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1. Gino Sandri a préfacé, puis postafacé votre ouvrage. Quelle en est la raison ? Était-ce un moyen pour vous de relier directement, « dès le départ », à travers sa signature, la figure d’Arsène Lupin aux mystères Castelrennais ? De donner à votre livre, une orientation immédiate de lecture.
Je me dois d'abord de préciser la genèse du livre. Le périple pour trouver un éditeur fut long, près d'un an et demi. Ce n'est qu'au bout d'une conversation sur la toile qu'une amie m'a conseillé les Éditions la Pierre Philosophale dirigée par Serge Goasguen. Ce dernier fut emballé par le projet. Il manquait juste une préface. Auteur inconnu, je n'avais personne à proposer. Il me dit : « je m'en charge. » J'ai donc eu la surprise de voir "Maurice Leblanc, Maitre du savoir" préfacé par Gino Sandri et devenu depuis, par le biais d’une seconde parution en 2023 aux éditions de l’Opportun : Le Code Arsène Lupin. Maurice Leblanc et le Savoir Perdu postfacé par le même auteur. Quelle en est la raison profonde ? Vu la teneur de l'ouvrage, c'est une commande expresse de l'éditeur auprès de Gino Sandri. La préface devait faire un nombre précis de pages, traiter de sujets tout aussi précis et il est bien évident que ces prolégomènes conséquents contiennent des éléments cruciaux, des clés utiles à la compréhension de l'ouvrage. Il faut pour cela lorgner sur l’un des livres de Pierre-Vincenti Piobb : « Clef Universelle des Sciences Secrètes ». Mais Gino Sandri retrace de manière magistrale les liens qui unissent ou divisent les différents réseaux de l'époque (on peut parler ici de forces diamétralement opposées) mais aussi des interactions entre les différentes sociétés qui furent conséquentes et permirent la transmission, d'une façon plus élargie, mais occultée, de ce savoir perdu que j'évoque et sur lequel nous allons revenir.
Piobb évoque deux forces et leur alternance cyclique qui se manifestent au monde à tour de rôle.
L’ouvrage de Fulcanelli « Les Demeures Philosophales » est fondamental et il est issu d’un même courant. Fulcanelli relève du courant du Hiéron ! Est-ce à dire que Dujols et Fulcanelli sont une seule et même personne ? C’est en tout cas ce que disait Paul Le Cour, continuateur officieux du Hiéron qui n’est, en fait, que le cercle extérieur d’un réseau plus secret encore. Ce même Paul Le Cour qui, dès son premier passage à Paray-le-Monial fut aiguillé par Pierre Dujols vers un vieux jésuite qui devait lui fournir, pour une bonne part, des travaux encore inédits du Hiéron.
Fulcanelli inspire deux courants : celui de Piobb et un autre avec Warrain et Beltékhine.
Tous les ouvrages parus au 19ième siècle sont précurseurs et ils définissent ce qu’il convient de nommer la "Wouivre littéraire" qui coure encore aujourd'hui.
Et donc pour répondre à la question, c’est bien une manière directe de mettre d’emblée en rapport, parce qu’il y a un tronc commun, l’Argonne et l’Aude, régions toutes deux liées par un grand secret qui doit être révélé dans les temps futurs.
2. Vous posez en exergue du Chapitre I, une sentence relative au mystère de la Rose, que vous associez aux figures du Chevalier et de la Noble Dame… Vous considérez que les aventures d’Arsène Lupin ont suivi un principe de création, un canevas plus ou moins similaire aux romans arthuriens… Que ces derniers recèlent en leur fabrication, un secret, un arcane, pouvez-vous esquisser pour nous, les contours de cette nébuleuse énigme ? (G.M peut-être ?)
