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L'Avènement du Grand Monarque

L'Avènement du Grand Monarque

Révéler la Mission divine et royale de la France à travers les textes anciens.

Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #EN FAVEUR DE LA MONARCHIE

LE BON ROI STANISLAS. VICTOR DELCROIX.

Trente Ans de paix et de bonheur. — Bienfaits de Stanislas. — Ses Vertus. — Sa Mort.

Stanislas avait pris pour maxime qu'un roi doit aimer sa famille et vivre pour ses peuples; aussi, quoique sa fille aimât à le posséder auprès d'elle, que Louis XV joignit ses instances à celles de la reine pour le retenir à la cour de France, qu'il fût chéri des princesses ses petites-filles, et qu'il eût pour le dauphin la plus tendre affection, jamais il ne restait plus de trois semaines éloigné de ses États, où il trouvait sans cesse quelque chose à faire. La religion, les lois, les mœurs, l'instruction publique, le commerce, l'industrie, les sciences, les arts, l'agriculture, rien n'échappait à sa sollicitude; car, s'il se proposait de rendre ses peuples riches et heureux, il tenait aussi à leur inspirer l'amour de la vertu, sans laquelle il n'y a ni paix ni bonheur véritable.

Il fonda des écoles gratuites dans les communes et les plaça sous la direction des Frères de la Doctrine chrétienne ; il fit bâtir des églises dans les villages qui en manquaient, restaura celles qui tombaient en ruines, et voulut que partout les saints mystères fussent célébrés, sinon avec magnificence, du moins avec tout ce qui peut exciter le respect et la piété des fidèles. Il employa ses loisirs à défendre dans ses écrits la religion et la morale, et à donner aux rois d'utiles leçons. Il créa la société royale de Nancy, s'inscrivit nu nombre des membres travailleurs, et y institua deux prix annuels, l'un pour les sciences, l'autre pour les lettres. Il dota en outre cette capitale d'un jardin botanique, d'une bibliothèque publique, d'un collège de médecine, d'une pharmacie gratuite, de palais, de place?, de monuments et de promenades qui en font la plus belle ville de toute ta France. Il y fit reconstruire et richement décorer l'église de Notre-Dame de Bon-Secours, et' la choisit pour sa sépulture; car il avait pour la mère de Dieu la plus tendre dévotion. Il aimait à venir prier dans ce saint temple, où, disait-il, on prierait pour lui après sa mort; il s'était engagé, par un vœu, à s'y rendre chaque fois qu'on y célébrait une des fêtes de la Vierge, et il resta fidèle à ce vœu jusqu'à la fin de sa vie.

Lunéville, où il avait fixé sa résidence, devint une cité brillante; Bar, Commercy, Pont-à-Mous3on s'embellirent; Saint-Dié, détruit par un incendie, sortit de ses ruines, grâce aux bienfaits du roi. De bonnes roules relièrent entre elles les villes de ses États; des greniers d'abondance furent établis, et des sommes considérables consacrées à soutenir le commerce et à encourager l'agriculture. Il réforma la législation, créa des règlements pour les arts et métiers, tes forges, les fonderies, les salines, les manufactures ; fonda des pensions pour douze gentilshommes lorrains à l'école militaire de Paris, pour douze jeunes filles dans un couvent de Nancy, et des bourses à l'université de Pont-à-Mousson. Il se fit rendre compte des ressources des hôpitaux, veilla à ce qu'ils fussent administrés avec intelligence et probité, suppléa à leur insuffisance et fonda des lits pour les indigents aux eaux de Plombières, en disant :

— Je ne veux pas qu'il y ait un genre de maladie dont mes sujets pauvres ne puissent se faire traiter gratuitement.

