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L'Avènement du Grand Monarque

L'Avènement du Grand Monarque

Révéler la Mission divine et royale de la France à travers les textes anciens.

Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #HISTORIQUE VILLE

À ma Ville, plus que jamais, ma Ville. Toi qui m'a vu naître. En exil  je rends hommage à tes murs, à tes rues, à la cité maitresse du Barrois que tu es. Je n'oublie pas, non je n'oublie pas. Comment pourrais-je du reste!  Rhonan de Bar.

Armorial de la ville de Bar-le-Duc.

EXTRAIT : MOTIF HISTORIQUE

Le Musée de Bar-le-Duc, à l'état de progrès où il s'est élevé depuis si peu d'années que date sa formation, appelle peut-être, en ce moment, quelque labeur propre à initier dans les plis de la ville même; ce serait du moins pour en révéler des détails, peu ou point connus, pour être mis à la place de ces notices écourtées qui en ont jusqu'ici paru.

Sans tarder, le spécimen de beaucoup de choses qui la concernent sera donné.

Mais voyons d'abord ce qui doit précéder.

Déjà le Musée renferme des objets nombreux et rares et qui attachent l'attention. Il est dll à une belle inspiration, à la main comme au cœur généreux, et aux efforts soutenus d'un de nos concitoyens les plus distingués : nous le nommons, de M. Paulin Gillon, ancien maire de Bar, secrétaire général de la Préfecture, et ensuite deux fois investi du mandat législatif.

Bon nombre des collections proviennent également de la munificence de la maison Oudinot; Et, à ce moment un fascicule de dessins, de genres spéciaux, vient augmenter l'importance des dépôts. Ils ont un mérite particulier, qui bientôt sera énoncé.

Ces dessins émanent de l'habile crayon de Mme la comtesse de Vesins, née Louise-Marie-Thérèse Oudinot, fille de notre illustre maréchal d'Empire de ce nom, duc de Reggio, et de son épouse l'excellente Mme Marie-Charlotte-Eugénie-Julienne de Coucy, actuellement veuve, duchesse de Reggio.

Ils reproduisent, avec bonheur, des vues, des sites et aussi des monuments des siècles passés, existant encore dans Bar, en différents quartiers, et aux alentours. Ils en rendent, d'un effet saisissant, la configuration.

La Commission administrative du Musée, voulant témoigner sa gratitude de cet important cadeau, s'est proposé très-opportunément, et à ce point de vue, comme pour l'intérêt de l'art, d'en transmettre la connaissance aux visiteurs, de rétablissement.

Donc, pour aider à la communication instructive des compositions de la très-honorable dame, Mme  la comtesse de Vesins, la Commission a délibéré la confection d'un historique de Bar-le-Duc, pour devenir au moins le vestibule de l'œuvre.

Ce tableau, de recherche des faits appartenant à tous les âges, va être présenté comme on le verra ci-après.

 PRÉFACE.

BAR-LE-DUC, ville de fondation immémoriale, place forte au moyen âge, actuellement démantelée, mais essentiellement 'industrielle et manufacturière, devient un sujet de recherches et d'études.

Naguère capitale d'un Etat souverain, résidence d'une suite nombreuse de Princes valeureux, une composition d'historique de cette ville, sur qui des dominations diverses ont plané, doit offrir beaucoup à rapporter. C'est vrai, pouvons-nous dire aujourd'hui, qu'on en peut retracer des faits et des événements, bon nombre, dignes d'être mis en lumière, pour la ville, sans doute, mais encore pour le pays qui en a reçu sa dénomination.

On verra bien aussi les détails relatifs aux mœurs et aux habitudes d'une population toujours soucieuse et réflective, et où, constamment, se maintint cette màle énergie qui la distinguait, que de nos jours encore on a vu reparaître en son parfait caractère.

Ces faits, tous ces détails, vont être présentés et successivement développés.

Notre cadre, il faut le dire, n'offrira, après une introduction qui a paru indispensable pour préparer l'entrée en matière, qu'un récit succinct, quant à l'histoire et à la chronologie, de ce qui peut le plus intéresser. Des chapitres et des tableaux analytiques raconteront, enfin, les faits que le cours des siècles a adhérés tant aux parties circonscriptionnelles de la cité qu'à leurs fractions. 

 INTRODUCTION.

PEUPLE ; SA CONDITION D'AUTREFOIS.

L'association qui habita le pays dont, depuis longtemps, Bar-le-Duc a été la cité principale, parait avoir été, maintes fois, subjuguée, en telle sorte que les conquérants en réduisirent les indigènes à l'état de servitude. Cet état aurait été constant jusqu'à des siècles plus rapprochés de nous et où ce pays même fut érigé en duché souverain. Considérés comme sujets, ils étaient, tous les membres du corps social, obligés, envers le souverain, à l'obéissance passive. Tous devaient soumission à l'absolue volonté du prince appelé, par droit de naissance ou de légitimité, à les gouverner.

Quelques-uns, sans cesser d'être sujets, jouissaient de titres honorifiques, de privilèges, d'immunités, de franchises, d'exemption des charges publiques; ils jouissaient de terres, de seigneuries rendables, éventuellement, au domaine ducal : ici on reconnaît la caste nobiliaire. Les autres, les plus nombreux, restèrent serfs de corps et de glèbe, et astreints aux taxes, aux impôts et aux corvées.

Les habitants de la ville de Bar ayant été faits bourgeois, purent acquérir et contracter; l'ensemble eût certaines libertés, comme d'élire les officiers de ville, d'asseoir et répartir des taxes pour diverses destinations, et d'apurer sans appelles comptes des agents préposés aux recettes et aux dépenses.

Tous .les hommes étaient tenus au service militaire, avec obligation de se rendre à toute convocation du prince, armés, approvisionnés des munitions de projection à leurs frais, selon leurs facultés; et cette sujétion, qu'ils devaient pour les exercices ordinaires, s'appesantissait plus quand il s'agissait d'aller aux chevauchées, aux osts, c'est-à-dire d'entrer en campagne de guerre;

Un axiome a longtemps subsisté que tout, du territoire, fonds et superficie, les hommes, les femmes, les familles, les bestiaux, appartenait sans nulle exception au prince. La civilisation a modifié, resserré ce droit singulier de propriété.

Simultanément, et avec l'aide du pouvoir spirituel, la civilisation a fait restituer successivement des droits personnels.

Il y en eût d'importants concédés de la part des derniers ducs. Et c'est bon de redire que le 20 août 1711, jour mémorable à jamais dans nos duchés, fut prononcée, sans l'aide de révolution ou contrainte quelconque, la suppression du droit de main-morte personnelle et de poursuite, au profit de tous les sujets; lesquels ont été dès lors rendus à la condition franche et libre.

 RELIGION.

 Nos occupants des premiers âges auraient pratiqué l'adoration des astres; le druidisme survenu, croyait à l'éternité de l'univers, à l'immortalité de l'âme, à la métempsycose; il rendait un culte à quelques divinités, dans l'épaisseur des forêts;

telles: Bélos, Zeus, ou Morios, Phêgos, même le dieu Theut, qui présidait aux arts, aux voyages et au commerce.

Dans le foyer domestique, en lieu apparent, posait Theut, dont on a retrouvé bon nombre de figurines, généralement jetées en bronze. Un même hommage était attaché aux fleuves, aux montagnes, au tonnerre. Ce culte, comme il était exercé, passa presque intact, sous l'occupation romaine; il a survécu jusqu'à l'introduction du Christianisme, ou soit il ne s'est éteint que dans le IVe siècle. Le culte de Quirinus ne s'est pas d'ailleurs vulgarisé; et la foi en Jésus, qui promettait des améliorations à la situation oppressive, depuis si longtemps endurée, fit de rapides progrès; quelques persécutions exercées dès l'origine, ou à l'arrivée des propagateurs, ont davantage contribué à l'affermir.

Elle a pris, en ce pays, dans la période ducale, de si profondes racines, que les coups portés par les hérésies qui ont envahi les Etats voisins vers le milieu du XVIe siècle, ne l'ébranlèrent aucunement.

La dévotion au Créateur et à la Sainte-Trinité y était passionnée; fréquemment le peuple demandait, et les chefs autorisaient, pour obtenir les faveurs du ciel, des prières publiques et des processions générales. La 'ville de Bar possédant un saint patron de hautes capacités spécifiques, et auquel les habitants avaient une foi vive, il est arrivé souvent d'implorer son intercession. A toutes les circonstances de grande sécheresse ou de pluie excessive, le clergé en descendait la châsse, la portait par les rues de la ville et parfois hors de l'enceinte, pour faire cesser l'lre de Dieu.

On procédait de même quand les bouettcs, les chenilles, les guêpes et autres rongeurs apparaissaient menaçant de détruire les cultures. Des mandements fulminatoires survenaient pour les exorciser. On les publiait solennellement par toute la féauté.

 GOUVERNEMENT DUCAL.

Ce serait peut-être difficile de rapporter les différentes formes de gouvernement appliquées dans les hauts siècles à notre pays; c'est très-peu connu.

Une institution, qui commence régulière, ne se dessine bien qu'à compter de l'érection de ce pays en duché.

Alors un prince, investi du pouvoir souverain, régna sur le Barrois reconnu franc-aleu. Ensuite, par un de ces accidents qui changent la face des royaumes, qui en réduisent ou modifient l'étendue, ce pays ne fut plus tenu qu'à la condition de vassalité.

A côté de ce duc est titré un sénéchal qui peut être considéré comme lieutenant-général et commandant en chef de l'armée; et viennent après d'autres officiers de diverses catégories; des châtelains aussi, préposés à la garde des châteaux et des forteresses.

Plus tard, fut adjoint un maréchal au sénéchal; puis des baillis pour commander dans les divisions principales de la province, et aussi sous leurs ordres, des prévôts qui résidaient dans des subdivisions.

 CONSEIL PRIVÉ ET CONSEIL D'ÉTAT.

Le Conseil privé n'était, ce qui est facile à comprendre, composé que d'intimes du prince, ou soit de chevaliers de haut parage, lesquels aussi se trouvaient investis de fonctions dans son hôtel, à sa cour et parmi ses troupes.

Le Conseil d'Etat réunissait ces mêmes chevaliers et des gentilshommes d'autres degrés.

Le prince, de l'avis de ses conseils', rendait des ordonnances concernant toutes matières, même de législation. Les dispositions en étaient exécutoires et devaient être observées par tous les sujets, après enregistrement à la Chambre des comptes, aux grands-jours, dans les bailliages, les prévôtés, les mairies, après les publications qui en avaient porté la connaissance à tous les sujets.

