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L'Avènement du Grand Monarque

L'Avènement du Grand Monarque

Révéler la Mission divine et royale de la France à travers les textes anciens.

Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #FRANCE SECRETE-HERMETIQUE

 

dauphine

 

Voici quelques-unes des suscriptions ou j'ai retrouvé le génitif « Dalphini, » caractéristique des noms de famille :

 

1238. Nos dictus G. Dalphini (1).

1244. Nos G. Dalphini, Vienne et Albonis comes. Nos G. Dalphini (2).

1246 Nos Guigo Dalphini, Vianne et Albonis comes… par totum comitatum nostrum (3).

1250. Nos Guigo Delphini, Vienne et Albonis comes (4).

1254. Illustrem virum Guigonem Dalphlni, Vienne et Albonis comitem super rancunis quas facit dom. Guigo Daiphini (5).

1254. Nos Guigo Dalphini, Vienne et Albonis comes (6).

1255. Nos G. Dalphini, Vienne et Albonis comes (7).

1260. Même forme (8).

1260. Domino nostro G. Dalphini, Vienne et Albonis comiti. dicto domino G. Dalphini (9).

1261.  Nos Guigo Dalphini, Vienne et Albonis comes (10).

1263. Nos G. Dalphini, Vienne et Albonis comes (11).

1263. Vendidit illustri viro G. Dalphini, Vienne et Albonis comiti (12).

1270. Inter bone memorie dom. G. Dalphini, Vienne et Albonis comitem… dicto domino G. Dalphini (13).

 

La forme Guigo Delphinus ou Dalphinus se retrouve dans tous les textes imprimés, sauf ceux édités par M. l'abbé Ulysse Chevalier, le paléographe impeccable. Assez souvent cette forme n'est que l'interprétation de l'abréviation Guigo Delph. ; mais parfois, il faut le reconnaître, les textes originaux la fournissent d'une façon indubitable. Je me bornerai à citer ici les mentions que j'ai relevées moi-même sur les chartes du temps : 1246. Inter dominum Guigonem Delphinum, Vienne et Albonis

comitem (14).

 

1248. Domino meo Guigoni Delphino, Vienne et Albonis comiti (15).

1252. Illustri viro karissimo domino meo Guigoni Dalphino, Vien. et Albonis comiti (16).

1266. Illustri domino Guigone Dalphino, Vienne et Albonis comiti (17).

   1267. Nos G. Dalphinus, Vienne et Albonis comes (18).

 

Si l'on écarte du débat, comme on doit le &ire, toutes les formes abrégées que les éditeurs ont reconstituées, on constate que la forme Guigo Delphini est plus fréquente que la forme Guigo Delphinus. On remarque en outre que la première se trouve particulièrement dans les actes émanas de la chancellerie du Dauphin, et la seconde se rencontre plutôt dans les actes émanés d'autres chancelleries ou passes par-devant notaires.

C'est que, si la chancellerie delphinale conservait encore le sens du mot –Delphinus,  les chancelleries étrangères tendaient visiblement à modiner ce sens et à faire du nom patronymique un titre de dignité (19).

C'est ainsi que, dans un diplôme impérial de 1848, Guigne est appelé « Guigo Dalphinus Viennensis, dilectus consanguineus

etndelisnoster (20). »

Dans un autre diplôme de 1250, l'empereur parle du « Camerarius Delfini Viennensis, dilecti consanguinei (21). » Et dans le testament de Pierre, comte de Savoie, daté de 1268, on lit

« Beatricem carissimam Bliam nostram, uxorem illustrissimi viri Dalphini Viennonsis (22). »

 

En résumé, sous Guigne VI, Delphinus est traité comme un nom patronymique par la chancellerie delphinale, mais déjà à l'étranger on tend à le considérer comme un titre.

La même conclusion découle de l'examen des actes émanés de Jean Ier  (1270-1282), fils et successeur de Guigne VI. Il se donne le nom de « Nos Johannes Dalphini, comes Vienne et Albonis, » dans son testament de 1282, où il confirme le testament de son père « testamentum inclite recordationis patris nostri, comitis comitatuum prédictorum (23). C'est par ces mots comitatus  Vienne et Albonis que sont désignés les états de Jean Ier. Le mot Delphinatus n'apparaît pas encore. Il ne figure pas non plus dans le traité passé en 1376 entre Robert II, duc de Bourgogne, et Béatrix, comtesse de Vienne et d'Albon, mère de Jean Ier, « super regimine comitatuum Vienne et Albonis et alterius terre qaondam G. Dalphini (24).

 

Dans un acte de 1378 passé à Cornillon, près Grenoble, Jean II est ainsi qualifié « Coram illustri ac serenissimo domino Johanne de Dalphyn, comite (25), » forme isolée, résultat d'une distraction de scribe, mais qui laisse supposer que ce scribe considérait encore « Dalphyn comme un nom patronymique.

Ailleurs, on trouve Johannes Dalphinus, cornes Vienne et Albonis. Comme le dauphin Jean Ier mourut avant d'avoir atteint sa vingtième année, les actes émanés de lui sont très rares.