Il établit des chambres où cinq avocats donnaient des consultations sans rien recevoir de leurs clients et s'efforçaient de terminer leurs différends à l'amiable. Il fit travailler à l'assainissement des prisons et en réforma le régime, persuadé que les rigueurs inutiles irritent le coupable et l'endurcissent dans le crime, tandis que de bons traitements le disposent au repentir. Il appela dans ses États les prêtres de la Mission, les fit accompagner dans les villes et les campagnes par des frères de la Charité, qui soignaient les malades et distribuaient une somme annuelle do 12,000 fr. aux plus pauvres habitants des paroisses que les missionnaires évangélisaient. L'amour qu'il conservait pour sa patrie lui inspira la généreuse pensée de faite jouir la Pologne du bienfait de ces missions, et il y consacra une somme de 420,000 fr.

Le roi répandait aussi d'abondantes aumônes partout où il passait, et jamais ceux qui réclamaient sa pitié n'avaient à craindre un refus. Sa charité n'oubliait pas plus les morts que les vivants; il fonda des prières publiques et des messes non-seulement pour ses parents et ses amis, mais aussi pour tous ceux qui avaient péri dans les guerres, soit en le servant, soit en combattant contre lui; il ordonna qu'un certain nombre de pauvres vieillards y assistassent et reçussent, après l'office, « chacun 20 sous, deux livres de pain blanc et une chopine de bon vin vieux. > Enfin, après avoir pourvu au soulagement de toutes les misères, après avoir assuré gratuitement aux pauvres l'instruction et la justice, il réserva des fonds pour les cas imprévus, afin que les pertes du laboureur et de l'honnête marchand fussent réparées, et que la faim ne pût entrer sous le toit de l'artisan malade, auquel les portes de l'hospice étaient ouvertes.

Le Recueil des Fondation et Établissements de Stanislas fut imprimé à Lunéville en 1751; il en adressa un exemplaire au roi de Prusse. Frédéric s'empressa de l'en remercier par une lettre dans laquelle on remarque ces phrases :

L'estime que j'ai conçue pour votre personne, lorsque j'ai eu la satisfaction de vous voir à Koenigsberg et à Berlin, ne finira qu'avec ma vie, et il m'est bien doux de voir que Votre Majesté ne m'a point oublié. Je la remercie de tout mon cœur du livre de plans qu'elle a bien voulu m'envoyer. tas grandes choses qu'elle exécute avec peu de moyens doivent faire regretter à jamais à tous les bons Polonais la perte d'un prince qui aurait fait leur bonheur. Votre Majesté donne en Lorraine à tous les rois l'exemple de ce qu'ils devraient faire; elle rend les Lorrains heureux , et c'est là le seul métier des souverains. Je la prie d'être persuadée que je l'aime autant que je l'admire. »

Cette admiration sera partagée par tous ceux qui sauront que Stanislas n'avait, pour faire tant de bien, créer tant d'établissements Utiles, soutenir sa maison civile et militaire, faire administrer ses États et tenir royalement sa cour, que ses biens patrimoniaux, plus une pension de 2 millions que la France lui faisait en échange des revenus de ses duchés de Lorraine et de Bar.

Stanislas ne vit qu'une fois dans Ses États Louis XV et la reine, sa fille bien-aimée; ce fut en 1741, après la maladie que le roi fit à Bletz et pendant laquelle le peuple décerna au prince, qu'il tremblait de perdre, le surnom de Bien-Aimé, ta dauphin, Madame Adélaïde et Madame Henriette accompagnaient Leurs Majestés. Ce fut une grande joie pour Stanislas et pour toute la famille royale, mais surtout pour le dauphin. Né avec des instincts égoïstes, avec un orgueil que le séjour d'une cour adulatrice devait encore développer, ce jeune prince avait beaucoup changé dès que sa raison avait commencé de mûrir. Doué d'un esprit réfléchi, courageux et résolu, il avait été frappé du respect de l'admiration qu'excitaient les vertus de son aïeul, cl louché de l'affection que sa bonté inspirait à ses peuples; il s'était promis de le prendre pour modèle, et ne se trouvait jamais si heureux que lorsqu'il pouvait recevoir ses sages leçons.