Ces Conseils, en dernier lieu, furent organisés, à chaque avènement, par décret du prince prenant le sceptre. Cet acte, où étaient édictées les attributions du corps, contenait la désignation des barons et autres seigneurs titrés qui pouvaient les exercer.

De tout temps le duc paraît avoir attaché près de sa personne des secrétaires d'Etat.

Le Barrois n'avait point de ces assises ou assemblées générales qui instruisaient des procès, et prononçaient des condamnations sur les questions, les litiges, les délits, les crimes surgis parmi la noblesse.

CHANCELIERS ET GARDES DU SCEL.

Incontestablement, nos comtes, nos ducs eurent près d'eux une Chancellerie, dépositaire et garde du scel du comté ou duché. Les officiers de cet établissement apposaient, aux actes émanés du prince, un sceau offrant son effigie, généralement montée sur un coursier, pour garantir l'authenticité de ses actes.

Le sceau fut tantôt en cire jaune, tantôt en cire verte.

 ORDRES ET ÉTATS.

Les Ordres, anciennes corporations politiques, n'ont existé originairement qu'au nombre de deux, Clergé et Noblesse; la civilisation en ajouta un troisième composé des gens de robe. Ultérieurement les roturiers furent admis en participation avec ces derniers.

A l'appel du prince, les Ordres se réunissaient et formaient une assemblée dite des États, qui délibérait sur des prières ou demandes de subsides annoncés nécessaires pour les besoins d'une guerre; de dots à constituer pour des enfants.

de la famille ducale contractant mariage.

Les convocations avaient lieu selon que le prince le jugeait opportun, et en tel lieu il lui plaisait.

Le domaine ducal était à perpétuité inaliénable. Quand le prince s'est déterminé à en engager des parties, celles-ci faisaient retour d'abord par des causes diverses, ou éventuellement, et à l'extinction des lignes des détenteurs.

Le retour de l'universalité des terres engagées a été parfois imposé; on se souvient qu'il y a eu, dans chaque siècle, de ces retours décrétés et rigoureusement poursuivis.

 ADMINISTRATION CIVILE.

On la voit, en ordre de priorité, créée et organisée sous le titre de Chambre du conseil et des comptes.

Elle centralisait et apurait les comptes des revenus de l'Etat et de ceux particuliers du prince.

Elle connaissait de toutes les affaires domaniales contentieuses et y portait jugement.

Principalement elle répartissait les tailles, les subventions et autres impôts indispensables pour payer les dépenses de l'Etat.

Elle était composée, dans l'origine, des gens des comptes, présidés par le prince lui-même.

Ensuite d'un président, de conseillers dont le nombre a fréquemment varié et quelquefois s'est accru abusivement; un procureur général et d'autres officiers de degrés inférieurs tenaient le parquet. Ces messieurs se trouvaient en robe longue, coiffés du bonnet Carré tous les jours de chambre et aux cérémonies publiques.

Le chef de la Chambre, en différents temps, fut appelé président doyen, en cas d'absence ou de vacance du président en chef, premier président. Des résignataires ont été conservés à titre de président honoraire.

Les autres membres ont été qualifiés commis, gens des comptes, conseillers maires, conseillers auditeurs, auditeurs ordinaires, auditeurs extraordinaires, clercs  et furent attachés un secrétaire garde du Trésor, un greffier, un conseiller auditeur greffier et clerc, un huissier.

Le parquet réunit, en outre du procureur général, un avocat général, un procureur général du domaine, des substituts généraux du domaine. Le receveur général du duché faisait encore partie de la Chambre.

Dans les quelques années où Philippe de Gueldres fut souveraine de Bar, le personnel de la Chambre des comptes reçut des jets de présence. La distribution de ces instruments, effectuée en l'année 1518, fut peut-être la première.

On la voit continuée dans les siècles suivants.

Ce même personnel jouissait d'une haute prérogative qui consistait dans le 'droit de chasser sur la forêt du Haut-Juré de Bar et dans les vignes environnant.

Louis XIV, en 1670, ayant reconquis le Barrois, prescrivit à tous les officiers des justices souveraines de se séparer, de se retirer chacun chez soi. Par suite, la Chambre des comptes de Bar resta sous le coup d'une suspension qui ne cessa qu'à l'avènement du duc Léopold.

 ADMINISTRATION DE LA JUSTICE.

Cette administration était partagée par une Cour souveraine dite jours, hauts-jours ou grands-jours, séant à Saint-Mihiel, et par des bailliages et des prévôtés; Au bailliage de Bar-le-Duc siégeaient le bailli et six conseillers. En 1726, le nombre s'accrut d'un conseiller d'épée héréditaire.,

Le parquet se composait d'un lieutenant-général, d'un procureur général, d'un substitut de cet officier, d'un avocat général.

La compétence du prévôt s'étendait à tout ce que l'on sait être de justice pédanée.

A compter des concordats intervenus (an 1570) entre les rois de France et les princes ducs de Lorraine et de Bar, les appels des sentences des prévôt et bailli de Bar s'interjettaient au Parlement de Paris. Néanmoins, pour les petites causes, il avait été stipulé que ces appels seraient portés au présidial de Sens. Mais un siège de cette catégorie ayant été établi à Châlons-sur-Marne, en l'année 1639, les appels se partagèrent entre celui-ci et l'autre. Un jour il en est survenu un conflit sérieux. Les président et officiers du présidial de Chalons vinrent, le 29 avril 1649, solliciter les officiers de la ville de Bar de requérir que le Barrois ressortit exclusivement à leur siège pour ces appels. Objection fut faite que toujours, et depuis les concordats, les sujets du Barrois avaient porté leurs appellations au présidial de Sens.

Bar demeurant toujours dans le ressort du Parlement de Paris pour les causes qui déterminaient à recourir à cette haute juridiction, passa un moment à une intermédiaire. Louis XV avait cassé ce Parlement, il venait d'en recréer un autre. Cependant il décrétait aussi (an 1771) l'établissement de conseils supérieurs en quelques villes du royaume, pour connaître en dernier ressort de toutes les matières civiles et criminelles. Châlons-sur-Marne eut un siège de cette catégorie dont Bar ressortit pendant quatre années. Le roi Louis XVI supprima ces conseils en 1774, rétablit le Parlement de Paris. Alors les appels de Bar reprirent la voie qu'ils avaient précédemment pratiquée. ..

Quant au Barrois non mouvant, Guinet, avocat à Nancy qui jouit, en son temps, de quelque célébrité, mentionne en un mémoire publié en octobre 1680, qu'il y avait appel des prévôts et des baillis de cette province au Parlement de Saint-Mihiel.

Annexe des articles précédents. - L'occupation romaine avait imposé pour tous les actes de gouvernement et d'administration, pour tous ceux devant faire foi en justice, remploi de la langue latine. Il s'était continué dans toute la Gaule, sous l'empire des Francs, même en exécution d'édits de leurs monarques; en 1539 seulement, la langue française devenait obligatoire en tout le royaume. Mais dans nos duchés, l'usage s'était perpétué de rédiger les actes ici en latin, là en français, ailleurs en allemand; un édit du souverain parut en 1748, qui ordonna que désormais en tous actes et jugements on n'emploi rait que la langue française.

 COUTUMES DE BAR.

Les habitants de Bar et du ressort jouissaient, depuis l'avènement des Mérovingiens, de franchises et de libertés.

Cependant, sous le régime ducal, des restrictions s'imposèrent ; au moyen, d'abord, d'actes isolés qu'on nommait Coutumes, émanés généralement de la main du souverain.

Et qui ne connait la valeur de ce mot provenu ou de la basse latinité, custuma, ou de l'italien, costume, qu'on explique par: façons de vivre des peuples, tournées en habitudes ou en usage? Des spécimens de ces actes ont été conservés, tels que : la charte de Laheycourt (an 1230), qui rendait obligatoire le droit de Maurupt ; la charte de Varennes (an 1245); celle de Bourmont (an 1248); celle de Sommeille (an 1258); celle de Stenay (an 1323).

Dès l'an 1480, on s'occupa dans le Barrois de la mise en ordre des Coutumes. On en fit un acte en 1506. Mais les duché et bailliage de Bar furent ensuite assujettis aux Coutumes de Sens : elles avaient été rédigées, de l'ordre du roi, à Sens, le 3 novembre 1555. Elles rencontrèrent beaucoup d'opposition dans Bar. Après les concordats, le duc, émancipé, prescrivit, pour chaque bailliage, un acte régulier des Coutumes qui y étaient observées et pratiquées ; on en publia, en 1579, un Code méthodique, lequel est demeuré la loi du pays jusqu'à la fin du siècle dernier.

 ÉTAT CIVIL.

Quelques anciens peuples pratiquèrent l'institution de l'état civil; nous ne la voyons en notre pays que de date peu éloignée. Elle prit source au Concile de Trente, qui décréta que, dans toutes les églises-mères, il serait tenu registre des baptêmes et des mariages. Un acte d'autre origine recommanda l'établissement d'un rôle des morts.

En ce qui concerne la ville de Bar, et qu'on nous permette l'apport des recherches ci-après, on dût, dès le règne du duc Charles ID, ouvrir en la paroisse des registres destinés pour recevoir les actes dont il est question. Ainsi, avons-nous vu qu'une requête en réhabilitation de noblesse fut appuyée de l'extrait d'un acte du mariage solennisé dans l'église Notre-Dame de Bar en l'année 1588. Cependant, il n'en reste pas d'antérieurs à l'année 1622. Ceux existant n'en offrent les séries, savoir: pour les baptêmes, qu'à compter du 19 septembre dite année 1622; pour les décès, que de la date du 14 octobre 1623; pour les mariages, que

du 12 juin 1625. On doit déplorer la perte des précédents.

En ceux que nous avons explorés, la signature, celle du parrain aux actes de baptême, n'est apposée qu'à compter du 14 janvier 1640.

Le plus grand nombre des actes est rédigé en langue vulgaire quelques-uns exceptionnellement sont libellés en latin. L'écriture, c'est douloureux de le révéler, tracée avec un liquide blanchâtre, est d'ailleurs si informe et si négligée, que le soupçon surgirait qu'on eut voulu soustraire les textes à la connaissance de la postérité. Le formulaire en est d'une sécheresse et d'une exiguité désolantes. Il n'a rien des convenances qu'il pouvait offrir. La naissance et le mariage des personnes d'un rang distingué n'y sont pas plus détaillés que pour ceux des plus obscures familles. Toutes les classes figurent selon le principe de l'égalité. Dans la suite, la civilisation progressant a élargi le protocole de termes non moins utiles qu'indispensables. Nos derniers ducs comprirent l'urgence de mettre ordre à une matière de si grand intérêt pour les familles j ils imposèrent des règles qui portèrent d'excellents fruits.

