« Maurice Leblanc, Supérieur Inconnu. » C’est l’affirmation posée par Patrick Ferté aux Éditions Trédaniel il y a bientôt trois décennies ! À moins qu’il ne s’agisse là d’un questionnement ?
Quelques années plus tard, Richard Khaitzine in « Les Faiseurs d’or de Rennes-le-Château », louant pourtant l’auteur, lui reproche cependant de ne pas avoir abordé l’œuvre lupinienne d’un point de vue alchimique !
C’est à cette source que l’auteur de "Le Code Arsène Lupin, Maurice Leblanc et le Savoir Perdu", est allé puiser pour répondre au désir de Richard Khaitzine. Entre autres, car en fait, il est bien évident que l’œuvre de Maurice Leblanc retient également divers éléments se rattachant à la Tradition, du verbe latin tradere : transmettre.
Le présent ouvrage débute par le portrait du Maître incontesté qu’est Maurice Leblanc ! suivi par celui de son héros : Arsène Lupin. S’ouvre alors une longue quête qui mène le lecteur dans les méandres labyrinthiques de l’Histoire secrète et sacrée de France, notamment les salons très prisés des 19ième et 20ième siècles.
L’œuvre lupinienne, ici dévoilée par les éléments propres à la Tradition, prouve que l’auteur était incontestablement un véritable initié, peut-être même hors les murs. Arphays fait en sorte ici, qu’une fois l’ouvrage terminé, le lecteur trouve bon de partir sur les traces du père d’Arsène Lupin pour découvrir son univers fascinant.
Voilà l’historique qui a concouru à la rédaction de : Le Code Arsène Lupin. Maurice Leblanc, Maître du Savoir Perdu.
Quand vous sortirez de la chapelle mystérieuse et fervente où vous aurez longuement prié, sonnez à la porterie du monastère. Un déclic : celui qui ouvrit à tant de saintes filles la porte qu'elles n'ont plus jamais repassée. Vous voilà dans la petite cour intérieure qui donne accès aux parloirs. Faites dix pas.
Retournez-vous vers l'entrée que vous venez de franchir.
A deux fois hauteur d'homme, c'est elle, la belle vieille pierre de Paray.
Bois gravé. LCL.
Une tradition orale.
Il y avait naguère à la porterie du couvent une vieille sœur qui avait fait son oblation de Tourière en 1833. Elle est morte en 1891, à l'âge de 84 ans, bientôt suivie (1892) d'une compagne qui avait alors 64 ans.
Et les Soeurs qui m'ont parlé d'elles se rappellent fort bien que ces deux vieilles Soeurs, parlant de la vieille pierre, disaient toujours : « cette pierre-là, elle était sur l'ancienne façade de la chapelle ».
Or, les deux vieilles soeurs devaient le savoir, parce que toutes les deux— et la plus ancienne pendant 22 ans (de 1833 à 1835) — elles avaient vu de leurs yeux cette ancienne façade[1].
L'ancienne façade.
Elle n'avait rien d'artistique,, cette façade qu'avait fait élever en 1633 la mère de Lingendes, et qui fut remplacée, en 1855, par celle d'aujourd'hui. Elle «était sans sculpture ; au milieu se trouvait une grande fenêtre cintrée [2]».
Mais, si elle était saris art, elle avait le grand mérite d'avoir accueilli, à son entrée au monastère, une jeune fille qui venait du hameau de Lhautecour...
Établies à Paray depuis le 4 septembre 1626, c'est le 14 septembre 1632 que les Visitandines s'étaient installées dans le local qu'elles occupent encore aujourd'hui et que leur avait cédé les Jésuites.
« Le petit essaim fondateur sortait du monastère de Lyon-en-Bellecour, à l'ombre duquel saint François de Sales était mort en 1622 et qui avait l'insigne privilège de posséder le cœur de ce bienheureux Père.
