière d'écrire du seizième siècle :
Cependant que (pour pendant que) paraît dans les oeuvres de RABELAIS.
Dans le même temps, gaudir est synonyme, de se réjouir, et le mot endolori se lit dans les oeuvres immortelles de SAINT FRANÇOIS DE SALES.
Guerroyer (faire la guerre) était d'un usage très-fréquent au seizième siècle. " En bienfaisant, l'on guerroie le méchant. „ (RECUEIL DE GRUTHER.)
Le mot ire (courroux, colère.) a été souvent employé à la même époque dans le sens de
la Prophétie d'Orval : " Nous ne pouvons nier „ ni déguiser que Vire de Dieu ne soit justement enflammée contre nous. (L'HÔPITAL.)
Au onzième siècle, on disait irur.
Saoul dérive du latin satur, saturus, rassasié,
— de sat, assez. Dans ces mots : " Le Prince ne fust onques saoul ni lassé, depuis qu'il se commença premièrement à armer, de guerroyer et de tendre à tous hauts et „ nobles faits d'armes, le Chroniqueur FROISSART donne au mot saoul le sens de fatigué, rassasié .
Comme ce travail n'a trait qu'au seul fragment de la Prophétie s'étendant entre les années 1793 et 1911, il suffira de prouver son existence au moment où s'ouvrent les événements et d'ajouter aux preuves données dans la préface de la première édition, celles fournies par M. Langdon, dans I'AVENIR (Révélations sur l'Eglise et la Révolution.)
"La matinée du 20 mai 1793, quelques émigrés de distinction, tels que M. de Manouville, logés au château de Margny, arrivaient à l'Abbaye d'Orval (que les dragons autrichiens de Latour avaient une seconde fois sauvée de la violence des bandes incendiaires... la maison était sens dessus dessous, et au lieu d'une hospitalité confortable, une mauvaise soupe, mangée à la gamelle et arrosée de piquette, fut tout ce que l'Abbé put offrir à leur robuste appétit.... Pour abréger, nous dirons qu'un des Pères apporta un petit livre, manuscrit ou imprimé, que les Religieux conservaient dans leurs Archives et dont la lecture eut pour effet d'apaiser les plaintes et les murmures.
«Ce livre, suivant M. le Baron de Manouville, contenait la fameuse Prophétie d'Orval »
M. Langdon ajoute, en note, que l'on doit ces détails à M. de Manouville lui-même, lequel les a transcrits dans une lettre du 29 mars 1849 sur la Prophétie d'Orval. Cette lettre, que nous possédons, a été imprimée dans celles écrites à Monseigneur de Verdun par M. le Chanoine Lacombe (page 191).
Dans le " Recueil complet des Prophéties les plus authentiques „ publié en 1870, à Lyon,
par M. P.-N. Josseranel, nous trouvons cette nouvelle preuve de l'existence de la Prophétie d'Orval à la fin du siècle dernier : " Ce qu'il y a de certain, c'est qu'en 1793, Mgr de Chaînon, Evêque de Saint-Claude, et plusieurs personnages de distinction prirent connaissance de cette fameuse Prophétie dans l'Abbaye d'Orval même, où ils s'arrêtèrent en émigrant....
Le texte complet de cette Prophétie concernait tous les événements antérieurs à cette époque, en remontant jusqu'au temps où elle fut inspirée ; puis il s'étendait dans l'avenir, comme nous le voyons ici, jusqu'à la persécution de l’Antéchrist, et à la fin des temps.
Le fragment relatif aux événements futurs d'alors, c'est-à-dire à partir de Bonaparte et de sa campagne d'Egypte, fut copié en présence de l'Evêque de Saint-Claude, par un Prêtre de ses amis qui l'accompagnait en exil.