 

Le plus souvent c'est sa mère Béatrix qui agit en son nom elle prend alors les titres de « Beatrix, Vienne et Albonis comitissa et domina Fucigniaci (1270) (26) « Illustri domine Beatrici, Vienne et Albonis comitisse, nomme illustris viri Johannis Delphini, filiii sui, comitis Vienne et Albonis… eidem Johanni comiti. Idem dom. Johannes Delphinus, nlins suus (1276) (27).

Sous Humbert Ier, la transformation du nom patronymique en titre de dignité peut être considérée comme faite. On sait qu'avec Jean Ier s'éteignait la descendance masculine de la seconde race des comtes d'Albon. Anne, sa soeur, qui lui succédait, avait épousé en 1373 Humbert de la Tour, qui porte dans les actes antérieurs à la mort de son beau-frère les titres de :

 

1279. Humbertus, dominus de Turre et de Cologniaco (28).

 

L'année même de son avènement, il prend le titre de « Delphinus » qui ne peut plus être pour lui un nom de famille :

 

1282. Nos Humbertus Delphinus, Vienne et Albonis comes, dominusque de Turre et de Colomaco (29).

 

En même temps, sa femme, Anne, prend le nom de « Delfina », et la veuve de Guigue VI, Béatrix de Faucigny, le prend aussi (30).

 

En 1885, dans le traité conclu entre Humbert Ier et Robert, duc de Bourgogne, au sujet de la succession de Jean 1er le mot « Delphinatus » apparaît pour la première fois. « Inter. Nobilem virum Hnmbertum, dominum de Turre, tenentem Vienne et Albonis, ratione nobilis domine Anne, uxoris sue, filie Guigonis quondam tenentis DELPHINATUM predictum pro se…super hereditate et bonis que mernnt Andrée quondam Delphini, Vienne et Albonis comitis (31). »

 

DELPHINATUS devient pour les contemporains synonyme de « comitatus. » On lit dans un acte de 1293 « Ipsi domino dalphino et ejus in ipso DALPHINATU SEC COMITATU successoribus (32).

 

Ailleurs le Dauphiné est appelé « comitatus Delphini, le comté du Dauphin. « Pro illustri viro domino Hnmterto, comite dalphino, nomine ipsius domini dalphini et illustris domine Anne, uxoris dicti domini dalphini et comitisse ejusdem comitatus Dalphini (33) ,» lit-on dans un acte de 1889.

Si Humbert Ier prend le titre de « Delphinus, il n'y joint pas toujours l'adjectif « Viennensis. La forme qu'il adopte le plus fréquemment est celle que j'ai citée plus haut « Humbertus dalphinus, comes Vienne et Albonis » ou « Vienne et Albonis comes, dominus de Turre et de Cologniaco (34). »

 

Et dans les rares chartes françaises

 

1290. Nos Humbers, darphins, et coins d'Arbons et de Vianois et sires de la Tor (35).

1297. Nos Humbers daufins, de Vienne et de Albon cuens et sires de la Tor, et nos Anne daufine, de Vienne et de Albon contesse et dame de celai mesme lue (36)….

 

A suivre…

 

 

(1). U. Chevalier, Cart an d’Aymon de Chissé,  p. 68-69. (2). Arch, de l'Isère, B. 3021. (3). Arch de l’Isère, B. 3021. (4). Ibid., (5). Ibid.  (6). Ibid., B. 3314. (7). Ibid. (8). Ibid., B. 3316. (9). Ibid., B 3021 (10). Ibid. Série G : Chartes de l’Arch. de Vienne. (11). lbid., B. 3316. (12). Ibid., 3021 (13). Ibid. (14). Ibid., B.2640. (15). Ibid., B.3137. (16). Ibid., B.3021. (17). Arch. de l'Isère, B. 2640. (18). Ibid., B. 3316. (19). Une bulle du pape Innocent IV, datée de 1247, oppose constamment le mot archiepicopus, ce qui laisse entendre qu’ils étaient considérés l'un et t'autre comme des qualificatifs. (Arch. de l’Isère, B. 3266.)

(20).Arch. de l’Isère, B. 3162. (21). Ibid. D'autre part, un diplôme impérial de juin 1247 nomme aussi Guigue VI : « Guigo comes Vienne et Albonis, dilectus consanguineus. » (22). Valb., I, 195. (23). Arch. de l’Isère. B. 3162. (24). Arch.de l’Isère, B.3162. (25). lbid., B.2640. (26). Arch. de l’Isère, H. Chartes de la chartreuse de Saint-Hugon. (27). Ibid., B.3021. (28). Ibid. (29). Valb., II, 25. (30). Valb., II, 35. (31). Arch. de l'Isère, B.3162. (32). Ibid, B.2640. (33). M., B.3021. (34). Ibid., B.3162. Valb., II, 28. Chartes de Chalais. Gall. Christ., XVI. Instr., 55, etc. (35). Arch. de l’Isère, B. 3266. (36). Valb., II, 85.

 

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