C'est exact, d'emblée j'entre dans le vif du sujet. En effet la vertu de ce chapitre est de démontrer qu'il existe un pendant entre les romans de Maurice Leblanc et ceux de la quête arthurienne dont on sait que le Roi n'est pas mort, mais demeure en sommeil pour resurgir à la Fin des Temps. L’un des romans de Maurice Leblanc « L’île aux Trente cercueils », roman sombre à souhait, quasi apocalyptique, nous mène sur une île fictive[1], dont les noms sont quand même évocateurs (Sarek -anagramme de Arques- ; le bois du grand-chêne ; le Dolmen aux fées ; le calvaire fleuri ; le Prieuré…de Sion) de quoi tout de même nous placer dans des conditions particulières qui nous renvoient aux mystères audois dont Rennes-le-Château reste le fer de lance. Certains ont glosé sur la présence d’un trésor dans le village audois, cela se peut, il serait étonnant que Saunière n’ait rien trouvé. Seulement Saunière, c’est comme Leblanc, Fulcanelli, Nostradamus…il n’est qu’un exécuteur testamentaire d’un corpus plus secret.
De récentes recherches m’ont mené à établir un lien entre Paray-le-Monial et Rennes-le-Château. Les deux cités sont indissociables de la venue du Grand Monarque, actuellement l’une rayonne malheureusement moins bien que l’autre et il va falloir rééquilibrer ce déficit !
Peut-être est-ce cette notion de trésor qui rend Rennes-le-Château si sulfureux ? Mais si trésor il y a, et Bérenger Saunière en a sûrement eu connaissance, dans le futur, celui-ci revient de droit au Grand Monarque. Cette manne lui permettra de redresser un pays bien mal en point.
Concernant le lien entre Paray-le-Monial et Rennes-le-Château, il faut noter l’implication du Hiéron du Val d’Or dont les adeptes, dit Hiérophantes, qualifiés de « Chevaliers du Graal » se disaient « Franc-Maçonnerie Traditionnelle du Grand Occident » en parfait désaccord, voire en totale opposition avec celle du Grand Orient de France.
Or, il est évident et les Christophanies établissent les faits, que le culte du Sacré-Cœur, donc du Christ-Roi est réservé à la « Fin des Temps » !
[1] Notons au passage que c’est sur l’île d’Avalon que repose le roi Arthur.
3. Comme Patrick Ferté, vous pensez donc que l’œuvre de Maurice Leblanc est codée… Pouvez-vous éventuellement nous éclairer sur la manière qu’avait Maurice Leblanc de crypter ses livres ? utilisait-il des méthodes essentiellement littéraires telles que les anagrammes, les acrostiches, les anacycliques et autres charades, ou usait-il de moyens, de procédures, de pratiques d’occultation beaucoup plus ésotériques ? Jean Parvulesco parlait de littératures chiffrées en profondeur… Quel serait pour vous le sens de cette formule concernant les aventures d’Arsène Lupin ?
Oui c’est vrai l’œuvre est codée et du reste je le dis à de nombreuses reprises, notamment d’emblée dans les liminaires, sans Patrick Ferté, l'ouvrage n'aurait jamais vu le jour ou du moins pas de cette manière-là. Maurice Leblanc aura en fait recours à de nombreux artifices, et ce n’est pas le seul auteur, Gaston Leroux en est un autre exemple. Cela passe par la cryptographie et stéganographie[1], car je pense que c’est sur ce terrain que vous voulez nous emmener. Or ces deux disciplines sont plus ou moins complexes selon le code que l’on pose.
Aussi prenons pour exemple ANGELIQUE, prénom d'une héroïne de Maurice Leblanc. Admettons que l’on ne veuille pas, au travers du message envoyé et potentiellement interceptable, savoir quel est réellement son prénom. On décide de choisir une base 5.
Ainsi le A = E ; N = S et ainsi de suite, ce qui conduit à : ANGELIQUE = ENKIPMUXI. Incompréhensible certes mais peu fiable. Le tableau de Vigenère est beaucoup plus sûr.
Avec celui-ci, il faut un mot code, prenons un exemple simple qui peut se complexifier à plaisir NEFERTITI que l’on applique à ANGELIQUE. Sur le tableau de Vigenère, à la croisée des lettres A et N = N ; N et E = R ; G et F = L ; E et E = I ; L et R = C ; I et T = B ; Q et I = Y ; U et T = N ; E et I = M soit NRLICBYNM.
Un beau galimatias qui préserve d’autant mieux le secret contenu dans le message et conserve, sauf pour celui qui a la clef ou le code, l’anonymat de la personne.