Durant l'émigration française, cette pièce fut communiquée à un grand nombre d'Evêques et de personnes distinguées.... „
Quelques jours après le passage de Mgr de Saint-Claude à Orval, et toujours en 1793, l'Abbé et les Religieux quittèrent leur Monastère qui bientôt devint la proie des flammes et durent se réfugier auprès du Maréchal de Bender dans la place de Luxembourg. Mais les fils de St-Bernard n'oublièrent point d'emporter avec eux leur Prophétie et, bientôt, à Luxembourg, il s'en fit de nouvelles copies.
La visite de M. de Manouville à l'Abbaye d'Orval et sa présence dans le Réfectoire lorsqu'on y lut la célèbre Prophétie sont confirmées par l'attestation de Madame la Marquise de Saint-Germain (née Demoiselle de Feydeau), âgée de 89 ans, et habitant le château de Struss, près de Fribourg (Diocèse de Lausanne).
La chronologie de la Prophétie d'Orval n'est pas moins digne d'attirer l'attention des esprits sérieux « qui selon le conseil de l'Apôtre, ne méprisent pas les prophéties, mais qui éprouvent tout et s'attachent à ce qui est bon. » On peut même dire que le caractère distinctif de cette Prophétie, que son cachet propre est d'avoir été ordonnée sur un système chronologique, de porter depuis le commencement jusqu'à la fin de son texte des dates d'une merveilleuse précision. Le mot lune désigne l'unité de temps qui sert aux supputations.
La Prophétie a donc pour chronologie le mois lunaire, jadis en grand usage chez les juifs et les Gentils, et employé encore dans le comput ecclésiastique où il est un des éléments qui fixent le jour dans lequel on doit solenniser la Pâques.
En calculant les pleines lunes pour chercher le jour où les prédictions s'accompliraient, quelques personnages ont pu annoncer à l'avance la chute de Louis-Philippe. Un prêtre des plus respectables, M. l'Abbé F, a été ainsi violemment incarcéré à Lyon, sans doute par des esprits forts dédaigneux de lire les prophéties et d'y conformer leur vie. A Paris, plusieurs personnes voyaient également dans le mois de février 1848 la date fatale où devait tomber une royauté usurpée.
La somme de 500 francs déposée dans les mains du R. Père de Ravignan, comme gage d'un pari, fut ainsi distribuée aux pauvres.
Après de pareils faits, il devenait utile de compléter l'oeuvre de M. H. Dujardin et de dresser un tableau indiquant le jour du mois où commence chaque nouvelle lune de 1793 à 1911.
Ainsi il sera très-facile de vérifier les calculs et de prendre à l'avance ses précautions.
Cette deuxième édition contient en outre le texte de quelques prophéties appuyant par leur concordance la révélation faite au Solitaire d'Orval et dont l'authenticité peut être historiquement prouvée, la célèbre Prophétie de S. Malachie sur la succession des Papes, et l'interprétation que le Vénérable Holzhauser donne des versets de l'Apocalypse concernent le Pape Saint et le grand Monarque. La traduction du latin en français est de M. le Chanoine de Wuilleret, du Vénérable Chapitre de Saint-Nicolas à Fribourg .
Le lecteur remarquera le rapport qui existe entre l'Abbaye d'Orval et la dynastie de France.
« L'infortuné Louis XVI devait s'y réfugier dans son voyage à Luxembourg pour échapper à la fureur de la révolution. Mais, par l'arrestation de la Famille Royale à Varennes, le saint asile n'eut pas le privilège de recevoir l'illustre fugitif. » On peut ainsi comprendre pourquoi, en annonçant le futur Roi de France, la Prophétie de Blois (1808) porte : " Mais ce ne sera pas celui qu'on croit qui régnera : ce sera le Sauveur accordé a la France et sur lequel elle ne comptait pas. „
En 1279 , la Prophétie du bienheureux Werdin, d'Otrante, l'annonçait en ces termes: « Lorsque sur la Chaire de Pierre, brillera une étoile éclatante, élue contre l’attente des hommes, au sein d'une grande lutte électorale, étoile dont la splendeur illuminera l'Eglise Universelle...