Ce «fut donc bien l'esprit primitif de l'Institut qu'apportèrent avec elles, en cette nouvelle ruche, les soeurs fondatrices.
«Toutes ces âmes, d'après-les mémoires du temps, étaient de grande vertu, extraordinairement gratifiées de Dieu, surtout d'un don d'oraison très sublime.
«C'est sœur Marie-Marguerite Fontaney qui, sur son lit d'agonie, et souffrant d'étranges douleurs, s'écriait : « O douce main de mon Époux, crayonnez, crayonnez en moi selon votre volonté » ! La supérieure pria la mourante de lui dire quelle était sa pensée, en poussant cette exclamation : « Ma chère Mère », répondit-elle, « c'est que je me tiens devant Dieu comme «ne toile d'attente devant son peintre ; je le supplié de crayonner en moi l'image parfaite de mon Jésus crucifié ».
Ainsi semble-t-il que, dès l'origine, le divin Maître ait voulu initier les âmes de cette Maison au mystère de la toile d'attente, sur lequel la bienheureuse devait recevoir de si vives et pénétrantes lumières[3]»
Faut-il croire aussi qu'il les ait, dès l'origine, initiées au mystère de son coeur ?
Un jour, se présentant couvert de plaies, à sainte Marguerite-Marie, Il lui dit « de regarder l'ouverture de son sacré côté, qui était un abîme sans fond qui avait été fait d'une flèche sans mesure, qui est celle de l'amour[4] »
Le Coeur.
Or, voici, sur notre vieille pierre, l'image du vrai coeur de Jésus, percé en abîme et transverbéré de deux flèches.
Ce n'est point-là le coeur visitandin, cet « unique coeur percé de deux flèches, enfermé dans une couronne d'épines... servant l'enclavure à une croix ; et... gravé des saints noms de Jésus et de Marie » que le saint Fondateur avait donné pour armes à sa Famille. Expliquant le choix qu'il avait fait de ces armes, Saint François de Sales avait dit « J'ai pensé... qu'il nous faut prendre pour armes un unique coeur etc.. car vraiment notre petite congrégation est un ouvrage du coeur de Jésus et de Marie.
Le Sauveur mourant nous a enfantés par l'ouverture de son Sacré-Coeur... »— C'est le coeur ouvert qui les a enfantées qu'ont voulu reproduire les Visitandines de Paray, vraies dépositaires de l'esprit du Fondateur.
Mais ce coeur de Jésus n'est point tel que l'a représenté sainte Marguerite-Marie. Il n'a ni la croix, ni la couronne d'épines. Et la forme de sa blessure est totalement étrangère à la Voyante. Par tous ces détails, il nous dit, ce coeur naïf, qu'il est antérieur aux Grandes Révélations qu'il présage.
On dit que l'autel même des Apparitions fut « détruit vingt ans après la mort de la Sainte, au moment des grandes réparations faites à l'intérieur de la chapelle[5] ».
Il est assez peu vraisemblable que les Soeurs de la Confidente, aujourd'hui si vénérée, aient voulu fixer, dans une façade où l'on ne signale aucune modification avant 1855, le souvenir d'événements dont elles perdaient sans trouble le plus précieux témoin. En tout cas, si l'on avait fait sculpter notre pierre en souvenir ou sous l'influence de la Grande Apôtre du Sacré-Coeur, on y aurait certainement reproduit les caractéristiques de l'image de 1685.
D'ailleurs à quoi bon tant d'hypothèses ? Regardez bien la pierre silencieuse. Par la forme archaïque du coeur, par la tournure des naïfs angelots qui le dominent, elle vous dira qu'elle est « Louis XIII » et qu'elle date de la construction même de la chapelle.
Les flèches.
— Mais dans les armoiries pieuses les flèches frappant un coeur, de haut en bas, ne symbolisent-elles pas d'ordinaire la grâce et l'amour divin qui transperce le coeur du chrétien ?
