L'Iconographie emblématique de Jésus-Christ
LE POISSON EUCHARISTIQUE
Dans une première étude sur le Poisson considéré comme emblème historique de Jésus-Christ, fils de Dieu et Sauveur », nous avons vu, sur l'inscription funéraire de Pectorios d'Autun, ces mots, dont le sens mystérieux est pour nous très clair : « Reçois l'aliment, doux comme le miel, du Sauveur des saints : manges avec délices, tenant le Poisson dans tes mains, et rassasies toi avec le Poisson». L'épitaphe de l'évêque Abercius de Phrygie, qui est, comme celle de Pectorios, du IIIe siècle, dit à son tour ; « La Foi me conduisait partout. Partout elle m'a servi en nourriture un Poisson de source, très grand, très pur, péché par une Vierge sainte : Elle le donnait à manger aux amis[1]... »
Ces textes présentent donc nettement le Poisson, comme terme désignant, dans le vocabulaire mystérieux des chrétiens, le Christ Eucharistique ; terme accepté en Orient et en Occident avec la même signification, et, de plus, représenté par les arts figuratifs d'alors en une multitude de compositions : parfois le Poisson porte les pains sur son dos au-dessus d'une mer tempétueuse ; ou bien il présente dans sa bouche le pain ou le raisin
ailleurs, entre la coupe et le pain, il attend sur un plat d'être distribué comme eux en nourriture ; il impose sa forme ou son image à des objets liturgiques d'usage eucharistique, etc.. Voici le Christ-poisson portant la corbeille ou ciste eucharistique, d'après une fresque de la catacombe romaine de Lucile, qui, vraisemblablement, date du IIe siècle. (Fig.1).
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(FIG 1.) - Le Poisson portant l'Eucharistie. Fresque de la catacombe de Lucile. - IIe siècle.
Le Poisson en tant qu'aliment liturgique dans les cultes préchrétiens.
Quand on étudie les cultes antérieurs à notre ère, on ne peut se défendre d'un étonnement très grand : Nous y voyons en effet que tous les grands dogmes de notre foi chrétienne ont été pour ainsi dire préfigurés par des croyances, par des usages religieux, par des formes matérielles emblématiques ou rituelles ; et ce sont ces surprenantes constatations qui ont amené des érudits éminents et très indépendants, dont les œuvres
ne sont pas spécifiquement religieuses, tels, par exemple, que Louis Ménard[2] et Alexandre Moret[3], à considérer comme une sorte de «préchristianisme» certaines manifestations religieuses d'ordre dogmatique ou liturgique, chez de très anciens peuples de la Gentilité.
Pour le chrétien qui étudie, ces faits s'expliquent, si surprenants qu'ils soient au premier coup d'oeil : c'est l'action providentielle préparant de loin, même chez les Gentils, la venue de ce Christ qui devait sauver tous les Justes de la terre, et faire d'eux tous son Peuple.
L'Eucharistie, comme tous nos grands mystères, la Trinité, le Verbe Créateur, l'Incarnation dans le sein d'une vierge, la Résurrection, semble bien, aussi, sous la forme de l'épi, du grain de blé, du vin et du poisson, avoir eu sa part dans cette action préparatoire de la main divine.
Certains cultes d'Asie, longtemps avant la naissance de Jésus, célébraient les mystères du Poisson divin selon des rites spéciaux, du Poisson sacrifié qui était solennellement consommé en nourriture, et qui ressuscitait ensuite.
Quelques écrivains sont partis de ces faits certains que les études d'archéologie orientale confirment tous les jours, pour prétendre que la représentation de Jésus-Christ sous les apparences d'un poisson proviendrait, non de l'acrostiche célèbre IXOYC, ictus poisson, (Jésus, fils de Dieu et Sauveur[4]), mais d'un emprunt fait par l'Église primitive aux cultes asiatiques.
Dans son ouvrage Cultes, Mythes et Religions, le savant israélite Salomon Reinach leur répond : Non : « Assurément, dit-il, aucun homme raisonnable ne voudrait chercher l'origine du Christianisme dans le culte sacrificiel du poisson mais ce culte existait en Syrie ; il était bien antérieur au Christianisme et il est sûr, de toute certitude historique, que nous l'y retrouvons, comme nous retrouvons aussi les survivances de deux autres cultes zoomorphiques, celui de la colombe et celui de l'agneau ».