« Alors, un gracieux jeune homme de la postérité de Pépin, se trouvant en pays étranger viendra pour contempler la gloire de ce Pasteur; lequel Pasteur placera, d'une manière admirable, ce jeune homme sur le trône de France..... „
Ailleurs on voit que ce Prince est jeune encore, d'une dynastie que l'on croyait éteinte, de la Race de S. Louis. La Prophétie d'Orval le nomme : « Le Rejeton de la Cap. »
Lorsque le grand Apôtre des nations écrivait aux fidèles de son temps et de tous les siècles à venir de respecter les Prophéties, il affirmait que Dieu peut, en tout temps, en tous lieux, se révéler aux hommes.
Est-ce à dire que la Prophétie d'Orval ait été inspirée par Dieu ?
Oui, c'est évident; nous l'affirmons avec hardiesse. En voici la preuve.
La prophétie d'Orval est connue en Europe depuis l'année 1792. Dans les premières années de ce siècle, elle était répandue dans plusieurs Diocèses, au nombre desquels on peut nommer ceux de Trêves et de Lausanne.
Or, en cette année 1870, plus de soixante-dix années d'histoire et d'événements prédits par cette Prophétie avant 1792 se sont réalisés.
Les faits, ainsi annoncés dès longtemps à l'avance, ont été accomplis par les personnes désignées, dans les circonstances prévues, à la date prédite. Donc, il faut nécessairement croire que la science humaine n'est pour rien dans ces révélations, que l'auteur de la Prophétie a été inspiré, et, comme chacun de ses mots retourne à la gloire de Dieu et au salut des hommes, que Dieu seul a pu parler par sa bouche.
Ainsi, la raison humaine affirme que la prophétie d'Orval a été inspirée par Dieu.
La Sainte Eglise Romaine, qui a mission, autorité et pouvoir de prononcer sur les choses de cet ordre, n'a certes pas érigé la prophétie d'Orval à l'état de dogme ; mais, en permettant de la publier, plusieurs Evêques en ont affirmé l'utilité et encouragé la lecture.
Le nom de Prophétie d'Orval vient de l'Abbaye d'Orval, de l'Ordre de Cîteaux, qui est située dans l'ancien Diocèse de Trêves, dans une des gorges de la forêt de Chiny (Ardennes). Le village où se voient encore les ruines imposantes de l'Abbaye d'Orval appartient aujourd'hui à la Province et au Vicariat Apostolique de Luxembourg.
L'histoire fournit, sur la révélation et la publication de la célèbre Prophétie, les renseignements que voici. Ils ont été critiqués et vérifiés avec un soin tout particulier. C'est dire qu'on a retranché tout ce qu'une main téméraire, qui avait eu le malheur, en matière aussi grave, de blesser les lois de la vérité, s'était permis d'y ajouter.
A la fin du siècle dernier, alors que la grande Révolution sévissait dans toute sa fureur, l'Abbé et les Religieux d'Orval durent se réfugier avec un grand nombre d'émigrés lorrains dans la place forte de Luxembourg, où commandait le Maréchal de Bender. Ils apportaient avec eux les vases sacrés de l'Abbaye, les ornements les plus précieux, une partie des archives et la Prophétie d'Orval, ou les Prévisions d'Orval, révélées à un Religieux de l'Abbaye à qui son amour de la retraite et du silence avait fait donner le surnom de Solitaire. Aussitôt l'Abbé crut devoir la communiquer au Maréchal de Bender, qui, dit-on, en rit beaucoup.... Quelques Français de distinction, présents dans le salon du Maréchal, demandèrent cependant à pouvoir en prendre des copies. C'était assez pour que, dans peu de jours, la Prophétie d'Orval se fut répandue dans toute la ville de Luxembourg et au-delà. Elle parvint ainsi dans notre Diocèse de Lausanne, soit par les copies levées à Orval même, avant 1793, soit par celles que prirent les hôtes du Maréchal de Bender à Luxembourg.