— Elles signifient la grâce et l'amour divin transperçant le coeur que le blason présente. C'est le coeur de Jésus qui nous est ici montré. C'est lui qu'atteind la flèche de l'amour divin.
Bois gravé. LCL.
N'en a-t-il pas été réellement navre? «Vous avez blesse mon coeur, ma soeur et mon épouse » dit Jésus à l'âme qui le contraint suavement à l'amour. Parlant à l'Esprit d'Amour dont vous apercevez dans notre vieille pierre le battement d'ailes, Jésus peut lui dire aussi : « Vous avez blessé mon coeur ». L'Esprit Saint qui «forma ce coeur dans le sein de Marie » lui a fait une inguérissable plaie que la blessure du coup de lance devait un jour symboliser.
—Mais c'est là une idée mystique et que nul n'avait reproduite encore !
— Regardez cette gravure du musée de Munich ci-contre, qui précéda de cent cinquante ans notre pierre de Paray.
« Cette image, dit le Père Hilaire de Barenton qui la reproduit lui-même, représente Dieu le Père frappant le coeur de son Fils[6] » Et cette interprétation, qui favorise celle que je viens de donner des flèches «parodiennes», est manifestement vraie.
Mais un autre détail m'incite, mon Révérend Père, à vous quereller.
La plaie en forme de croissant.
Dans son beau livre, que je n'oserais pas appeler parfait, mais que j'estime nécessaire à qui ne veut pas se laisser déformer l'esprit par certaines idées courantes, le Père Hilaire de Barenton présente un sceau d'inspiration franciscaine, qu'il m'a aimablement autorisé à reproduire dans Regnabit.
Bois gravé. LCL. Sceau du commissaire de la Nouvelle Espagne.
« Ce sont, dit le Père Hilaire de Barenton, les cinq Plaies sur la croix et la couronne d'épines».
« Les cinq Plaies ainsi représentées sont considérées comme faisant partie des armes franciscaines. Mais nous ignorons quand a commencé l'usage de telles armes». «On n'y voit pas le coeur, mais seulement la plaie du côté ».
— Pourquoi la plaie du côté, mon Révérend Père ? Ce croissant entouré de quatre étoiles ce n'est pas plus la plaie du côté que la plaie du coeur. C'est la plaie.
Certes, dans les armoiries profanes, étoiles et croissants « laïques » ne sont point rares. Le blason de Jean Bochart de Champigny, membre du Parlement en 1628 porte «d'azur au croissant d'or surmonté d'une étoile de même». Celui de François Bailly, conseiller au parlement de Bourgogne, vers 1644, est «d'azur, à fasce d'argent, accompagnée de trois étoiles d'or en chef et d'un croissant en pointe de même ».
Celui de Gabriel Aunon, conseiller au parlement de Grenoble vers 1680, est de sable, au lion d'argent chargé d'un croissant montant de gueules, accosté de deux étoiles d'azur». Celui d'Annet Rauvier, échevin de la ville de Lyon, vers 1694, est d'azur au croissant d'argent surmonté d'une étoile de même».
Celui de Carpentier, de la Chambre des Comptes, 1699, est «d'azur, à un chevron d'or accompagné de deux étoiles de même en chef, et d'un croissant montant d'argent en pointe».
Celui de Franquetot de Coigny, maréchal de France, mort en 1759, est «de gueules, à la fasce d'or chargée de trois étoiles d'azur et accompagnée de trois croissants montant d'or, deux en chef, un en pointe. Celui de Lethors de Thory à la cour des Monnaies en 1772, est « d'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux croissants d'argent, et en pointe d'une étoile de même ». — J'en omets vingt que j'ai là sous les yeux. Et que d'autres on pourrait trouver !
Bois gravé. LCL. Détail du précédent.
Mais dans le sceau du Commissaire de la nouvelle Espagne, comme dans les belles armoiries de la famille séraphique, le croissant et les quatre étoiles ce sont évidemment les cinq plaies de Jésus, celle du milieu se manifestant la plus importante.