4. Ce blasonnement, ce chiffrement, ce cryptage implique qu’il y ait des des blasonneurs, des déchiffreurs, des décrypteurs… Il implique aussi le fait que Maurice Leblanc fut le Maitre d’une connaissance, d’un savoir, — peut-être perdu comme vous le soulignez dans le sous-titre de votre ouvrage —, assez important pour qu’il reste invisible aux lecteurs profanes… Quel serait ce savoir selon vous, hormis le secret relatif à la venue d’un Grand Monarque ?
Sur ce sujet, le panel de Maurice Leblanc et du cénacle qui l'entoure est relativement large. Mais l’essentiel, à mon avis gravite autour d’un secret étatique romain que l’on occulte depuis plusieurs siècles. Je pense d'abord, et il me semble que l’ouvrage sur le sujet est assez explicite que Maurice Leblanc, dans son œuvre codée, remonte à une Tradition très ancienne, une civilisation engloutie mais dont les connaissances ont été transmises par les Druides auprès desquels les Grecs venaient quérir connaissance et sagesse. Cette connaissance et cette sagesse, venues de la nuit des Temps ne sont pas sans lien avec la Géographie sacrée, la Cosmologie, l’Arithmosophie et autres sciences qui desservent la Tradition. Pour ne pas trop m’étendre, les druides embrassant en grande partie le christianisme primitif, y trouvant donc des corrélations avec leurs pratiques, bien moins barbares que supposées, se sont réfugiés dans les monastères afin de préserver cette Tradition.
Les éléments cités (Géographie Sacrée, Cosmogonie…) en fait se méritent et c’est bien le rôle de la Tradition que de les préserver secrètement aux yeux des profanes. Pour revenir à notre sujet, car tout est base d’occultation, on peut donc lire un roman à un degré N de compréhension, dès lors que l’on est éveillé à certains mystères, ce degré passera à N+1 et ainsi de suite ce qui permet de saisir des massages plus complexes.
[1] La Stéganographie est une méthode pratique d’écriture secrète basée sur les Décans du Zodiaques er des Heures planétaires. Nous vient du grec ancien στεγανός / steganós (« étanche ») et γραφή / graphế (« écriture ») ou écriture secrète, hermétique !
5. Pouvez-vous nous en dire plus sur la science de la Gématrie en règle générale et ensuite sur celle élaborée ou plutôt proposée par Maurice Leblanc dans les confidences d’Arsène Lupin et plus précisément au chapitre intitulé Les jeux du Soleil ?... Chapitre dont le titre m’a aussitôt fait penser, je ne sais pas trop pourquoi, à celui d’un livre de Raymond Roussel « Poussière de Soleil » dont on sait qu’il évoquait les rudiments nécessaires à la réalisation de ce que les alchimistes entendent par le Grand Œuvre…
La Guématrie ou Gématrie est l’une des trois disciplines de la Kabbale qui se réfèrent aux calculs mystiques et relève donc du symbolisme.
Pour faire simple, parce que nous risquerions de lasser ceux qui nous lisent, on peut qualifier la Guématrie ou Gématrie de symbolisme géométrique du mysticisme, certains le bornant à la culture hébraïque, d'autres dont je fais partie, l'étendant à d'autres cultures, c'est le cas pour celle grecque (isopséphie) mais aussi française (onomancie). C’est par ce biais que les mystique et les initiés sont parvenus aux nombres et aux mots sacrés. Même si elles reposent sur des bases similaires, il faut cependant clairement différencier la Kabbale (avec un K) de la Cabbale (avec un C).
Pourtant, il ne faudrait pas confondre la Cabbale, dont nous voulons parler, avec la Kabbale ordinairement envisagée et demeurée purement hébraïque ; aussi bien, pour les différencier, convient-il d'appliquer, à chacun des deux termes, l'orthographe qui lui est propre et que réclame d'ailleurs leur étymologie différente : le premier se réfère au grec kaballés, qui veut dire cheval, tandis que le second vient de l'hébreu kabbalha avec le sens de tradition. Pour Eugène Canseliet, la Kabbale (K) est orientale, judaïque, la Cabbale (C) est occidentale (celto-grecque).