Un jour qu'il l'interrogeait sur les moyens de (aire le bonheur du peuple, Stanislas répondit :

— Il suffit de l'aimer, mon cher fils. Si vous l'aimer, cet amour vous en dira bien plus que moi et tous les docteurs de la politique ne pourrions TOUS en apprend! »

Grâce aux leçons et aux exemples de son auguste aïeul, le dauphin se corrigea des défauts qu'on lui reprochait; il devint juste, bon, généreux, modeste, appliqué aux affaires, ennemi de la flatterie et du faste; la France mit en lui toutes ses espérances, et Stanislas se réjouit à la pensée de tout le bien que ferait ce prince, lorsqu'il serait assis sur le premier trône du monde. Les espérances de la France ne devaient point se réaliser, et le roi de Pologne ne devait pas se survivre & lui-même dans un monarque, son admirateur et son élevé : le dauphin mourut avant son père et avant son aïeul. Cette mort fut pour Stanislas un cruel chagrin, le plus grand qu'il eût encore éprouvé; car il s'écria en l'apprenant :

— La perte réitérée d'une couronne n'a fait qu'effleurer mon cœur; celle de mon cher dauphin l'anéantit. Il ordonna qu'on lui fit des obsèques magnifiques et chargea le père Coster de prononcer son oraison funèbre. Le frère de cet orateur vint en donner d'avance lecture au roi, et celui-ci, entendant son propre éloge, interrompit Coster et lui dit :

— Il faut que le révérend père supprime ce passage; dites-lui de le garder pour mon oraison funèbre.

Stanislas avait quatre-vingt-neuf ans, et, malgré toutes les épreuves par lesquelles il avait passé, il jouissait encore d'une excellente santé. Son esprit n'avait rien perdu de sa vivacité, ni son caractère de sa parfaite amabilité. Ses sujets se flattaient de le conserver encore longtemps, et tous ceux qui l'approchaient se plaisaient à reconnaître qu'il ne vieillissait point. Mais lui songeait à la mort et s'y préparait depuis longtemps. Un de ses officiers, inquiet de ce que deviendraient les serviteurs du bon roi, lorsqu'il aurait cessé de vivre, osa l'instruire adroitement de cette inquiétude.

— Sire, loi dit-il, nous veillons à votre conservation par amour et par reconnaissance; mais notre intérêt suffirait pour nous y obliger.

— Pourquoi donc, mon ami? demanda Stanislas.

— Parce que nous mourrons tous le même jour que Votre Majesté.

— Voilà qui est bien parler ; mais avouez pourtant que je fais mieux encore : mes arrangements sont pris avec le roi mon gendre, et, dussent mes gardes se réjouir de ma mort, je veux que, lorsqu'elle arrivera, ils passent au service d'un plus grand maître que moi.

— Ah! sire, dit l'officier, Us n'en auront jamais de meilleur ni de plus généreux.

— Hélas! mon ami, reprit le roi, je ne fais pas la centième partie de ce que je voudrais faire pour mon pauvre peuple; il y a encore de la misère, je le sais, et je ne puis la soulager.

L'officier ne put retenir ses larmes, et Stanislas, attendri lui-même, continua de lui exprimer la peine qu'il ressentait de ne pouvoir porter remède à tous les maux qu'il connaissait.

La mort du dauphin lui porta un coup si terrible, qu'elle lui rendit plus présente encore la pensée de sa fin prochaine; il pourvut au sort de tous ses serviteurs en leur assurant des legs et des pensions, et se tint prêt à paraître devant Dieu, quand sonnerait l'heure de lui rendre son âme.

Le !" février 17GG, il se rendit à Nancy, pour assister, suivant sa coutume, aux offices de la fête du lendemain (la Purification de la Vierge), dans l'église de Notre-Dame de Bon-Secours. Il pria et médita plusieurs heures, agenouillé au-dessus du caveau où reposait déjà Catherine Opalinska, son épouse. Au sortir du temple, il dit à ceux qui l'entouraient :

— Savez-vous ce qui m'a retenu si longtemps? Je pensais qu'avant peu, je serais trois pieds plus bas.

— Comment Votre Majesté peut-elle avoir de si tristes idées, lorsqu'elle est en parfaite santé? lui dirent ses officiers.