Bois gravé. LCL. Partie centrale des armoiries de la Famille Franciscaine.
On sait que, dès la seconde moitié du XVe siècle se trouvent abondantes les images des Cinq Plaies comprenant le coeur blessé de Jésus. A cette époque on ne représente pas tout le Christ vulnéré. On en est encore aux simplifications héraldiques. On ne représente pourtant pas le coeur tout seul. On le figure au milieu des deux mains et des deux pieds percés. Et, si nous comparons ces deux manières héraldiques de représenter le cœur de Jésus, ne vous semble-t-il pas que celle du quinzième siècle a ses avantages ?
Puis, on simplifie encore. Parfois l'apparence des mains et des pieds disparaît, laissant voir quatre plaies en forme d'étoiles ou de larmes, au milieu desquelles reste le coeur au naturel.
Parfois — comme dans les exemples donnés plus haut — on ne voit plus que les cinq plaies : celle du coeur— la plus importante — en forme de croissant.
Et ce m'est un bonheur de retrouver cette forme archaïque de la plaie sur le coeur que la pierre de Paray nous présente.
Le vrai coeur vivant de Jésus.
A quelle influence d'ailleurs obéit l'artisan qui la sculpta ? Et quel fut cet homme dont je serrerais volontiers la main rugueuse ? Est-ce vous, Anthoine Guillemin, «bon maçon et tailleur de pierres, qui aviez « reçu la commande» de la bâtisse ?
Ou quelqu'un de vos sous-ordres, compagnon du tour de France, qui avait beaucoup vu ?
Et qui donna l'idée de mettre sur la façade extérieure de la chapelle l'image du vrai coeur vivant qui allait se révéler dans cette chapelle même pour rayonner de là sur l'univers ?
Les religieuses n'ont point parlé. La pierre garde son secret.
Les angelots fixent dans le vague leurs grands yeux gris.
Pieusement relégués dans la petite cour intérieure, ils n'ont pas vu l'affluence des pèlerins qui, aux grands jours de l'Année jubilaire, se pressaient dans la rue voisine pour aller contempler, dans l'enclos même du couvent, la cour des Séraphins, le célèbre noisetier, la chapelle édifiée par la Voyante elle-même.
Qui sait! Peut-être préfèrent-ils ne plus rien voir. Le samedi 20 juin 1671, ils ont aperçu, venant par la grand'route, une jeune fille qui sans doute ne les remarqua point...
Au moment où, sous la vieille pierre impassible, l'élue de Dieu franchit la porte de la chapelle, les vrais anges des cieux la saluèrent, la vraie colombe d'amour la couvrit de ses ailes, et, dans le Tabernacle devant lequel elle s'agenouilla, le cœur vivant de Jésus palpita d'un ardent amour...
F. ANIZAN.
[1] Ces détails m'ont été donnés, de vive voix, au monastère. [2] Abbé Châtelet. Guide des Pèlerins à Paray-le-Monial, p. 29. [3] Vie et OEuvres de ta Bse Marie Alacoque, T. III, p. 181,182. [4] Vie et OEuvres, T. II, p. 141.[5] Abbé Châtelet, Guide des Pèlerins à Paray-le-Monial, p. 30.[6] La dévotion au Sacré-Coeur. Doctrine, iconographie, histoire, p. 125.
les exemplaires "Le Code Arsène Lupin, Maurice Leblanc Maître du Savoir Perdu" sont arrivés. Merci aux Les Éditions de l'Opportun et en particulier à Charlotte pour sa patience et son précieux accompagnement. Merci à mon ami Christian Doumergue qui a permis que l'aventure continue pour #arsenelupin #mauriceleblanc #mystere #enigme #France #sacrée #secrète #mythologie #alchimie #Posédiôn-Ionnès 🔱🔱🔱
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