Maintenant, pourquoi les Précis Historiques de Belgique, en l'année 1870, et dans un article intitulé les Prophéties en vogue, ont-ils ouvert la lutte contre la Prophétie d'Orval? Un fait aussi étrange exige une réponse, car il sort des attaques vulgaires.
La réfutation sera pourtant facile, et la prophétie du fils du Saint-Bernard sortira victorieuse de la lice.
Nous dirons d'abord que toute l'argumentation des Précis Historiques est nulle, parce qu'elle part d'une base fausse. Ils portent, en effet : " Ce qu'il y a d'authentique quant à „ l'antiquité de la Prophétie d'Orval, c'est „ qu'elle a été communiquée en manuscrit „ pour la première fois en 1828 !!... „ Mais, pour être magistrale, cette affirmation n'en est pas moins erronée, car nous avons déjà donné des témoignages historiques de l'existence de cette prophétie d'Orval en 1792.
(Voir la préface de la nouvelle édition).
La lettre de Mgr l'Evêque de Verdun, du 6 février 1849, citée mal à propos par les Précis
Historiques, frappe le Prêtre M. D..., Curé de B...., qui a altéré l’Histoire de la Prophétie, en publiant des choses qu'il n'avait pas suffisamment étudiées et dont la critique a prouvé, en partie, l'inexactitude; mais elle n'atteint point la Prophétie, protégée au contraire, par la Sentence Episcopale.
Ayant ainsi rendu justice à une critique qui portait à faux, tout en ayant les meilleures intentions de sauvegarder l'honneur de l'Episcopat et les droits de la vérité, il convient de mettre en évidence que, dès 1793, chacun des mots du texte prophétique s'est réalisé à la lettre. La Prophétie d'Orval a prédit tout ce qui s'est passé en France depuis la mort si tragique du Roi Louis XVI et l'emprisonnement dans la cour du Temple du Dauphin Louis XVII. Pour les événements qui restent à accomplir, c'est sa recommandation auprès du public, sa valeur et son titre. Elle n'en saurait désirer de meilleur...
A suivre.
L. DOCHBZ,
Nouveau Dictionnaire de la langue française; Paris, lib eccl. et class. de Cb. Fouraut, 1860.
HENRY D. LANGDONY, Avenir, 7e édition ; Bruxelles, H. Goemaere, lib.-édit. 1870. Voir aussi : M.JBANTIN, les Ruines et Chroniques de l'Abbaye d'Orval ; Paris, Tardieu, éditeur, 2e édit., 1857.
Paris, Louis Vives, libraire-éditeur, rue Cassette, 23. 1857.2ième édition,
L'AVENIR, ouv. cit., dans l'Introduction.
Texte latin : «Cum in sede Petri fulgebit Stella coruscans, praeter hominum expeotationem electa, in maxima electorum controversiâ, cujus splendor universatem Ecclesiam irradiabit.,.. Tunc gratiosus juvenis de posteritate Pipini veniet peregre, ad videndum hujus Pastoris claritatem, —qui Pastor mirifice collocabit hune juvenem in Gallicane Sede , hactenus vacante, —eique imponet diadema Regni, ipsumque in adjutorium Regni vocabit. »
M.H. Dujardin a publié le texte complet de la Prophétie du bienheureux Werdin (mort au mois de novembre 1279) dans le 1ersupplément à l'Oracle pour 1840, p. 183. Cet auteur dit au sujet du Pape que la Prophétie appelle une Etoile Resplendissante. « Je pourrais rappeler ici une Prophétie célèbre (celle de S. Malachie) qui annonce un Pape qu'elle surnomme Luminen Coelo, c'est-à-dire Lumière dans le Ciel.» Or, d'après tous les interprètes, ce Pontife {Luminen Coelo) doit être le successeur de Sa Sainteté le Pape Pie IX dont la gloire et la majesté remplissent l'univers.