 CHEMINS ET CHAUSSÉES.

Jusqu'au XVIIIème siècle tout avait été négligé de l'entretien et réparation, de l'établissement ou de la création des chemins, branche des services publics qui intéresse le plus les populations.

A peine restait-il encore des traces des chaussées dont les Gaulois, les Romains et la reine Brunehaut avaient sillonné le pays. Ce qui, à l'érection de la principauté ducale, en était demeuré, se trouvait usurpé sur tout le développement par les riverains. D'autre part, les ducs et comtes tenaient, peut-on présumer, à cette politique, de ne les restaurer aucunement, par le motif que l'état de détérioration formait obstacle à tout ennemi qui se fut déterminé à entreprendre une invasion du pays.

A compter de l'année 1624, des mesures furent ordonnées à Bar pour la réparation des chemins ce qui en fut pratiqué s'exécutait sans liaison avec les autres parties du territoire ducal.

Si le souverain ou d'autres grands personnages se promettaient de parcourir le pays, alors des travaux étaient prescrits pour la mise en état des avenues des villes ou des communautés par lesquelles devaient s'effectuer le passage.

Au surplus, la création ou l'entretien des voies de communication étaient impossibles à des princes presque toujours engagés dans des guerres, ne jouissant que d'un revenu modique, et constamment épuisés en ressource financière.

La première et sérieuse résolution adoptée, à cet égard, date seulement de l'année 1716; et, dans les années qui depuis s'écoulèrent, furent construites ces routes que nous voyons, partant de Bar et se projetant dans toutes les directions.

 DE LA FORMATION DE LA CITÉ.

La ville de Bar-le-Duc n'est point provenue d'un seul jet. L'une de ses parties, la première présumée en ordre de fondation, n'a été accompagnée des autres que longtemps après, par agglomérations successives, et effectuées à la suite d'intervalles prolongés.

Originairement, les premières habitations durent être édifiées à la droite de l'Ornain, rivière dont le cours est contenu par le ·centre de la cité. Le site avait été heureusement choisi.

Les autres furent construites à la rive opposée et au pied des collines de ce côté.

Par des causes de voisinage, comme le besoin de s'entr'aider, de se protéger, de s'administrer en commun, au moins quant à certains intérêts, ces parties isolées se groupèrent entre elles et avec la ville-mère. On ignore, du reste, l'époque de cette fusion.

La rivière d'Ornain, qui en est devenue l'axe, est, depuis un temps immémorial, connue sous ce nom. On voit Orna ou Ornea dans les chartes latines et chez les anciens chroniqueurs; et en idiôme local Ornay, (Orney, Orne, Ornain. Nos premiers ancêtres en appliquèrent la dénomination à leur Pagus ou district. Nous étendrons, en son lieu, les 'notions sur ce sujet.

L'Ornain, venant du territoire de Savonnières, traverse Bar, et continue son cours par le territoire de Fains. Son nom s'est attaché à notre ville et de même à d'autres lieux situés sur la rivière. L'assiette de quelques villes et de villages a été indiquée par ces énonciations : Similiter farinarium supra Ornam juxta civitatem Nasium, Lineium super fluvium Ornam, Barricina ad Orna, Castrum Fangis super fluvium Horne.

De même on appelait Neuville-sur-Orne: Nova-Villa ad Ornam; Rembercourt, près de Fains: Remberti-Curtis ad Ornam.

La ville de Bar s'est donc constituée par des agrégations.

Voulons-nous observer que dans sa disposition actuelle, les quartiers décèlent encore d'une manière frappante leurs anciens périmètres? Presque tous ceux survenus, sont posés en sens différent du premier massif. Ils étaient nombreux quand l'union s'est complétée.

Les sections principales reçurent la qualification de carrefours; les autres restèrent à l'état de faubourg.

Rien n'est parvenu à notre connaissance du nombre des habitants de cette ville, dans les siècles qui ont précédé l'année 1693. Ici, une résolution du conseil mentionne que Bar n'était composé que de neuf cents feux ou à peu près; ce qui donnaii, en admettant le chiffre de cinq dont chaque famille aurait été composée, une population de quatre mille cinq cents individus.

Le chiffre normal, avant les guerres, pouvait être du double.

Enfin, la population, en 1772, était comptée pour quinze mille âmes.

  ASPECT DE LA CITÉ; POSITION ASTRONOMIQUE ;

NOTIONS DE TOPOGRAPHIE.

Situé dans l'hémisphère de l'ancien monde, Bar-le-Duc tient à cet horizon sur lequel passent et où se rencontrent en longitude orientale le 2° 49' 24"; en latitude septentrionale le 48° 46' S".

L'emplacement se reconnait aussi à une surface, anciennement fangeuse, que sillonnait l'Ornain, dont, d'ailleurs, les côtés se dressent jusqu'à de hautes élévations.

La colline de droite signale une altitude de 301 mètres barométriques; celle de gauche de 234 mètres.

De l'enceinte, ou plutôt de ses deux groupes primitifs, des échappées s'élancèrent au loin par les vallons latéraux et jusques aux sommets des rampes des collines. Tout, maintenant agrégé, donne à la cité une configuration des plus pittoresques.

Nous la voyons, cette cité, renfermée dans un cercle de 7,791 mètres 168, ayant son centre à la tête du pont Notre-Dame, côté de Bar-la-Ville. La surface de ce disque mesure en hectares 607 h. 022,988.

Le territoire intérieur et extérieur, d'une contenance de 2,327 hectares, est limité par ceux des communes de Fains, Behonne, Resson, Longeville, d'une part; et par ceux de Savonnières, Montplonne, Combles et Véel, d'autre part.

La contenance, résultat des opérations dernières du cadastre, ne diffère pas, sensiblement, de celle constatée cinquante ans auparavant. D'après un document officiel de l'an XII (1804), acte du maire du 30 thermidor, ce territoire avait une circonférence de 325,000 mètres (7 lieues et demie anciennes), et, en surface, 2,329 hectares ou 6,718 journaux, 59 verges, ancienne mesure de Bar.

n est partagé en cultures de toutes variétés, principalement de la viticole. Le sol en est également reconnu fertile.

Les collines occupées par la vigne, à toutes les rampes et les sommets, produisent, durant les étés, un brillant éclat de verdure. On y récolte des vins délicieux.

De belles forêts, d'essenc.es multipliées à l'Est et à l'opposite, complètent le couronnement de ces fructueuses expositions.

Constatons que, généralement, les vallons du territoire, les vallons latéraux ont, au débouché, une déclivité précipitée vers le Nord, par une conversion plongeant selon la pente de l'Ornain. Aussi, comprend-on que l'argile, même le calcaire, de cette position, par une dilatation constante venue de l'astre solaire, a plus détaché des collines de l'Est que de l'autre côté. Les versants plus ténus fournissent les meilleurs vins.

En 1752, la vigne occupait, en superficie, le nombre de 1,450 arpents, ou 502 hectares 28 centiares; en 1806, le nombre de 603 hectares 77 centiares; mais en 1828, par les procédés du cadastre, qui mesure à l'horizon, le nombre d'hectares s'est trouvé de 599, qui résume une contenance vraisemblablement supérieure aux précédentes.

La distance légale de Bar-le-Duc à Paris est  déterminée au chiffre de 251 kilomètres...

À suivre.

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Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #GRAND MONARQUE

Voici, en cette vigile de la Saint Michel un extrait de notre ouvrage "Grand Monarque et Souverain Pontife. Chroniques de la Fin des Temps" paru aux Editions Lacour à Nîmes. L'importance de l'Archange est capitale dans l'Histoire secrète de notre Royaume. C'est donc, en partie seulement, que nous révélons de celle-ci dans cette courte démonstration. Le texte ci-dessous est la propriété intellectuelle de l'auteur : Rhonan de Bar.  Outre cela, et selon le principe chrétien,  nous autorisons sa reprise, à condition que les emprûnteurs fassent, par les guillemets qui s'impose, référence à celui qui en est la source.

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CHAPITRE Quatrième :

L’Archange et La France.

                                                                

Le présent chapitre, avant que d’être exposé, nous a bien évidemment interpellés. En effet, nombreux sont les auteurs ayant avancé la théorie selon laquelle Saint Michel, après avoir été missionné par Dieu à la protection du peuple hébreu est-il devenu, suite à l’infidélité de ce denier, le saint Patron de la France !

Nous ouvrons ici une courte parenthèse qui rejoint nos propos tenus dans notre ouvrage[4]. Pour nous, tout comme le Christ marque le lien  au plan générationnel entre les Monarques du royaume de Judée et ceux du royaume de France, Saint Michel, ne faisant que répondre aux injonctions du plan divin a-t-il adopté, par glissement logique, ceux qui devaient constituer et marquer le Cycle du Lys au service du Roi du Ciel. Il devenait alors de toute évidence le Gardien fidèle de notre pays.

Ainsi donc, la sanction divine à l’encontre du peuple juif résultant de son infidélité ne nous satisfait-elle pas ou peu. Pour cause, comment expliquer que, malgré l’acte révolutionnaire de 1789 qui constitue quand même un événement majeur, la France elle-même impie aux promesses de son Baptême, bénéficie encore et toujours de la protection dudit Archange !

 Les puristes en la matière nous objecterons que la France est, par excellence, Le pays à qui l’Eglise du Christ doit sa force et sa puissance temporelle… Certes mais tout de même ! Que bien des sanctions ont été apportées à maintes reprises, ce qui somme toute pourrait constituer un allègement de la peine qui prévaudra dans les temps à venir. Mais cela suffit-il à expliquer la clémence de Dieu vis-à-vis de notre pays ? Non, voilà pourquoi il est primordial que la France se relève de son amnésie. Que le pays d’élection ne reste pas sourd aux imprécations du Roi du Ciel lancées à diverses reprises. Auquel cas, nous craignons qu’une autre nation[5] prenne la suite de la France tout comme celle-ci s’est substituée à la lignée royale de Judée en des temps plus anciens. A moins que, dans un élan insoupçonné et, une fois sorti de sa frénésie, la France retourne à sa fonction primordiale, celle de gardienne de la Tradition.