Le culte du poisson sacrifié et consommé nous est en effet attesté par des monuments indiscutables de Syrie, d'Assyrie, de Mésopotamie et de Chaldée :
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(FIG. 2). Le Poisson sacrifié. — Bas-relief de Nimroud.
Un bas-relief de Nimroud (Fig. II) nous montre, placé «sous l'image d'Hu, symbole assyrien du Dieu suprême, sous le Croissant lunaire, symbole de Lin, et sous l'Étoile d'Istar, la déesse d'amour et de fécondité, le Poisson, sacrifié, et déposé au pied de l'autel. Et l'on voit, d'un côté, Oannès ou son prêtre à lui assimilé, et de l'autre côté un personnage ailé, peut-être le sacrificateur, car derrière lui se trouve une épée nue.
Et sur une pierre fine gravée, du Musée Britannique, (Fig. III) le Poisson se voit aussi, mais étendu sur l'autel, et surmonté encore de l'Étoile et du Croissant ; de chaque côté sont assis, pour le repas rituel, un homme dont la tête semble être en contact avec l'emblème d'Ilu, et une femme qui tient levé, comme celui qui lui fait face, une coupe sans pied ; un troisième personnage, qui porte un objet indéterminable, semble aider à la cérémonie.
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(Fig. 3). Repas liturgique assyrien. - Cylindre gravé du Musée Britannique.
A remarquer aussi sur ces deux documents[5], et bien que ce soit étranger au sujet que nous étudions, la présence des sept globes mystérieux.
Faut-il rapprocher de ces rites asiatiques, où le Poisson devenait nourriture divine, l'usage dont j'ai déjà parlé, et suivant lequel chaque égyptien mangeait religieusement, devant la porte de sa maison et le neuvième jour de chaque mois, un poisson rôti [6]?
Il semble que non ; mais au fond nous n'en savons rien, ne connaissant pas le point de départ certain de la coutume égyptienne.
Des cérémonies analogues à celles d'Assyrie et de Chaldée, dont la manducation du Poisson était l'acte essentiel, ont été pratiquées de même dans l'Asie Mineure et en Chypre, croit-on.
Tous ces rites tendaient à même fin : à une union intime de l'homme purifié et de la divinité par voie d'incorporation de la chair du Poisson ; à une participation plus ou moins définie avec la nature et les qualités du Poisson sacré.
Les conquêtes et la paix romaines firent connaître ces liturgies païennes du dieu-poisson dans tout l'immense empire des Césars, comme elles y propagèrent celles d'Athys et de Mithra, à la veille du jour où l'Eucharistie allait devenir sur terre le ressort central et la vie même de la religion chrétienne.
[1] Cf. Regnabit Xbre 1926, p. 33. — Je crois superflu de surcharger ces pages de citations des anciens docteurs antérieurs ou postérieurs aux documents si expressifs des Pectorios et d'Abercius qui imposent la conviction. [2] L. Ménard : Histoire des Grecs, 2 vol. Paris, Delagrave, .1893. [3] A. Moret : Mystères égyptiens. Paris, Colin, 1923. [4] Cf. Regnabit. Décembre 1926, p. 30. [5] Cf. J. Menant. Glyptique orientale et voir aussi : A de Longpérier in Bullet. archeol. de l'Athoeneum français, 1855 p. 100, et 1856, p. 96. [6] Plutarque. Isis et Osiris, VII.
Le Poisson et les repas eucharistiques dans l'Eglise primitive.
Les scènes de banquet sont nombreuses dans les peintures des Catacombes. Ce sont des compositions artistiques représentant la Sainte Cène, la consécration des espèces eucharistiques, les agapes ou repas religieux et amicaux des fidèles, et le céleste festin des Elus. Et quand l'Église eut enfin sa place au grand soleil, les mosaïques, les sculptures et les peintures des premières - basiliques répétèrent ces mêmes sujets, sans en changer le genre artistique.
On y voit presque toujours sur une table centrale, avec les pains et les coupes de vin, le Poisson couché dans un plat. Sa présence est évidemment une allusion à ce repas que Jésus, après sa résurrection, fit partager à sept de ses disciples qui péchaient au bord du lac de Tibériade : Quand ils l'approchèrent ils virent, dit saint Jean[1], des charbons allumés sur le sable du rivage, un poisson posé dessus, et un pain mis auprès. Et Jésus leur dit : « Venez et mangez », et prenant le pain il leur en donna ; et il fit de même du poisson[2] ».