— Il est vrai, reprit Stanislas; mais je sois le doyen des rois de l'Europe, et parce que j'ai échappe à mille dangers, il ne s'ensuit pas que je sois immortel. Dieu m'a protégé; car, pour avoir essuyé tous les périls qui menacent la vie des hommes, il ne me manquerait que d'être brûlé.

Le 3 février, il fit faire pour le repos de l'âme du dauphin un service solennel dans cette même église de Notre-Dame de Bon-Secours, et il voulut y assister. I.e 4, il retourna à Lunéville, où il n'arriva que le soir. La fatigue de ce voyage ne l'empêcha pas de se lever le lendemain de grand matin. Il s'enveloppa d'une robe de chambre ouatée que la reine sa fille lui avait envoyée, et fit pieusement sa prière. Avant de se mettre au travail, il s'approcha de la cheminée pour voir l'heure à la pendule. Sa robe de chambre, attirée parla flamme, prit feu sans qu'il aperçût autre chose qu'une légère fumée, qu'il crut sortir du foyer; mais bientôt l'odeur de l'étoffe brûlée attira son attention.

Le roi voit le danger, il sonne; ses valets de chambre ne sont pas à leur poste ; il cherche à éteindre lui-même la flamme qui le menace; mais, en se baissant , il perd l'équilibre, se blesse dans sa chute sur la pointe d'un chenet, et sa main gaucho s'appuie sur les charbons ardents. L'excès de la douleur lui fait perdre connaissance sans qu'il ait pu appeler au secours. Le garde qui veille à la porte de son appartement est frappé de l'odeur extraordinaire qui s'y répand; sa consigne lui défend d'entrer chez le roi ; il court vers la pièce où se tiennent ordinairement les valets de chambre ; il ne les trouve point ; il crie, il se désespère, car il devine un terrible accident. Un valet arrive enfin, se précipite dans la chambre du roi, jette à son tour des cris d'effroi et ne peut, dans son trouble, faire que des efforts inutiles pour retirer son maître du feu; un second valet lui vient en aide; ils relèvent le roi, maïs en quel état! Les doigts de sa main gauche sont calcinés, et, du même côté, son corps n'est qu'une plaie depuis le dessous de l'oeil jusqu'au genou. Cependant il reprend ses sens et s'efforce, avec ses gens, d'étouffer les flammes qui l'entourent encore.

On parvient enfin à le débarrasser de cette enveloppe dévorante; les médecins arrivent, le premier appareil est posé; mais le roi souffre des douleurs inouïes. Ses valets, au désespoir, s'accusent de cet affreux malheur, qui n'eût été qu'un léger accident, s'ils fussent arrivés assez tôt pour le secourir. Stanislas oublie ses souffrances pour les consoler et les remercier des soins qu'ils lui donnent. Il rassure ceux qui l'entourent, et, sachant avec quelle rapidité se répandent les mauvaises nouvelles, il pense à la reine, qui l'aime si tendrement, et qui, sous le poids du chagrin que lui a causé la perle du dauphin. Ta apprendre par le bruit public le malheur arrivé à son père. Il ordonne à son secrétaire de prendre la plume pour rassurer sa chère fille, lui dicte ce qu'il doit écrire, et, prenant encore le ton de la plaisanterie, il dit, en faisant allusion aux précautions que Marie Leczinska l'avait supplie de prendre pour éviter le froid dans son voyage de Nancy : « Vous auriez bien dû, Madame, me recommander plutôt de n'avoir pas si chaud.

Dès que ce funeste accident fut connu, la consternation fut extrême dans les villes et dans les campagnes. Les églises, ouvertes jour et nuit, étaient remplies d'une foule inquiète et suppliante; et les routes qui conduisaient à Lunéville étaient couvertes de voyageurs de tous rangs, qui venaient savoir par eux-mêmes des nouvelles du bon roi. Les paysans accouraient par troupes, et, ne trouvant point à se loger dans les hôtelleries, pleines de gens do distinction, ils se réunissaient autour du château et y restaient, malgré la rigueur de la saison, jusqu'à ce qu'ils fussent obligés de reprendre le chemin de leur village. Ils interrogeaient tous les officiers qui sortaient du palais et se transmettaient le bulletin de la santé du roi, tantôt avec des exclamations de joie, tantôt avec des plaintes et des sanglots.