Revenons à l’Archange, à ce don du Ciel offert par Dieu à la France et à son rapport privilégié avec celle-ci. Les théologiens, ainsi que les fidèles n’ont jamais douté du rôle protecteur de l’Archange à l’égard du « peuple franc ». Ce peuple qui constituait en l’Age d’Or et d’Argent du Christianisme, le Porte Glaive de l’Eternel. Il existe un lien étroit et substantiel unissant le hérault de Dieu à notre Pays. Un lien extrêmement fort qui fait dire à Victor Alet [6]: « Si Saint Michel a été le patron spécial de l’Ancien Testament chargé seulement de garder le feu sacré de la promesse, combien plus légitiment ne doit-il pas l’être du peuple nouveau, chargé de défendre, de propager, de consolider le règne du Sauveur déjà venu et vivant dans son Eglise ».

Ces quelques lignes expriment le rapport très étroit qui a été fixé entre le Généralissime en Chef de l’Armée céleste et la France, bras armé de Dieu. Si l’apparition du Mont Saint Michel, aux confins de la Normandie, eut lieu en 708, ce n’est qu’un an plus tard, à la date du 16 octobre 709 que Saint Aubert décide d’édifier ce qui deviendra la « Merveille de l’Occident ». L’évolution sera constante et la particularité du lieu, là où comme nous l’avons dit, souffle l’esprit de l’Etre de Lumière, est d’avoir été élevé sur trois niveaux ce qui nous incite, bien évidement,  à y voir la présence indiscutable de la Tri-unité ou du nombre 111.

Si la Foi est constante envers l’Archange dans le cœur du peuple Mérovingien, il faut attendre Charlemagne[7] pour qu’une fête solennelle soit étendue à ses Etats. Nous sommes en 813. De là, le jour béni devient une date très importante non seulement pour la Foi, mais aussi pour la Loi. En effet,  « les engagements les plus sacrés et les plus irrévocables » seront pris sous l’égide de l’Archange ! Un temps encore où Dieu et ses Ministres avaient leur place parmi les lois humaines.

Si les siècles passent, la ferveur demeure. Plusieurs Rois de France n’hésitent pas à battre le pavé pour aller prier en ce lieu saint (entre autres Louis IX, Louis XI et François 1er). Mais le gros du pèlerinage est constitué du peuple. Le Mont de Lumière reçoit, malgré l’Age d’Airain qui règne, en hommage et remerciement de ses grâces offertes aux « Francs », une dévotion toute particulière. Henri III et Henri IV accorderont, en leurs âmes et consciences, des « privilèges » à la confrérie des pèlerins du Mont Saint Michel (association pieuse et laïque avant l’heure).

Les Seigneurs ne seront pas en reste. L’Archange aura son Ordre. Si c’est la volonté de Dieu, c’est essentiellement là le devoir des hommes ! Fondé dit-on, en « contraste » à celui de « la Toison d’or », il fut établi par Louis XI (Fils aîné de Charles VII. Né à Bourges en 1423 ; Mort à Plessis-lez-Tours 1483). Charles VII aurait pourtant eut en tête, selon certains historiens, l’intention de concevoir ledit Ordre. Faute de document, la paternité sera attribuée à son fils. Les statuts furent déposés par « lettres de cachet » le 1er août 1469[8]. Cet Ordre est auréolé d’un grand prestige et les Rois suivant sa fondation, s’honoreront si ce n’est s’enorgueilliront d’en porter le titre.

Toujours selon Victor Alet, en 1.777,  alors que le Mont est toujours prison d’Etat (il le sera de 1793 à 1863), deux personnages qui devaient compter pour la suite des événements de l’Histoire s’y rendent en visiteurs : Charles X (Comte d’Artois) et Louis-Philippe (Duc de Chartres). Le premier ayant été détrôné par le second à cause de sa politique « réactionnaire et autoritaire » !!!

Le Dernier acte (que nous considérons comme hautement Contre-Révolutionnaire), et non des moindres, re-liant en cela la métaphysique du Mont Saint Michel à la Foi du peuple de France remonte au 3 juillet 1877. Là, alors que le Cycle de « Jason[9] » vient tout juste de s’ouvrir, se prépare un évènement sans commune mesure. Pas moins de 1200 prêtres avec, à leur tête, le Cardinal de Bonnechose [10] inaugurent, au mon de « l’Eglise et de la Patrie » la statue de l’Archange qui peut encore aujourd’hui s’admirer en l’église paroissiale Saint Pierre (voir photo page 134).

Cette consécration venait amplifier le renouveau de la Foi et de la Ferveur du à celui qui couvrait de la Force et de la Puissance de ses ailes le Royaume de France depuis des siècles déjà. Notre Pays, sur le plan horizontal et d’un point de vue topographique, homonymique est méthodiquement rattaché au Ciel. Non seulement par la Sagesse de certains hommes, mais aussi du fait que les Rois de France possédaient symboliquement et secrètement « la Clef des Villes ».

 Cette clef, toute auréolée de mystères, mais qui permit aux initiés de faire évoluer constamment l’architecture religieuse, constitue l’une des vérités fondamentales qui relie la Terre au Cosmos. Le Mont n’a pas échappé à cette règle ancestrale, du reste il ne pouvait pas en être autrement, nous allons exposer le pourquoi de cette assertion dans le chapitre suivant.

 

 CHAPITRE Cinquième :

Les Mystères du Mont et

de l’Ordre de Saint Michel.


 

Le Mont Saint Michel  est un haut lieu de la Tradition, cela s’avère incontestable. Une Tradition qui remonte à des temps immémoriaux ne se limitant pas, bien sûr, aux événements liés aux apparitions de l’Archange en 708 mais s’étendant par delà les âges à un culte plus ancien. S’il est bon de le dire, il est aussi essentiel d’en apporter les preuves. Pour cela, suivons certains auteurs[11] qui ont eu l’intellection de percevoir les « facultés » dévolues à la « Merveille de l’Occident » et à ses répercussions, non seulement sur la France, mais aussi sur le Monde puisque cette influence ne s’arrête pas à notre pays mais s’étend sur un vaste réseau cosmo-tellurique.

Ce qu’a relevé Jean Phaure, dans un premier temps, c’est le rapport entre la « physionomie » du lieu et la Tétraktis (1+2+3+4 = 10 qui symbolise l’Univers et l’ensemble des connaissances humaines) dans sa forme triangulaire (voir photo page 135).  Il a également noté le rapport entre les hiérarchies angéliques, réparties en trois sections[12], et les trois étages du Mont dans sa structure.

 Concernant le lieudit même, il relève ceci : « l’orientation de cette crypte (Notre Dame sous Terre) est une des clés métaphysiques du mont. En effet, cette double nef est bâtie vers l’ouest/sud-ouest, exactement en direction du mont Dol, c'est-à-dire selon une inclinaison de vingt-six degrés sur le parallèle ».

Or, 26[13] est la valeur guématrique du « Tétragramme divin » que l’on rencontre dans la langue hébraïque. Il est issu des lettres composant l’un des nombreux noms (72 –3 x26- en tout !) de Dieu (Iod-He-Vau-He). Cette symbolique sacrée émanant de l’axe de 26° démontre une relation, si ce n’est intime, du moins très étroite entre Dieu, le Mont Saint Michel[14] et son Ministre : l’Archange.

Nous évoquions une influence, par forme de réseau –et il se peut que le tellurisme joue ici une importance capitale-, du Mont sur le reste de la planète. Cette « chaîne d’union » est représentée par un axe qui ne doit, semble-t-il,  rien au hasard. Lucien Richier, dans un article paru en Atlantis[15] met en avant le fait que plusieurs des lieux consacrés à l’Archange constitue « un alignement très net à la surface de la Terre ».

Voici les points qui constituent cette « Ligne sacrée » :

 Skellig Michael Saint-Michael’s Mont – Mont Saint-Michel – Bourges – Sacra di San-Michele – Pérouse – Monte Sant’Angelo – Kerkyras – Delphes – Athènes – Delos – Lindos – Mont Carmel. Elle est orientée à 60° SW-NE et correspond à l’axe zodiacal Poissons-Vierge !

            Revenons au pays des Gaules. L’un des deux points de cette « Ligne sacrée » est Bourges[16] ! Quelle suprématie ! La « méridienne archangélique » marque alors de son empreinte la ville qui, pendant un temps certain, constitua le « Centre » de la France ! Plus encore, c’est le lieu où, alors que le pays semble perdu et acquis en grande partie aux forces obscures, le lieu où, disions-nous, Charles VII alors en proie au doute le plus profond vînt se réfugier. Ceci bien sûr ne résultant en rien d’une quelconque coïncidence. Charles VII, alors au plus bas et réduit à l’impuissance, se trouvant à Bourges, était en réalité dans l’attente du réveil des Forces protectrices du Royaume de France. Cette assistance arrivant à point ressort d’une surprenante triangulation (Mont Saint MichelBourgesVaucouleurs[17]) ! Un fait s’avère  certains, c’est à partir des apparitions de l’Archange Saint Michel que les forces actives de Lorraine, par l’entremise de Jehanne d’Arc, viennent au secours du « petit roi de Bourges » et lui permette d’être sacré à Reims.

            Pourquoi un tel lien n’avait-il jamais été relevé jusqu’à aujourd’hui ! La mission johannite de la « Bergère » n’est plus à démontrer. La portée mystique qui en résulte non plus. Il existait un Ordre préfigurant celui qui allait être fondé officiellement par  Louis XI, fils de Charles VII. Car bien sûr, rien ne résulte du hasard ! La fonction de l’Ordre de Saint Michel peut être perçue sous deux aspects différents.

1°) Fondation de l’Ordre en remerciement de l’action menée par Jehanne d’Arc soutenue par l’Archange.

2°) Fondation de l’Ordre par connaissances objectives de la « méridienne solaire sacrée ».

Si le premier point nous satisfait peu, c’est parce qu’il repose sur une évidence trop simpliste quand bien même il s’avère légitime. Le second, par contre, trouve  chez nous un écho particulièrement favorable à notre démonstration.