C'est de ce fait seul que le Poisson a reçu sa signification eucharistique.[3] Et c'est bien cet épisode évangélique des sept disciples favorisés qui fut le plus en faveur dans la composition des banquets mystiques de l'art chrétien primitif ; la catacombe de saint Callixte en contient à elle seule plusieurs représentations[4].
Le Poisson apparaît également au centre de la table, et devant le Sauveur, sur une Cène en mosaïque du VIe siècle, en la basilique de saint Apollinaire-Neuf, à Ravenne. L'Église d'Abou-Sargah (St-Serge) au Vieux-Caire, qui est du VIIe siècle ou du VIIIe, garde une épaisse porte en bois sculpté où la Sainte Cène est aussi représentée : les douze, entourent une table oblongue dont Jésus occupe le haut-bout et qui porte douze pains sur ses bords ; au milieu se trouve un grand poisson que le Sauveur prend pour le distribuer à ses convives[5].
Cette présence du Poisson sous la main de Jésus pendant la Cène rappelle sa présence, aussi, sur une table en trépied du cimetière souterrain de Saint-Corneille, où nous le voyons dans un plat, à côté d'un pain.[6] « Près de cet autel un personnage debout, vêtu du seul pallium qui laisse à nu le bras et le flanc droits, impose les mains sur ces offrandes ; et de l'autre côté une femme également debout lève les bras au ciel. (Fig. IV) Celui qui ne verrait pas là, dit M. de Rossi, la consécration eucharistique serait complètement aveugle... Nous avons ici un ascète, ou pour mieux dire un prêtre vêtu du pallium à la manière de philosophes, et imposant les mains, geste auquel il est impossible, en égard surtout à la nature des objets déposés sur la table, d'assigner un autre sens que celui de la consécration [7]».
Et sur un autre document des catacombes une main s'étend également, vers un poisson et un pain dans un geste qui peut-être aussi bien une imposition de la main qu'un acte de préhension[8]. (Fig. V).
Le Poisson rôti et donne en aliment s est présente souvent aussi dans la bouche ou sous la plume des premiers docteurs : « Le Sauveur, dit saint Prosper d'Aquitaine, est le Poisson préparé (littéralement « le poisson cuit, » de coctus) en sa Passion pour une nourriture qui est notre lumière de tous les jours » ; et l'Anonyme africain du Ve siècle dont l'ouvrage [9] fait suite à celui de saint Prosper dit également, en faisant allusion à l'épisode du lac de Tibériade que le Christ est « le grand Poisson qui, sur le rivage a nourri lui-même ses disciples, et s'est offert Poisson (ictus) au monde entier. »
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(FIG. 4). Le Poisson sur l'autel ; peinture des Catacombes.
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(FIG. 5). Le Poisson et le Pain sur l'autel ; peinture des Catacombes.
Saint Augustin, plus formel, ajoute : « Le Seigneur fit à ses sept disciples un repas composé du poisson qu'ils avaient vu posé sur des charbons embrasés et de pain. Le poisson ainsi rôti, c'est le Christ[10] ».
La présence du Poisson s'explique aussi sur la table céleste du festin des Élus, puisque l'Ictus, c'est le Christ, nourriture éternelle dont s'alimentent les commensaux de la table céleste, et il peut y voisiner avec le « Pain des Anges » et le Vin dont Jésus a dit qu'il le boirait à nouveau lui-même dans le royaume de son Père[11].
Il est bien évident que la multiplicité de ces figurations du Poisson eucharistique dans l'art primitif chrétien devait entretenir les fidèles dans une disposition mentale qui nécessairement élevait leurs pensées vers le Sauveur, l'« Ictus divin », à chaque fois que, sur la table rituelle des agapes ou sur la table familiale de la demeure privée, le poisson se présentait comme aliment ; et leurs esprits se trouvaient, tout naturellement aussi, incités à l'acte mental que la spiritualité chrétienne appelle la « communion spirituelle ». L'art monumental n'était pas du reste le seul à s'orner du divin emblème : des vases, des objets divers d'usage eucharistique en sont aussi décorés. Je reproduis en exemple une cuiller eucharistique trouvée à Soché, en Thivars (Eure-et-Loir), (Fig, VI) nous y voyons le Poisson représenté dans le creux de la coupelle[12].