Maurice Leblanc, en effet nous entraine clairement dans ce domaine dans Les Confidences d’Arsène Lupin. C’est pour moi l’un des exemples des plus frappants. Dans ce roman l’auteur expose distinctement les faits en donnant à un adverbe a priori sans conséquence un sens tout autre. Les lettres deviennent des chiffres selon le code alphénumérique suivant qu’il dévoile (A = 1… Z = 26) et cet adverbe devient donc une valeur numérale. En l’occurrence ici SURTOUT vaut 134. Ce nombre 134 est aussi très précisément celui qui fait la valeur onomantique ARSENE LUPIN… Il y a aussi l’anagramme SURTOUT qui devient TROU SUR T soit une grotte, cavité ou caverne dans laquelle repose un T de Trésor ! Ceci renvoie quelque peu à la stèle de la marquise de Blanchefort ou le mot CATIN (catinum = grotte) apparaît explicitement selon l’interprétation qu’en a donné notre ami Jean-Pierre Monteils dans l’émission.
Maurice Leblanc va plus loin lorsqu'il dévoile une série de nombres qui vont par paires, à l'exception de deux nombres isolés. Cette série finit par nous conduire à une phrase dont les erreurs relèvent un mot code ETNA. Ce mot, une fois permuté, comme l'autorise la gématrie ou l'anagrammatique, donne ANTE. Ce mot énigmatique apparait sur la stèle de la marquise de Blanchefort. Le mot ANTE, au dictionnaire, nous lisons : « nom féminin singulier ; pilier en bois ». Aux synonymes nous avons : « balustre, montant, pilier ». Or il est aujourd’hui indéniable et indiscutable que Bérenger Saunière a bien trouvé des documents dans l’un des piliers du Maître-Autel !!! Que ceux-ci l’ont aiguillé vers le balustre puis, du balustre, vers un tombeau sous crypte. Quel que soient ces documents, et au regard du CHEVAL qui est la propriété du Baron Repstein, on se demande si dans cette affaire, il n’est pas question d’une certaine CABALE-CHEVAL phonétique. Le mot ANTE[1] renvoie enfin à la rivière d'Argonne qui couvre certains domaines Templiers de cette mystérieuse région. J'en veux pour exemple NOIRLIEU. C'est ici, dit-on de l’Argolide des Gaules, que les Templiers pratiquaient l'alchimie, dans une crypte…
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Bernard Fontaine. Romuald Cassiaux. Tony Baillargeat avec la première édition.
[1] ANTE ou ANTÉ est un géant brutal. Fils de Poséidon et de Gïaa. Personnage légendaire des mythologies grecque et berbère. Roi de Lybie.
6. Hormis leurs portées eschatologiques, pensez-vous que les livres de Maurice Leblanc continssent comme pouvait le penser par exemple Richard Khaitzine, un secret lié non seulement à l’alchimie mais aussi à l’identité sociale de Celui qui se dissimulait sous le nomen de Fulcanelli ?
C'était en effet l'un des reproches fait à Patrick Ferté par Richard Khaitzine. Ne pas avoir abordé le versant alchimique contenu dans l'œuvre de Maurice Leblanc. À mon sens ce n'était pas l'objectif de Patrick Ferté qui, cependant, s'est magistralement attaché, entre autres, à révéler les interactions existantes entre les grandes familles à travers l’histoire de l’Europe.
Pour l’œuvre de Maurice Leblanc, je pense avoir démontré, en utilisant les propres artifices de l’auteur qu’il y a bien dans son œuvre une évidente allusion à l’alchimie et que celle-ci trouve ses racines dans la quête de la Toison d’Or qui, d’ailleurs, est littéralement le titre d’un chapitre du roman Dorothée, danseuse de corde : Vers la Toison d’Or. La présence continuelle, dans les différents romans du soleil et de la lune, est une évidence limpide puisque ces deux luminaires entrent en ligne de compte dans le processus du Grand Œuvre, que l’on soit dans l’opératif ou non !