En effet, la description du collier des Chevaliers de l’Ordre de Saint Michel, tiré en la circonstance de l’ouvrage du Comte Garden de Saint-Ange n’est pas sans rester muette, du moins pour qui sait l’interpréter. Saint Michel repose, en la circonstance, dans une médaille de forme ovale apposée sur une croix à huit pointes  (proche de celle de l’Ordre du Temple ou bien encore de Malte !) flanquée de Quatre fleurs de Lys. Outre l’Archange terrassant le Dragon, cette représentation évoque le Mont Saint Michel qui marque, du moins en ce qui concerne le Royaume de France, la fin de la « méridienne solaire sacrée. »

Au revers, mais cette fois-ci dans une médaille de forme ronde, une représentation de Notre Dame du Mont Carmel[18]. Celle-ci fait explicitement référence à l’Ordre du Carmel dont l’origine est quelque peu confuse. Et, plus encore, cette médaille marque l’extrémité de la « méridienne solaire sacrée » en terre d’Israël !

Donc, plus qu’une reproduction réductrice évoquant à la fois l’Archange et un culte marial de très grande importance dans le catholicisme de l’époque, nous sommes en présence, dans une moindre mesure, comme à une échelle réduite, de la matérialisation de notre « méridienne solaire sacrée. »

Il ne fait aucun doute que Louis XI, peut être sur les recommandations de son père et d’un cénacle d’initiés, a consciemment et sciemment choisi d’apposer ces deux reproductions symboliques afin que l’Ordre de Saint Michel en lui-même irradie, au travers de l’élite intellectuelle de l’époque, et ce sur la France, puis à travers le monde, les influences célestes émanant de la «méridienne solaire sacrée. » marquée au sol par un savoir et une connaissance ancestrales.

            Le lien entre le Ciel et la Terre établi, nous souhaitons démontrer que ledit Ordre de Saint Michel était aussi régit, de par la volonté divine, par l’Arithmosophie. En effet, au moment de sa mise en place, Louis XI fixe à 36 le nombre de Chevaliers qui seront recrutés parmi les plus grands noms du Royaume. Pas un de plus, pas un de moins.

Par éthique, une condition sine qua non était imposée. Il était strictement interdit aux membres d’appartenir à une autre Institution[19]. Mais comme toute société, l’Ordre subira des modifications notamment durant les Guerres de religions. Dès lors, les rangs se verront augmentés mais les futurs pénétrants n’auront plus besoin de faire partie de l’Elite du pays. C’est déjà l’heure de la vulgarisation du, en l’occurrence, à la générosité excessive de Catherine de Médicis.

Mais venons-en à 36 qui est justement le nombre du Ciel ! Alors que 72 (son double) lui-même nombre de la Terre se retrouve dans le grand collier de l’Ordre[20] (voir photo page 136). Autant d’éléments qui ne peuvent laisser indifférents, pas plus qu’ils ne peuvent résulter d’une simple « coïncidence ».

Il y avait, en ces temps reculés, une croyance profonde dans la loi des nombres qui nous échappe aujourd’hui et cela s’avère bien regrettable.  Cet axe, cette « méridienne solaire sacrée » de par l’influence céleste qu’elle exerce, devait permettre au « petit roi de Bourges » de revenir, grâce à l’intervention de Jehanne d’Arc et des forces célestes, sur le devant de la scène.

Mais Jehanne, en la circonstance répondait-elle aux seules voix du Ciel ? Certes probablement mais il semble évident, si ce n’est inévitable qu’elle fut épaulée dans sa mission terrestre par des personnes[21] très influentes faisant partie d’une chaîne ininterrompue d’initiés. Ceux-ci devaient laisser au monde chrétien un héritage assez surprenant dont saint Malachie, Nostradamus, et plus proches de nous, des peintres, des auteurs se sont faits les héraults.

 

Cassiaux1Rhonan de Bar.

 28.09.2011
 



[1] Ces Forces gèrent le monde des Hommes au moins depuis l’Age d’Airain qui représente le 2/10 du Cycle de l’Humanité qui s’étend, dans ce cas précis sur une période de 64800 ans. Nous renvoyons le lecteur en annexe pour plus de précisions.

[2] On sait que les Forces Lucifériennes ont pris leur essor en France quelque temps avant 1789. Jean, dans son rôle de Prophète, avait anticipé la fonction particulière de la Royauté française. La protection  de l’Eglise durant 1260 ans ! Soit 496+1260=1756. Ajoutons 36 ans (dont le Trigon est…666 !!!) et nous obtenons 1792. Année où de nombreux Prêtres jurèrent fidélité à la Constitution ! La « Grande Prostituée » symbolise, du reste, la coalition des Forces lucifériennes menant l’homme à végéter dans un état de conscience lamentable, oublieux de l’essence divine qui est en lui.

[3] Le Cavalier Blanc, selon les auteurs auxquels on se réfère, ne détient pas la même identité selon le cas. Voilà pourquoi, tour à tour, il représente le Christ, l’Antéchrist ou le Faux Prophète. Mais si l’on se place dans l’optique de cette étude, le Cavalier Blanc chevauchant en tête des Quatre est l’Archange de Lumière précédant les fléaux qui toucheront l’Homme à la Fin des Temps.

[4] Saint Graal et Monarchie Française. Editions Lacour (Nîmes).

[5] Yves Christiaen : « La Mutation du Monde » avait pour sa part avancé le Brésil comme potentiel prétendant à cette fonction.

[6] « La France et le Sacré Cœur. » Editions Pays et Terroirs.

[7] Charlemagne, Empereur d’Occident a laissé un bien curieux héritage à la postérité. Il s’agit d’une pièce confectionnée par des moines érudits dit : le « A » de Charlemagne. Il en fit don à l’abbaye de Conques. Particularités : C’est un triangle avec au sommet un cercle qui renferme 14 (2x7) cercles de moindre grandeur. Au centre un autre cercle faisant sûrement référence au Soleil dont les anciens savaient déjà qu’il constituait le Centre primordial du système planétaire. Divisons 365 par 14, on obtient 26. Le lecteur découvrira l’importance de ce nombre plus tard. Mais mieux, A vaut 1 soit Dieu ou, et nous pensons que les moines en avaient connaissance, A est Aleph qui nombre 111 !!! selon l’alphabet hébreu dont il serait surprenant qu’il fut étranger à l’Empereur et aux concepteurs dudit « A ».

[8] La Fondation de l’Ordre se situe, à condition de prendre la date de l’apparition de l’Archange (708) à 761 ans de celle-ci. Du reste, c’est selon nous cette manifestation qu’il faut retenir et non pas la dédicace de 709. En effet, la seconde ne pouvant avoir sa raison d’être sans la première. La seconde n’étant que la répercussion logique de la première Or, 761 est la valeur  numérale grecque de l’Epée qui symbolise l’Etat militaire. L’Epée c’est aussi symboliquement la Lumière et l’Eclair !  le Verbe divin. L’Epée est l’attribut de l’Archange.

[9] JASONvaut Juillet-Aout-Septembre-Octobre-Novembre.

[10] Il est bon de préciser que cet Evêque avait, comme son protégé, fait couler beaucoup d’encre. En effet, avant que d’être à regrets muté au diocèse de Rouen, il fût l’éminence grise de l’abbé Saunière, curé de Rennes-le-Château !!! Et là nous pénétrons, abstractions faites des influences résiduelles qui courent autour de ce lieu, dans une approche conséquente du mystère, du secret, qui entourent le Cycle du Lys.

[11] Jean Phaure dans une étude intitulée : « Aperçus sur la métaphysique du Mont Saint Michel » parue chez Albin Michel « Question de » et Philippe Lavenu (lui-même préfacé par Jean Phaure dans son ouvrage : « L’ésotérisme du Graal. Secret du Mont Saint Michel » aux Editions Trédaniel.

[12] 1ère section : Séraphins, Chérubins et Trônes. 2ième section : Dominations, Vertus et Puissances. 3ième section : Principautés, Archanges et Anges. Il est pour le moins curieux que Dieu ait, dans son infinie sagesse, choisit Son ministre parmi l’une des sphères les plus proches du règne humain pour présider au rang de Chef suprême de Sa Milice! Si ce n’est pour des raisons bien spécifiques qui nous échappent mais que nous pouvons découvrir dans le symbolisme rattaché aux correspondances entre la fonction et la position qu’il occupe dans l’Arbre de la Connaissance.

[13] Nous retrouvons le nombre 26 issu du « A » de Charlemagne. Remarquons que l’alphabet français contient 26 lettres et que ceci n’est sûrement pas un hasard.  C’est aussi le nombre de lettres qui constitue l’alphabet Rose+Croix dont la genèse est un…triangle !

[14] Certes nous relevons la prédominance du lieu dans le rapport unissant les hommes au divin mais il existe en France d’autres endroits consacrés à l’Archange. Jean Markale découvre la double fonctionnalité de Saint Michel. Cette fonction s’exprime différemment, mais complémentairement selon l’emplacement d’élection.

[15] Atlantis n°293 : « l’ « Axe » de Saint Michel et d’Apollon. Etude de géographie sacrée. » Ce titre intéressant et évocateur, ainsi que le travail de l’auteur, démontre un lien étroit entre les lieux consacrés à l’Archange (dont l’aspect solaire est indéniable) et ceux dévolus, en des temps plus reculés, à l’Apollon-Lycien dont le culte solaire n’est plus à prouver (voir à ce sujet l’ouvrage fort intéressant de Jean Richer : « Géographie sacrée du monde grec ». Editions Julliard.  

[16] Cette ville doit son nom actuel aux Bituriges (Rois du Monde), ancien peuple celte. Bourges, capitale du Berry, est une des villes de France où les symboles alchimiques (établissons d’emblée l’opportunité de lier ce lieu et ses trésors au reste de notre analyse) sont omniprésents. Sur ce point il faut relever la demeure de Jacques Cœur, le palais Lallemant... Noter aussi que l’argentier de Charles VII fut aux côtés de Jehanne d’Arc lors de sa mission qui consista aux renouvellements des vœux du Baptême de 496. 

[17] C’est de Vaucouleurs, par la « Porte de France » que Jehanne se rend à Chinon. C’est elle qui redonne courage à Charles VII. Vaucouleurs 48°36 est quasiment sur la même latitude que le Mont Saint Michel ! De plus, reliant les points entre eux, Bourges constituant le sommet de l’angle, celui-ci vaut…111 degrés !!!

[18] Notre Dame du Mont Carmel est fêtée le 16 juillet. Cette célébration marque la fin des apparitions Mariales de Lourdes en 1858. C’est aussi le 16 juillet 1429 que Charles VII arrive à Reims pour être sacré le 17.

[19] Cette obligation peut résulter des éventuels secrets liés à l’Ordre.