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(FIG. 6). La cuiller eucharistique de Soché en Thivars. Epoque gallo-romaine.
De grands plats, portant la même image, ont été aussi recueillis en divers lieux depuis un siècle, auquel certains savants ont cru pouvoir reconnaître également l'attribution eucharistique qui paraît certaine pour les cuillers. Je reproduis l'un d'eux qui fut trouvé à Soulosse (Vosges) ; il est en cuivre argenté et date du ne siècle ou du me. (Fig. VII) Un plat semblable fut aussi recueilli à Appleshaw Angleterre[13]. — Des réserves s'imposent
cependant quand à l'emploi eucharistique de ces plats, car, les anciens usaient aussi, avant l'ère chrétienne de plats à poisson décorés de même façon ainsi que l'ont prouvé les découvertes de Pompéi.[14]
Mais la certitude nous est acquise sur le caractère mystique du Poisson quand il se présente en compagnie du pain sacré, comme, par exemple, sur un plomb du Musée Sainte-Anne, de Jérusalem[15], trouvé à Tyr (Fig. VIII) ou bien avec le Vase de vin comme sur une lampe antique que je reproduis également ci-contre[16]. (Fig. IX).
Et ces documents peuvent être rapprochés des Poissons de la catacombe romaine de Saint-Callixte [17] qui portent dans leur bouche l'un le pain et l'autre le raisin eucharistique. (Fig. X).
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(FIG. 7). Plat de Solimaniaca IIe - IIIe siècle.
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(FIG. 8). Bulle de plomb, provenant de Tyr.
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(FIG. 9). Lampe antique portant le Poisson et le Vase eucharistique.
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(FIG. 10). Poissons eucharistiques de la catacombe de Saint-Callixte à Rome.
Il arrive parfois que le pain sacramentel ainsi porté par le Poisson est opposé au fruit fatal du Paradis terrestre, dont il affecte la forme globulaire, et que tient un autre animal. C'est ainsi qu'une lampe de bronze en nacelle, d'art romain, est pourvue d'une proue faite d'un Dauphin qui porte le « Pain vivant » alors qu'à la poupe, et pris ici comme emblème de l'Esprit mauvais, un griffon se dresse, tenant dans son bec d'aigle le fruit maudit[18]. C'est le duel entre le Christ, nouvel Adam, et l'Esprit infernal qui fit tomber en faute l'ancien Adam, duel symbolisé par l'opposition du Pain de Vie au fruit de mort : « cette interprétation est certainement hors de doute[19] ».
Il est permis de voir le même symbolique sur une agrafe romaine en bronze trouvée à Angers[20]. (3) On y voit un Dauphin qui tient en bouche un objet globulaire ; son corps se retrousse en arrière et se termine par une autre forme animale du genre serpent, un anguis quelconque qui porte ainsi que le Dauphin un objet semblable. (Fig. XI) Une grafe similaire aurait été trouvée à Cherchell, en Algérie[21]. Nacelle et agrafes, relèvent certainement de l'art chrétien, et servent la même idée.
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(FIG. 11). L'agrife gallo-romaine d'Angers, Collection F. Parenteau.
Le Poisson, emblème du fidèle, et l'Eucharistie.
De très nombreux documents d'art, objets mobiliers ou décorations monumentales, rapprochent le Poisson fidèle du pain, du raisin, de la corbeille ou du vase eucharistiques. C'est ainsi que sur une précieuse sculpture de Syracuse deux poissons nagent vers un canthare sacramentel[22]. Le même motif se voit aussi à Reims sur un des plus anciens chapiteaux chrétiens des Gaules[23]. Enfin, un marbre de Modène porte cinq pains eucharistiques marqués de la croix vers lesquels, s'avancent deux poissons ; au-dessus du tout le ciseau du lapicide a gravé le mot grec SYNTROPHION, « le banquet en commun ». (Fig. XII).
Et ce banquet, caractérisé par les pains d'autel, n'est pas l'agape, mais la manducation sacramentelle du pain.
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(FIG. 12). Poissons fidèles allant vers l'Eucharistie. Marbre de Modène.