Cette date de 1792est historiquement fixée par une lettre de M. le Chanoine Mansuy, Supérieur du Séminaire de Verdun en 1822, adressée à M.Dujardin, auteur de l’Oracle. En voici le texte, publié, en mars 1840, dans l’Oracle (p. 83, Paris, lib. Camus, rue Cassette, 20) : « Verdun-sur-Meuse, le 25 novembre 1639. » Il est vrai, et très-vrai, Monsieur, que j'ai entendu raconter souvent, depuis 1810,alors que j'étais Vicaire à Verdun, Or en cette année 1870, plus de soixante-dix années d'histoire et d'événements prédits par cette Prophétie avant 1792 se sont réalisés.
Les faits, ainsi annoncés dès longtemps à l'avance, ont été accomplis par les personnes désignées, dans les circonstances prévues, à »jusqu'en 1823 que j'y étais Supérieur du Séminaire, les événements annoncés dans les Prévisions d'Orval, par un Magistrat, qui, veuf, se fit Prêtre en 1817, et mourut Chanoine de Verdun en 1823. (Il s'agit de M.Lagrellette.) Un de ses amis, aussi pieux que lui et Juge à Varennes, avait j lu la pièce, à Orval même, en 1792, et lui en avait rapporté » tous les points les plus remarquables, qu'il nous racontait » sans en avoir tiré copie.... D'autres avaient fait des copies » de la Prévision, etc. (Signé) MANSUY Chanoine-Doyen.
Alors qu'il était encore Grand-Vicaire de l'Evêché de Verdun, et dans une lettre adressée, le 4 novembre 1831, à M.de la S***, de Nancy, Chevalier.de Saint-Louis, M. l'Abbé Mansuy avait déjà affirmé qu'un Prêtre bien respectable et qui, alors, n'était pas encore ordonné, avait vu la Prophétie, au moment de la révolution, à Orval.
Le Journal des Villes et des Campagnes, du 19juillet 1839, cite le texte de cette lettre et nomme diverses personnes, non moins dignes de foi, qui, toutes, affirment que la Prophétie d'Orval était répandue dans le monde à la fin du XVIIIe siècle.
« Mme la Comtesse Adèle de Ficquelmont, Chanoinesse de Porchais, en émigration avec son père, en entendit lire des copies chez le Comte de la Tour, son oncle (depuis Ministre de la guerre à Vienne). M. le Baron de M***, ex-Colonel au service d'Autriche, alors en garnison à Luxembourg, en a entendu parler à la même époque, vers 1792.La Comtesse Alexandrine de Raigecourt, Chanoinesse de Saint-Louis, à Metz, affirme l'avoir » entendu lire à son Chapitre, lors de l'émigration. Un Chevalier de Saint-Louis, M. D***, de Nancy, en possède une copie prise, sur celle que sa mère eut à Luxembourg, à la même époque. »
Le journal ajoute encore qu'une vieille Religieuse, « qui habite à Trouard, près de Nancy, » en possédait une copie prise également à la fin du siècle dernier. Extrait de la Revue l'Invariable, t. XIV, liv. 81, pages 181et 182,1839. Fribourg en Suisse, imprimerie S. Delisle, à Lausanne. —Voyez aussi : Le Chroniqueur de Fribourg, n° 127, jeudi 20 octobre 1870.
Dans le Diocèse de Lausanne et Genève, plusieurs personnes du canton et de la ville de Fribourg peuvent encore affirmer avoir vu la prophétie vers le même temps.
Voir: Les Saintes Montagnes et Collines d'Orval et de Clairvaux, par André Vulladier, Abbé de Saint-Arnould de Metz. —Luxembourg, 1629,in-4°.