[20] Celui-ci comporte en effet 8 mérelles. Entre chacune d’elle, on dénombre 9 nœuds et 8x9 = 72

[21] On trouve en effet, dans l’entourage de Jehanne, des personnages très influents  entre autres René d’Anjou, Yolande d’Anjou… Jehanne demandera également à Charles VII, mais pour quelle raison, de faire anoblir nombre de Chevaliers de l’Ordre de Saint Hubert devenu par la suite l’Ordre du Lévrier Blanc

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Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #PRESENTATION LIVRES

Voici un extrait de l'ouvrage : VIE DE LA PRINCESSE DE LAMBALLE par M. DE VOUZIERS qui paraîtra prochainement aux Editions Lacour. Si l'on dit que les Rois n'ont pas d'amis, d'une part les propos suivants prouveront le contaire et, d'autre part, le martyre subit par la Princesse de Lamballe est un pied de nez à cette assertion mensongère. Nous préfacerons cette réédition en mettant l'accent sur la cruauté de ceux qui se sont acharnés, plus que de raison,  sur cette femme aussi généreuse que courageuse.

 

Photo 019

Princesse de Carignan dite Madame de Lamballe.

 

Une erreur, malheureusement trop accréditée, déclarait en principe, que les rois n'avaient point d'amis. Cette maxime aujourd'hui est démentie par les événemens qu'une horrible conspiration a fait naître.

Le tableau des actes de dévouement des véritables Français à leurs souverains en ces tems funestes, console les amis de l'humanité, et leur prouve que la vertu est encore en honneur parmi nous. La postérité ne lira pas sans attendrissement le récit des actions de fidélité, d'attachement inaltérable, dont des sujets fidèles ont donné tant de preuves au monarque et à sa famille, dans ces tems de troubles, pendant cette longue série de crimes qui auraient déshonoré le nom français, si l'on ne savait pas que ces crimes sont l'ouvrage, non d'une nation entière, mais d'un petit nombre de coupables, qui, incapables de croire à la vertu, la persécutaient sous toutes les formes.

Parmi les prodiges d'héroïsme, on doit distinguer celui de madame la Lamballe princesse de cette vertueuse amie de Marie-Antoinette, de celle qui a préféré partager le sort d'une Reine infortunée, à vivre tranquille dans une cour étrangère, et à l'abri des entreprises d'une secte régicide qui couvrit la France de deuil et d'échafauds.

Ce dévouement, qui méritait une autre récompense, a pour toujours illustré la mémoire de cette vertueuse princesse, et a couvert d'une juste ignominie le nom des brigands qui ont ose porter leurs mains coupables sur cette tête auguste. S'il est pénible à l'historien de retracer ces scènes sanglantes, il est utile que ces tableaux soient offerts aux yeux de la postérité, pour en éviter, s'il se peut, là récidive.

Mais il est rare que le peuple profite de l'expérience du passé, parce que sans instruction, souvent sans moralité, son ignorance le rend le dangereux-instrument dont se servent les intrigans dans les révolutions : c'était le peuple que les tribuns égaraient à Rome; c'était le peuple que complices mettaient en mouvement à Londres, et ce fut par le peuple que les Robespierre, les Marat, les Danton, les Sergent, firent commettre à Paris ces horribles cruautés qui assimilèrent l'homme au tigre.

Madame Marie-Thérèse-Louise de Carignan naquit à Turin, le 8 septembre 1749. Ses illustres parens, le prince de Carignan et la princesse de Hesse, étaient premiers princes du sang de cette maison, qu'Emmanuel le Grand avait illustrée par ses vertus et ses talens. Ses alliances avec la France, depuis François 1er, dont la mère était de cette famille, lui donnaient un éclat imposant.

On se rappelle, avec plaisir, que la première épouse du duc de Bourgogne, fils de Louis XV, et père des princes que nous avons le bonheur de posséder, sortait de cette tige auguste, ainsi que l'épouse de Louis XVIII et celle de monseigneur le comte d'Artois, aujourd'hui Monsieur. Ces diverses alliances avaient cimenté la bonne union qui régnait entre ces deux cours.

La jeune princesse de Carignan s'élevait sous les yeux de sa mère, qui partageait entre tous ses enfans la tendresse la plus active et qui mettait tous ses soins à les rendre dignes des plus grandes alliances.

A peine sortie de l'enfance, celle dont nous écrivons la vie faisait paraître une sensibilité exquise, un fonds inépuisable de bienfaisance et des grâces qui la rendaient l'ornement de la cour de Sardaigne. Ses parens, et le Roi lui-même, desiraient l'unir à un prince de la maison de France. Hélas, que nos désirs quelquefois nous trompent!

Cet excès de bonheur tant souhaité devait être la source des maux les plus cruels pour cette vertueuse princesse.

Un destin fatal ne servit que trop bien les espérances de cette cour abusée. M. de Penthièvre, dont les vertus éminentes étaient respectées de l'Europe entière, avait deux enfans; une fille, qui annonçait tout ce qu'elle a été par la suite, c'est-à-dire la digne héritière des hautes qualités de son père, et un fils charmant, qui aurait été le plus heureux des hommes, si des conseils perfides n'avaient point corrompu son âme active et enflammé ses sens, malheureusement trop irritables. Les désordres de ce fils, dont une grande partie était ignorée du duc de Penthièvre, alarmaient la tendresse paternelle. Mais le jeune prince de Lamballe n'avait pas encore vingt ans ; M. de Penthièvre espérait qu'une femme jeune, aimable, fixerait le coeur de son fils, et lui ferait renoncer pour toujours à cet esprit de frivolité qu'il ne croyait être que l'erreur d'une extrême jeunesse.

Hélas, combien ce bon père était abusé !

Il ne connaissait pas le motif secret des conseils qui entraînaient son fils dans les excès de la débauche ! Il est douloureux, sans doute, pour un historien, d'avoir à dévoiler les intrigues coupables du chef d'une famille respectable, et dont les descendans ont droit à notre estime, mais on ne peut tracer le tableau de notre révolution sans  mettre en première ligne celui qui, trompé sans doute, puisqu'il a été victime de ses erreurs, a joué un si grand rôle dans cette horrible catastrophe. Nous le ferons avec tous les ménagemens que méritent une épouse vertueuse, et des enfans, bien éloignés d'avoir participé à ces scènes d'horreurs.

Nous porterons même le scrupule jusqu'à ne point articuler le nom-de ce grand coupable.

Comme nous l'avons dit, le jeune prince de Lamballe, entraîné par l'impétuosité des passions, et précipité dans l'abîme par des conseils pervers, détruisait sa santé et son repos. M. le duc de Penthièvre, qui était très-estimé de Louis XV, demanda conseil à ce prince sur Rétablissement de son fils, laissant au roi le soin de lui chercher une épouse. Louis XV, qui connaissait, par les éloges qu'on prodiguait à la jeune princesse de Carignan, sa beauté et ses vertus, proposa à M. de Penthièvre pour son fils sur la réponse de monsieur le Duc, le roi fit faire la proposition de ce mariage par son ambassadeur à la cour de Sardaigne.

Amédée III fut flatté d'une alliance qui allait resserrer encore les liens d'une ancienne amitié; il en parla au prince et à la princesse de Carignan, qui furent extrêmement flattés de cette proposition qui réalisait toutes leurs espérances.

La jeune princesse n'apprit pas sans émotion qu'elle allait quitter des parens qu'elle idolâtrait. Mais telle est la destinée des princes, qu'il faut qu'ils renoncent aux plus douces affections de leur âme, pour se soumettre aux lois, d'une politique qui souvent est la cause de leurs malheurs. Ce qui put apporter quelques consolations à la jeune princesse, ce fut l'idée qu'elle s'allierait à une famille vertueuse. Sans doute que si on eût connu les déréglemens de celui qui allait devenir son époux, le prince et la princesse de Carignan n'auraient jamais consenti à une union qui devait faire le malheur d'une fille chérie. Ce fut le 8 janvier 1767, que M. de Choiseul fit, au nom du Roi de France, la demande à Emmanuel III, et, dès le 14 du même mois, le mariage fut annoncé aux personnes de la cour, qui vinrent féliciter le prince et la princesse de Carignan. Le 17, le roi Emmanuel signa le contrat, et les cérémonies du mariage, par représentation, eurent lieu immédiatement après. Le prince Victor de Carignan représentait le prince de Lamballe. Entre antres instructions que la mère de la jeune princesse crut de son, devoir de lui donner, on remarque le passage suivant:

« Ne vous laissez pas corrompre par l'esprit d'irréligion qui, dit-on, fait de grands progrès en France. Mon enfant, je n'examine point si les philosophes ont tort ou raison ; mais je sais bien qu'ils ne me rendraient jamais ce qu'ils m'auraient ôté, s'ils pouvaient éteindre en moi cette douce piété qui nous met en quelque sorte en rapport avec dieu même.

D'ailleurs, il est difficile que celui qui ne croit rien puisse toujours se conduire avec sagesse, surtout pour les femmes, dont les fautes n'ont que dieu pour témoin et pour juge. Au surplus, n'oubliez pas qu'il n'est point de rang si élevé qui ne puisse éprouver des revers. »

Cette vertueuse princesse ne croyait guère alors que sa fille chérie était destinée à en éprouver de tels qu'il s ne pouvaient être prèssentis. Cette tendre mère ne put supporter la vue du départ de sa fille; après avoir inondé de larmes le visage de sa bien-aimée, et lui avoir dit un éternel adieu, elle se retira dans le fond de son appartement pour se livrer toute entière à sa douleur. Il semblait que son coeur, maternel l'avertissait ., que non seulement elle ne reverrait plus sa fille, mais encore que de grands malheurs devaient l'accabler. La jeune princesse fut conduite dans les carrosses du prince, son père, jusqu'au pont de Beauvoisin, où l'attendait la suite de M. de Penthièvre. Arrivée aux limites des états d'Emmanuel, elle sentit son coeur oppressé et des larmes coulèrent de ses yeux, en pensant qu'elle allait quitter pour toujours une famille qui l'aimait tendrement, et un pays, berceau de son enfance. Elle fut retirée de sa rêverie par l'arrivée du chevalier d'Astic, gentilhomme d'honneur du duc de Penthièvre. Ce gentilhomme lui présenta madame la comtesse de Guébriant, madame la marquise d'Aché, et les officiers destinés à sa maison. La jeune princesse se sépara de sa suite, non sans verser des larmes, et monta dans le carrosse du duc de Penthièvre, avec le chevalier d'Astic et mesdames de Guébriant et d'Aché.

Dans les premiers momens d'une séparation aussi cruelle, il n'était pas étonnant que madame de Lamballe en parût affectée.