Le Poisson eucharistique dans l'art du Moyen-âge.
La seconde partie du Moyen-âge conserva, sans en user beaucoup cependant, le bel emblème du Poisson eucharistique.
En France nous le trouvons dans l'ornementation sculptée de quelques églises romanes du XIe siècle et du XIIe. L'église de Saint-Nectaire d'Auvergne, par exemple, en offre un intéressant exemple : l'un de ses chapiteaux représente la Cène où le Sauveur et quatre de ses apôtres sont assis devant une table sur laquelle se trouvent un Poisson et des pains.
Un vitrail du XIIe siècle aussi, dans la cathédrale de Chartres représente le même repas : à la droite du Seigneur sont trois apôtres, dont saint Jean qui repose sur la poitrine de l'Ami divin ; trois autres sont à sa gauche ; devant, Judas, assis très bas, touche de la main le Poisson servi sur un plat au milieu de la table, en face de Jésus[24]. Et ainsi en bien d'autres lieux.
Il ne faudrait pas confondre avec ces documents d'ordre eucharistique une médaille médiévale qui eut vogue dans le centre de la France et sur laquelle figurent cinq pains et deux poissons. Cette pièce n'est relative qu'au culte de saint Martial que les Limousins ont prétendu avoir été ce jeune homme qui portait deux poissons avec cinq pains d'orge, avec quoi le Sauveur put rassasier cinq mille hommes en Galilée[25]. Cette médaille fut l'oeuvre d'une confrérie pieuse de Limoges, en l'honneur du patron de la cité[26].
(Loudun Vienne). L. CHARBONNEAU-LASSAY.
[1] Saint Jean, Evangile, XXI, 9. [2] lbid., 12, 13. [3] Cf. Abbé Martigny Dictionn. des Antiquit. chrét. p. 245. [4] lbid., p.246.— Dom Leclercq, Manuel d'Arch chrét. p. 546. — L. Lefort Chronolog. des peintures des Catacombes, in Revue archéolog. T. XL, 1880, p. 214.[5] D. Leclercq, Dictionn. d'Archèol.chrétienne. T.. n, vol. II, col. 1561, et grav. 1843. Le Poisson eucharistique, l'Hippocampe et le Pistrix 339.[6] Cf. G. C. Broussolle, Théorie de la Messe ; fig. 42, p. 134. [7] Abbé Martigny, Ouvrage cité, p. 246. [8] Cf. V. Davin, La Capella Greca, in Revue de l'Art chrétien, T. xxv, p. 177, pl. XI. [9] De promissionibus et proedictionibus Dei. [10] Saint Augustin, Tract, XII, ad in Joann. [11] (2) Evangiles. Saint Matthieu XXVI, 29.— Saint Marc XIV, 25. — Saint Luc XXII, 18. [12] H. Leclercq. Dict. d'Arch. chrét. T.III, vol.II, col. 3175, grav. 3451 et 3453. [13] Cf. Revue de l'Art chrétien. Ann. 1907, p. 265. The archoeologia T. LVI, p. 12.[14] Cf. A. Rich, Dict., des Antiquités grecques et romaines, p. 280. [15] R. P. Decloedt, Plombs du Musée Biblique; in Revue Numismatique 4e Séné, T. XVIII, (1894) p. 445, et PI. XI, n°24. [16] D'après A. Parmentier, Album Historique 2e Livr, p. 28. [17] Gravure d'après R. Biliard : La Vigne dans l'antiquité p. 235. [18] Cf. De Rossi Bull. d'Archéol. chrét. 1868, Nov.-déc. 1870, p. 72-73. [19] D. Leclercq, ouvrage cité, T. IV, vol. I, col. 293. [20] Cf. Fort. Parenteau, Inventaire archéologique P.l 14 et p. 33. [21] lbid., p. 34. [22] Cf. de Rossi Bull. d'Archéolog. chrét. ; 1877, pl. X. [23] V. Bulletin Monumental. T. LXIX, (1905) p. 224. [24] Cf. E. Mâle, L'Art religieux du XIIe siècle en France ; p. 111, fig. 99. [25] Saint Jean, Evangile ; VI, 1-15. [26] Cf. M. Ardant, chapelets, médailles et panonceaux des confréries de Pénitents de Limoges, in Revue de l'Art Chrétien, an. 1858, p. 147.