Concernant l’adepte Fulcanelli, tant de suppositions, tant de noms ont été avancés que l’on finit par s’y perdre. Il est cependant fort probable que Fulcanelli, à l’instar de Maurice Leblanc, ne soit en fait que l’exécuteur testamentaire d’un même cénacle. On sait peu de choses, je ferai cependant remarquer que Canseliet, disciple de Fulcanelli, connaissait Paul Le Cour et que l’année de parution du livre Le Mystère des cathédrales date de 1926, année de la fondation de l’association Atlantis…
7. Dans le chapitre VI de votre ouvrage, vous abordez la ville de Blois et les origines solaires d’Arsène Lupin. Je sais qu’en admirateur et continuateur de l’œuvre de Jean Phaure, vous portez une grande attention à la géographie secrète. Que pouvez-vous nous dire sur cette ville dont on sait qu’elle a vu naître non seulement René Guénon mais aussi le créateur de la revue Atlantis Paul le Cour ?
En effet, mon attention a été attirée à Blois par le simple fait que Maurice Leblanc y fait naitre son héros. On aurait pu l'imaginer le faire naître à Rouen, à Paris, mais Blois, c’est quelque chose qui m’a interpellé. Ça a donc été une longue série de lecture pour décortiquer le symbolisme de cette ville, notamment celui du blason, dont René Guénon disait : "On appelle Blois "la ville aux loups". Bleiz ou Beleiz était en effet le nom celtique du loup, symbole de Belen, "l'Apollon gaulois". En fait, on se rend compte que la cité est solaire, mais aussi lunaire puisque le loup a plutôt une activité nocturne ! Je crois que Jean Robin a écrit que les armes de cette ville (loup et porc-épic soutenant le Lys) évoquent l’idée du « Roy perdu », du « Grand Monarque ». Abus de cet archétype dans les salons du 19ième.
Puis il y a effectivement, Paul le Cour (1871) et René Guénon (1886), tous deux natifs de cette ville. Pour ma part, je pense que si Maurice Leblanc y fait naître Arsène Lupin, c'est qu'il a une volonté délibérée de projeter la lumière sur ces deux auteurs, très engagés l'un et l'autre, souvent en lutte, à tort à mon sens, et dont Paul Le Cour, grand défenseur de la Tradition occidentale s'opposera à René Guénon qui lui, avait pris fait et cause pour Tradition orientale. Je termine ici sur une notion, récurrente chez Leblanc, de la notion de double ou de gémellité.
On ne doit pas oublier que le « Grand Monarque », souvent nommé le « Roi de Blois » par Nostradamus (lui aussi affilié à un cénacle et sûrement agent de la maison d’Anjou-Lorraine-Bar). C’est ce roi caché, ce roi perdu qui relèvera la Tiare Pontificale. Ce même « Roi de Blois » est aussi appelé le « Grand Chyren » que certains érudits ont traduit par « Henri ». En fait le terme Chyren (St Chrême ?) serait plutôt en lien avec l’onction traditionnelle qui consacre les monarques.
Faisant naître son héros à Blois, le nommant Arsène LUPIN = ULPIAN[1], Maurice Leblanc faisait-il de son héros le « Roi caché », c’est une question qui reste posé mais qui est envisageable. En fait il est possible aussi qu’au travers des termes « Grand Monarque » ; « Roi de Blois » ; « Grand Chyren » ; « Henri » nous trouvions, selon Nostradamus une allusion à la branche du duc Henri de Guise qui fut assassiné au château de Blois.
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8. Dans ce même chapitre, dans une note de bas de page, vous dites que Blois est inscrite sur un axe qui comporte entre autres, Le mont St Michel, le Mans, Bourges Paray le Monial et Lyon… à quoi correspond cet axe ?
Cet axe n'est en fait que l’un des nombreux rayons d'un réseau beaucoup plus complexe et étendu sur la France avec des influences qui vont, ou nous viennent d’autres pays. Je me suis donc limité à celui-ci pour éviter un ouvrage beaucoup plus conséquent. Ces axes, au nombre de trois (évocation de la Tri-unité ou de la Triade) est centré sur le Mont Saint-Michel dont le rôle protecteur est une évidence. Lorsque l’on parle de la France, on parle d’Hexagone. Terme en fait très ésotérique que Paul le Cour et Jean Phaure ont développé en leur temps et dont on n’a retenu que le terme, en écartant tout le symbolisme qui en émane et rejoint le Sénaire.