Le chevalier d'Astic, et les dames, respectèrent une douleur si légitime, et cherchèrent à y faire diversion en entretenant la princesse des vertus de celui qu'elle allait appeler son père, et des qualités brillantes de son jeune époux. Madame de Lamballe se calma peu à peu, et entendit avec intérêt les détails sur la cour de France. Enfin, arrivée à Montereau, on lui servit un repas ordonné avec goût. Au commencement du souper, elle vit entrer un jeune page, à la livre du duc de Penthièvre, et qui lui offrit, avec toutes les grâces possibles, de la part de M de Lamballe, un très-beau bouquet.

En examinant ce page, elle lui trouva une ressemblance parfaite avec le portrait qu'elle avait reçu de son époux, et ne douta point intérieurement que ce ne fût lui ; cet empressement d'un jeune mari la flatta beaucoup, mais elle garda son secret, et répondit affectueusement au compliment du prétendu page, qui, se plaçant devant elle, cherchait à attirer ses regards. A la fin du repas. le page remonta à cheval à et retourna Nantis, dans la maison de M. le comte de Guiche, où la princesse devait arriver le lendemain.

Le 31 janvier, à quelque distance de Nangis, la princesse vit arriver au-devant d'elle M. le duc de Penthièvre, le prince Lamballe, le comte et la comtesse de la Marche. La Princesse et se hâta de présenter ses respects à son beau-père, qui la fit monter dans sa voiture, et l'amena, comme en triomphe, jusqu'à Nangis, où tout était préparé à la chapelle pour recevoir les augustes époux. La bénédiction nuptiale leur fut donnée par le cardinal de Luynes. M. de Penthièvre fit distribuer une grosse somme d'argent aux pauvres. On partit de Nangis le 1er février, et aussitôt son arrivée à Paris, madame de Lamballe écrivit à la princesse sa lettre mère, la suivante :

 

Paris, ce 1er février 1767.

 

MADAME,

« Vous avez eu la bonté de me demander d'être seule dépositaire de mes plus secrètes pensées ; il m'est doux de trouver dans la mère la plus tendre, l'amie la plus sûre. Puissé-je n'avoir à vous faire partager que mon bonheur! Il serait extrême, si je n'étais pas éloignée de vous et de mon père.

M. de Lamballe est infiniment aimable; je puis vous assurer qu'il est beaucoup mieux que son portrait  il est, à ce qu'il me paraît d'un caractère affectueux et facile, et me témoigne beaucoup de tendresse. Il est bien doux de trouver dans ses devoirs les plus précieuses jouissances; il faut en convenir, les Français sont bien aimables. O ma mère ! votre fille sera heureuse. Mon beau-père me comble de caresses ; je n'ai pas encore vu ma belle-soeur, nous n'irons au couvent qu'au retour de Versailles. J'ai bien du désir de faire connaissance avec elle. Tout le monde s'accorde à dire qu'elle est charmante.

« Je vous écrirai plus en détail dans quelques jours ; mais nous sommes tout en ; l'air à cause des présentations. Permettez-moi moi d'assurer mon père de mon profond respect, et croyez à celui de, etc. »

Madame de Lamballe fut présentée le 5 février à la cour, par madame la comtesse de la Marche, et excita l'intérêt le plus vif.

Louis XV s'applaudissait d'avoir fait ce mariage, et conserva, jusqu'à la mort, une estime constante pour cette aimable personne.

Malheureusement, à cette époque, la cour était dans l'affliction ; oh venait de perdre M. le Dauphin, et madame la Dauphine était dans un état qui faisait désespérer pour sa vie. Madame de Lamballe fut admise à présenter ses respects à cette infortunée princesse; elle lui rendit de fréquentes visites, et charmait, par l'amabilité de sa conversation, les longues souffrances de madame la Dauphine, qui termina enfin sa carrière, le 13 mars 1767. Cet événement plongea de nouveau la famille royale dans le deuil, et fit disparaître pour un tems ces grâces aimables qui caractérisaient la cour de France.

Pendant quelques mois, madame de Lamballe a joui de la douce erreur de croire son mari entièrement attaché à elle, M. de Penthièvre était enchanté aussi, de voir que son fils avait renoncé aux désordres qui l'affligeaient, et dont encore il ne connaissait qu'une très-faible partie.

Lamballe. B

 

Ceux qui avaient entraîné le prince de Lamballe dans la carrière du vice, ne tardèrent  pas à l'y ramener de nouveau. Sa jeune épouse ne s'aperçut que trop tôt du changement de son époux envers elle; mais sa belle âme renfermait en elle-même ses chagrins pour ne point affliger le meilleur des pères. Jeune, aimable, elle croyait toujours ramener un époux infidèle, qu'elle aimait avec passion, et sa victoire aurait été assurée, si on n'eût pas détourné d'elle celui qui faisait tout son bonheur.

Le prince de Lamballe, par les excès qu'on lui fit faire dans une extrême jeunesse, ruina son tempérament; de nouveaux excès achevèrent de détruire en lui le principe de vie. Respectant encore la couche conjugale, il voulut cacher aux yeux de son épouse le véritable sujet de sa froideur pour elle. Ce fut en ces circonstances que madame de Lamballe écrivit cette lettre à sa mère :

 

 

 

Madame de Lamballe à la princesse de Carignan.

Paris, ce 15 mai 1767.

 

MADAME,

 

« Qu'est-devenu le tems où je ne vous parlais que de mon bonheur? Est-il possible que quelques mois en ait borné le cours?

N'aurai-je plus que des souvenirs et des larmes !... Pourquoi faut-il que M.de Lamballe ait réuni tous les moyens de plaire; qu'il ait échauffé mon coeur de tous les feux de l'amour qu'il me témoignait, pour avoir changé tout-à-coup ? En vain je cherche dans ma conduite ce qui aurait pu causer ce refroidissement, je n'y trouve aucune cause. Non, je n ai point a ajouter a mes peines secrètes la douleur de pouvoir me les attribuer. J'ai tout employé pour qu'il me conservât les sentimens que j'avais été assez heureuse de lui inspirer. Serait-ce parce que je ne suis pas encore grosse? mais pourrait-il m'en faire un crime ! Il n'y a pas quatre mois que je suis mariée.

Je crois bien que je dois ce malheur à celui dont vous m'avez parlé. Madame, dans la dernière conversation que j'ai eu le bonheur d'avoir avec vous. Ils sont liés plus que jamais. Dans le commencement de mon mariage ils se voyaient moins; mais depuis quelques semaines, c'est une intimité vraiment alarmante. Ce n'est pas que ce personnage n'affecte, en ma présence et celle de mon beau-père, une extrême réserve ; il a même l'air de blâmer la grande dissipation de M. de Lamballe; il vante le bonheur d'être uni à une femme charmante et vertueuse: on voit qu'en égarant le fils il cherche à capter l'estime du père, pour obtenir son consentement à son mariage avec mademoiselle de Penthièvre. J'avoue que, quelque brillante que puisse être cette alliance, je ne crois pas que ma soeur soit heureuse avec lui.

« Pour moi, j'avais cru que je le serais avec M. de Lamballe; mais son indifférence me tue. Cependant, personne n'en est informé; il a toujours à l'extérieur les mêmes ; égards, et j'ai cru quelquefois surprendre dans ses veux le regret de ne pas me prouver sa tendresse.... Qui pourrait donc l'en empêcher? Mais une chose qui m'afflige plus sensiblement encore, c'est que je ne puis douter que la vie qu'il mène altère sa santé, il tousse fréquemment ; je crains que sa poitrine ne s'affecte. Mon dieu ! si jeune Mille pressentimens douloureux m'accablent; ô ma mère! daignez prendre part à mes chagrins, et je les sentirai moins vivement.

« Rien n'égale le respect avec lequel je suis, etc. »

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PIECES JUSTIFICATIVES 

QUATORZIEME ET QUINZIEME EXTRAIT.

 

Landrian

XIV. Extraits de contrats de mariage de la Maison de Landrian.

 

Dans les Lettres-patentes du duc Léopold 1er, et leur entérinement en la Chambre des Comptes du Conseil du Duché de Bar, sont rapportés par ordre de dates, les contrats de mariage qui prouvent la filiation directe des membres de la Maison de Landrian, établie en Lorraine depuis Johanne-Francesco De Landriani, jusqu'au dix-huitième siècle, mais très-succinctement.

Pour compléter la matière, il devient utile de ne pas omettre diverses particularités qui intéressent ces alliances, degrés par degrés, et qui ne sont pas mentionnées avec leurs détails, dans la généalogie proprement dite.

 

1573. JEAN-FRANCISQUE DE LANDRIAN épousa Marguerite Gérard ; « feu noble homme » Jehan-Francisque De Landrian, son père, est rappelé au contrat, et par les dispositions entre-vifs de Jeanne-Françoise d'Urville, sa femme, il est mentionné une maison située à La Mothe, et concédée par le prince.

1587. RENÉ DE LANDRIAN. Françoise Thouvenel. Il est stipulé, outre une somme d'argent, fort considérable pour le temps, qu'elle a reçu un trousseau et des meubles, ainsi qu'il appartenait « à fille de sa qualité, et comme a heu sa sœur, Damoiselle Catherine, femme du sieur De Roncourt. »

 

1610. CHARLES DE LANDRIAN.- Begnigne Plumerel. Le futur, assisté entr'autres de noble Etienne De Roncourt, seigneur dudit lieu, etc., sénéchal de La Mothe et Bourmont; de messire Christophe d'Audenet, fiancé avec Damoiselle Renée de Landrian ; la future, assistée de vénérable et discrète personne, messire Jean Plumerel, docteur en théologie et chanoine de La Mothe ; de noble Claude Berget, de noble et religieuse personne Pierre Berget, Prieur commendataire ; d'honoré seigneur Nicolas de Boyer, seigneur d'Orfeuille ; de Jean Sarrazin, seigneur de Germainvilliers, de Claude Du Tissac, écuyer, seigneur de la Rochière ; et de messires Antoine Vernisson et Jean Héraudel[1].