Le roi demanda un jour ce que c'était que ce bruit qu'il entendait; et, l'ayant appris, il ordonna qu'on distribuât à ces braves gens du pain, du vin, qu'on donnât aux nécessiteux l'argent nécessaire pour regagner leur pays et qu'on les engageât à ne pas s'alarmer de son état.

— Le bon peuple, dit-il, profondément attendri de ces preuves d'affection, comme il m'est attaché, quoiqu'il n'ait plus rien & attendre de moi! Je veux du moins lui assurer le peu que j'ai pu faire pour lui.

Il fit donc rassembler les titres de ses fondations, ordonna qu'ils fussent déposés en lieu sûr, et y ajouta de nouvelles dispositions. Les médecins espéraient le sauver; mais il ne partageait pas leur confiance. Jusqu'au 17, sa position ne parut pas s'aggraver; ce jour là la fièvre se déclara, et les amis de Stanislas conçurent des craintes sérieuses. « Il cherchait lui-même, dit le père Élisée, à tromper notre douleur. Il nous cachait ses maux, pour adoucir nos inquiétudes. Presque entre les bras de la mort et placé sous ses froides mains, il entretenait sa cour attendrie avec une tranquillité qui rassurait nos craintes : c'était le même esprit, la même bonté; le dirai-je? c'étaient les mêmes charmes. On voyait encore le doux sourire sur ses lèvres, et la tendresse semblait lui donner de nouvelles forces, lorsque ses amis venaient baiser ses mains défaillantes. »

Ils eussent voulu veiller sans cesse auprès de lui; il les en empêcha et régla le service de chacun, afin de leur épargner la fatigue. Lorsqu'il souffrait le plus cruellement, il ne voulait pas qu'on réveillât ses médecins.

— Ils ne pourraient que m'exhorter à la patience, disait-il; je tâcherai de m'y exciter moi-même.

Il recevait ses souffrances de la main de Dieu, et il se rappelait avec une sainte confiance en la miséricorde divine toutes les épreuves qu'il avait endurées.

—J'ai passé par l'eau des marais de Dantzick ; je passe maintenant par le feu ; j'espère que Dieu me recevra bientôt dans le séjour du rafraîchissement.

Il vit approcher la mort avec le plus grand calme, régla lui-même tout ce qui concernait ses funérailles, et pendant un martyre de dix-huit jours, son courage, sa douceur, sa résignation ne se démentirent pas un instant. Le 21, il tomba dans un assoupissement léthargique dont on eut peine à le tirer, et qui fut presque aussitôt suivi d'une cruelle agonie.

Tout espoir de le sauver étant perdu, le cardinal de Choiseul l'administra. Au premier coup de cloche qui invita le peuple à prier pour le roi mourant, chacun quitta son travail pour courir à l'église, et l'on n'entendit partout que des sanglots et des gémissements. Le 22, vers le soir, Stanislas retomba dans le sommeil qui l'avait déjà abattu la veille, et le 23, à quatre heures après midi, il rendit paisiblement le dernier soupir.

A celte nouvelle, l'inquiétude du peuple se changea en une consternation profonde. On eût dit, à voir les habitants de Lunéville, que chacun d'eux avait perdu un père, un bienfaiteur, un ami. Ils sortaient tout en larmes de leurs maisons, se rencontraient sans se parler ou ne s'abordaient que pour se dire : « C'est donc vrai? Le bon roi est mort. »

La douleur ne fut pas moins vive à Nancy, à Bar, dans toutes les villes, les villages et les hameaux de la Lorraine. Les pleurs et les regrets furent unanimes; car la Lorraine était, selon l'expression de l'abbé Bellet, remplie de ses monuments, et l'on y marchait, pour ainsi dire, sur les bienfaits du prince que Frédéric II appelait le meilleur des rois et le plus vertueux des citoyens.

 

Photos. Source inrenet.
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