Dans l’Hexagone et de fait sur celui-ci, se dessine un arbre des séphiroth. Bourges répond à Tipheret[2] (œuvre au Blanc). Cette cité fut longtemps considérée comme le Centre des Gaules et de fait se voyait relié à l’Univers par l’Axis Mundi (axe du Monde). Cette cité de Bourges est exceptionnelle par son symbolisme alchimique que l’on trouve essentiellement dans le Palais des frères Lallemant et dans la demeure de Jacques Cœur.
Ce dernier me permet de rebondir sur Paray-le-Monial, autre point de l’axe, rendu célèbre par les Christophanies (dévoilement du Cœur du Christ aux hommes) à Marguerite-Marie Alacoque. Je ne peux m’étendre ici, mais il faut impérativement noter la fondation, au 19ième, encore et toujours le 19ième siècle, du Hiéron du Val d’Or par le R.P Drevon et le baron de Sarachaga. Quant à Lyon on sait qu’elle est comparable, pour le pays des Gaules, à la Delphes des Grecs et à la Rome des Romains. Lyon est une ville secrète, sacrée. Lyon et les naissances de Denizard-Rivail (Kardec) ; le sâr Péladan ; Nizier (Maitre Philippe). Puis les apparitions mariales quasiment inconnues…
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Carte extraite du livre de Philippe Lavenu : L'ésotérisme du Graal.
[1] Centurie VIII. Quatrain 66 = 528 nombre de la clef en kabbale.
[2] ARLES (Aigues-Mortes, les Saintes-Maries) = YESOD. Pointe du triangle Beaucaire. Tarascon. BOURGES (Issoudun, Nevers) Pointe du triangle Orléans = TIPHERETH. PARIS (Versailles, Melun) = KETHER Pointe du triangle Lille.
9. Il y a un nom qui arrive comme un mot de passe, c’est celui d’ARGONNE… Il apparaît fortement en plein milieu de votre livre dans le chapitre intitulée le Cercle de Dorothée… Vous y précisez que très jeune, vous ressentiez que c’était une Terre d’élection et de prédilection…
On pourrait en effet considérer le terme ARGONNE comme un mot de passe. Il en est même sûrement un, mais n’étant pas allé réellement au bout de mes investigations dans l'ouvrage dont nous parlons aujourd’hui, je me bornerai à vous conter les lieux comme étant enchanteurs. On y trouve de vastes forêts, faites de chênes et de sapins, avec des clairières verdoyantes où l’on peut supposer que les fées, les elfes et autres éléments subliminaux s’y réunissent certaines nuits. Les étangs sont également forts nombreux et les brumes se lèvent, en Argonne, aussi vite que celles qui recouvrent les terres en Avalon, je fais ici allusion ici au légendaire arthurien.
Cependant, pour revenir à nos propos, n’oublions pas que l’une des héroïnes de Maurice Leblanc, Dorothée porte le nom d’Argonne par son père. Elle est infirmière, porte blouse blanche à « Croix-Rouge » et il en faut donc peut pour établir un lien avec l’ordre des antonins qui avait vocation à secourir les nécessiteux. De même le parallèle avec les Templiers est-il évident et du reste mon ouvrage aborde l’implication des deux Ordres.
Puis Dorothée part en tournée, avec sa troupe suivant en voiture moderne son antique chariot très mérovingien vers l’ouest. Avant le départ, Dorothée s’exprime : « Saint-Quentin, je te confie la roulotte et les trois gosses. Dirige-toi d’après la ligne rouge que j’ai marquée sur la carte. » sic !
Cette ligne rouge qui va d’est en ouest n’est pas sans être une allusion à celle qui va du nord au sud et qui passe, entre autres, par Saint-Sulpice[1], Rennes-le-Château. Un méridien qui défraye la chronique depuis des décennies. On a alors l’évidence même du Cardo et du Decumanus qui s’impose à nous…
J’ai rejoint Patrick ferté dans sa théorie selon laquelle derrière l’héroïne (Yolande-Isabelle-Dorothée d’Argonne) se cache en réalité une personnalité politique forte de l’époque de la maison de Bar : Yolande. Plus tard, dans la lignée, Charles de Lorraine (4ième des ducs de Guise) épousera Henriette Catherine de Joyeuse détentrice des domaines d’Arques, de Couiza…La Maison de Bar entre alors dans le secret des mystère audois. Précisons que Charles de Lorraine eut Robert Fludd comme précepteur !
10. Au chapitre suivant, vous abordez Rennes-le-Château… puis revenez magnétiquement, presque par aimantation intime en Argonne… Pourriez-vous dire que le secret de RLC contient en son sein, un secret d’Argonne… un secret visiblement zodiacal, solsticial, cyclique ? Le secret d’un retour… le signe des gémeaux, je pourrais dire des jumeaux,— puisque vous abordez avec une certaine insistance pour ne pas dire une insistance certaine, Castor et Pollux—, est très présent… Pouvez-vous nous faire une révélation au sujet de ces bessons qui semblent vous préoccuper tant ?
La question est aussi limpide que la réponse va être complexe parce qu'en fait, à l'instar des travaux laissés en suspens sur l'Argonne, cette référence à un retour est prévue dans un ouvrage que j'entamerai après celui consacré aux Mystères Parodiens. Il portera le titre suivant : « Varennes ou le Grand Œuvre Solaire de Louis XVI. »
On peut répondre par l’affirmative à la question concernant la présence d’un zodiaque centré sur l’Aude. Il est une sorte de résonance à celui qui couvre l’Argolide des Gaules que j’ai défini à partir du village de Clermont-en-Argonne, longtemps apanage de la Maison de Bar et de Lorraine.
Ce zodiaque permet aussi de morceler la région de l’Aude et de révéler des lieux en analogies avec les Signes, les éléments qui les régissent etc… Cette notion de Zodiaque est présente dans le roman La Comtesse de Cagliostro mais sous forme de Cromlech. Le roman fait état du chandelier à sept branches qui est représentatif des sept étoiles de la Grande Ourse ou Septemtriones. Par intuition, mais aussi par canalisation médiumnique, j’ai fini par transposer les sept étoiles sur sept des citadelles et châteaux de l’Aude et de l’Ariège.
Ainsi, les jumeaux Castor et Pollux sont-ils représentés par les citadelles de Montségur et de Puylaurens qui, dans leur aspect vu du ciel, forme une sorte de gémellité pour le moins troublante.
En fait, je n’ai pas tant cherché à développer cette notion de double, de gémellité, c’est au fil de mes recherches et au travers les nombreux domaines qui structurent l’ouvrage qu’elle s’est imposée comme une évidence, comme une assertion qu’il convenait de donner à la réflexion des lecteurs!
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L'ouvrage est disponible sur de nombreux sites : https://www.fnac.com/a18082701/Arsene-Lupin-Maurice-Leblanc-et-le-savoir-perdu-Le-code-Arsene-Lupin-Arphays ; https://www.cultura.com/p-le-code-arsene-lupin-maurice-leblanc-et-le-savoir-perdu-9782380158083.html ; https://www.e.leclerc/fp/le-code-arsene-lupin-maurice-leblanc-et-le-savoir-perdu-grand-format-9782380158083 ; https://www.amazon.fr/code-Ars%C3%A8ne-Lupin-Maurice-Leblanc/dp/2380158088 ; https://www.eyrolles.com/Loisirs/Livre/le-code-arsene-lupin-9782380158083/ ; https://www.decitre.fr/livres/le-code-arsene-lupin-9782380158083.html ; https://www.mollat.com/livres/2902965/arphays-le-code-arsene-lupin-maurice-leblanc-et-le-savoir-perdu et sur le réseau : https://www.leslibraires.fr/livre/22445708-le-code-arsene-lupin-maurice-leblanc-et-le-savoir-perdu-arphays--editions-de-l-opportun en ligne et sur près de 170 points de vente proches de chez vous.
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[1] Concernant l’Argonne, le village où j’ai grandi comporte une plaque. Ici est né Charles-François Delacroix, Homme politique et père du célèbre peintre Eugène Delacroix. Or certaines fresques de l’église Saint-Sulpice, comme celles de Signol, laissent songeuses.