 

1657-1658. NICOLAS DE LANDRIAN.— Philberte Tranchot. L'un assisté par noble Claude Plumerel, Procureur général au Bailliage de Bassigny; de noble René de Roncourt, seigneur dudit lieu et la maison forte de Mattaincourt, seneschal, son cousin ; l'autre, de messire Dominique Tranchot, prêtre, et Jean-Antoine Tranchot, ses frères. En 1658, Nicolas De Landrian contracta une nouvelle union avec Damoiselle Marie Choël ; comparurent avec lui Claude Plumerel, seigneur d'Harcourt, son oncle; René, seigneur de Roncourt, Saint-Remy De Roncourt, écuyer, seigneur d'Aingeville, ses cousins ; messire Charles Héraudel, Prieur de Relanges, aussi son cousin ; et Jean-Baptiste, seigneur d'Aingeville.

 

1669. GABRIELLE DE LANDRIAN. - Claude De Mauljean. Le futur, à l'assistance de noble et scientifique personne, messire Charles Héraudel, premier aumônier de Son Altesse; et Jean-Claude DeTerel, écuyer, ses cousins ; d'autre part, Nicolas De Landrian, écuyer, chanoine de La Mothe; d'Henry-François De Roncourt, écuyer, seigneur en partie d'Aingeville et de Bethoncourt-sur-1'Amance, et de damoiselle Michelle De Landrian, son épouse ; de nobles Jean-Antoine Tranchot et Claude Tranchot; de noble Claude-François de Vidrange, écuyer, seigneur d'Harcourt; de noble François Ayne,

Lieutenant-colonel, etc.

 

1708. ERRARD DE LANDRIAN. Anne De l'Isle. Furent présents d'une part, messire Nicolas De Landrian, prêtre, curé d'Outremécourt ; de François Dumoulin, écuyer, seigneur d'Aingeville et d'Affleville ; de Jean-Paul De Greische, chevalier du Saint-Empire, seigneur d'Hagneville, beaux-frères ; de Charles Dumoulin, écuyer, seigneur de Courcelle, cousin-germain; de Gabriel De Laveaux, chevalier, seigneur de Saint-Ouen et Vrécourt, parent ; d'autre part, ladite Damoiselle Anne De l'Isle, assistée de ses père et mère, duement autorisée par Antoine Dubois, « Conseiller d'Etat de S. A. R., en sa Cour souveraine de Lorraine et Barrois, Grand réformateur des eaux et forêts de ses Etats, seigneur de Pleaumont et des fiefs de Provenchères et d'Amblain, oncle à ladite damoiselle; de Philippe De Laumosne, écuyer, seigneur de Rocourt, oncle aussi, et encore pour messire De Lettre, seigneur de Riaucourt, cousin, etc.

 

1755. ANTOINE-FRANÇOIS DE LANDRIAN. Elisabeth-Catherine De Sarrazin.

Le futur, assisté de ses père et mère, de Dame Dame Anne Dubois, veuve de messire Charles-Alexis Dubois, vivant chevalier, seigneur de Baroche, sa mère-grande ; de messire Jean-Baptiste De L'Isle, chevalier, seigneur de Brainville, Haccourt, etc., et de Dame Dame Marie-Anne De Landrian, son épouse , soeur et beau-frère du futur; de messire François Dumoulin, chevalier, seigneur d'Affleville, et de Dame Dame Claude De Landrian, son épouse; messire Jean-Paul De Greische, chevalier du Saint-Empire, seigneur de Hagneville, etc., et de Dame Dame Marie De Landrian, son épouse, ses oncle et tante; de messire Nicolas Du Bois, chevalier, seigneur De Riocourt, Remoncourt, Baron de Damblain , Conseiller d'Etat de S. A. R. et Maître des requêtes ordinaires de son Hôtel ; et messire Charles Du Bois de Provenchères, Prêtre, Prévôt de l'insigne collégiale de la Mothe, transférée à Bourmont, tant en son nom qu'en celui de messire Antoine-Philippe Du Bois, Baron dudit Damblain, capitaine pour le service de S. M. I. dans le régiment de François-Lorraine, ses cousins.

Ladite Damoiselle De Sarrazin, assistée entr'autres de messires Jacques De Sarrazin, chevalier; Jacques-Joseph et Àntoine-Léopold De Sarrazin, aussi chevaliers et tous seigneurs de Germainvilliers et d'Aigremont ; de messires Charles Beaudouin, chevalier, seigneur du fief de l'Epine ; Claude De Bonnet, chevalier, seigneur de Villars; Joseph-Alexis De Lavaux, chevalier, Baron de Vrécourt, tous ses oncles paternels, et de messire Gabriel-François, comte De Lavaux, chevalier, seigneur de Semerécourt, Apremont, capitaine aux Gardes de Son Altesse Royale, son cousin.

 

XV. Acte baptistaire de Nicolas De Landrian, fondateur de la cure et de l'église d'Outremécourt.

 

« Nicolas, fils de messire De Landrian, et de Damoiselle Philiberte Tranchot, sa femme, fut baptisé à Gueudreville, le 21 juin 1647, eut pour parrain messire Hector de l'Epine, seigneur de Saint-Ouen, et pour marraine haute et puissante Dame, Madame la Marquise de Lenoncourt, Baronne de Beaufremont. »

 

(Suivant l'extrait fait et attesté par F. Thouvenot, curé de Gueudreville, le 30 octobre 1749.)


PIECES JUSTIFICATIVES 

SEIZIEME ; DIX-SEPTIEME ;

 DIX-HUITIEME EXTRAITS .

 

XVI. Lettre du général, comte Drouot, à l'occasion de la mort de M. le chevalier De Landrian.

 

Jean-Baptiste De Landrian, fils d'Antoine-François De Landrian, né à Bourmont, le 2 mars 1741, décéda à Nancy, le 16 octobre 1835, dans sa 95e année. Il était colonel de la garde nationale de Nancy depuis l'organisation définitive en 1817, quand éclata la révolution de 1830. Pour assurer l'ordre, le général Drouot descendit sur la place publique, accompagné de M. De Landrian, qui revêtit son uniforme à l'âge de 90 ans. La vénération de tous les bons citoyens environnait M. De Landrian, et sa mémoire n'est point éteinte dans celle des honnêtes gens. On peut dire que M. le général Drouot, dans la lettre suivante qu'il écrivit à M. le Baron Du Montet, se rendit en quelque sorte l'interprète de sentiments unanimes.

M. le chevalier De Landrian, entré au service en qualité d'enseigne au régiment d'Infanterie-Dauphin, le 6 mai 1759, se trouva le 1eraoût suivant à la bataille de Minden; nommé capitaine-commandant le 1er septembre 1780, décoré de la croix de Saint-Louis, le 16 mai 1782, major au régiment de Bretagne-Infanterie, le 1ermai 1788, il quitta le service en 1791, et reçut du Consulat une solde de retraite. M. De Landrian avait fait sept campagnes, de 1759 à 1762 consécutivement, dans la fameuse guerre de sept ans, contre Fréderic-le-Grand, et celle de 1767, en Corse.

 

 

Lettre :                           Nancy, le 17 octobre 1855.

 

« Monsieur le Baron,

 

» Je viens d'apprendre, avec une douleur profonde, la mort du respectable M. De Landrian, votre oncle. Ce vénérable Nestor des armées françaises m'avait inspiré autant de respect que d'attachement. Je le regrette vivement, et je prends une grande part à votre douleur et à celle de votre famille. »

 

» J'ai l'honneur d'être, monsieur le Baron, etc.

» Signé : Général DROUOT».

 

Réponse :

 

« Mon Général,

« Si quelque chose est capable d'adoucir la douleur que ma famille éprouve de la perte du patriarche qui liai était si cher, c'est sans doute de vous entendre exprimer avec tant de bonté les regrets que vous lui accordez : « ce vénérable Nestor des armées françaises vous avait inspiré autant de respect que d'attachement, » telles sont vos paroles ! elles élèvent un monument d'honneur au soldat de Minden, en 1759, au bon citoyen, à l'homme toujours obligeant, calme, sage et vrai, à l'ami de la paix et de la conciliation, au philosophe pénétré de ses devoirs envers Dieu et envers l'humanité. Nous désirions de la gloire pour les 95 années de la vie loyale de notre oncle — du vieux colonel De Landrian : la lettre que vous avez eu la bienveillance de m'écrire hier accomplit ce voeu, veuillez en agréer ma profonde reconnaissance et celle de toute ma famille.

 

« J'ai l'honneur d'être, etc.

 

» Baron Du MONTET, ancien militaire. »

 

Nancy, le 19 octobre 1855.

 

On aimera, nous le pensons, à voir réunis dans une même communauté d'idées d'honneur, le vieux soldat de Minden, né gentilhomme, le comte Drouot, et le Baron Du Montet, tous ayant tiré l'épée sur des champs divers.

M. le chevalier De Landrian ne laissa point de postérité de son union, comme il a été dit, avec Damoiselle Thérèse-Emerite Du Val.

 

XVII. Maison de Pavée, Barons de Montredon, Marquis de Villevieille, etc.

 

Sa généalogie, imprimée depuis longtemps, constate ses alliances avec les Maisons les plus illustres du Languedoc et de la Provence. Messire Jean-Raymond De Pavée, marquis de Villevieille, épousa Françoise-Mélanie De La Fare[2], en laquelle s'est éteinte la ligne directe du maréchal. De La Fare, Philippe-Charles[3], mais non la Maison qui continua de briller. Leur fils aîné, Charles, marquis de Villevieille, se maria à Louise-Françoise Viel De Lunas, fille de messire Antoine Viel De Lunas, Baron Du Pouget (dont la postérité existe en la personne de M. Viel De Lunas, marquis d'Espeuilles, sénateur, etc.) ; et de Marie-Thérèse DeLauris Castellanne, soeur du marquis De Montcalm, commandant en chef les troupes françaises dans l'Amérique septentrionale, et tué en 1756, devant Québec, au Canada.

 

De ce mariage fut issu Louis-François-Jean De Pavée, comte, puis marquis De Villevieille, lequel s'unit à Henriette-Hélène-Ayrnée de La Boutetière[4] De Saint-Mars ; dont la mère, Adélaïde, comtesse De La Fare, était soeur du comte De La Fare Venejean, maréchal de camp, etc. [5], et du cardinal Duc De La Fare, évêque de Nancy, puis archevêque de Sens, Commandeur des Ordres du Roi, Ministre d'Etat, Pair, etc., l'un des cardinaux parrains du Roi, lors du sacre de Charles X, et choisi par ce monarque pour prononcer le discours en cette solennité. On sait qu'il avait aussi prononcé le discours d'ouverture lors des Etats généraux, en 1789.

 

De cette union est issue Blanche-Henriette-Radegonde-Julie-Hedwige, mariée en 1854 à M. Jean-Baptiste René De Landrian, des comtes et marquis de Landriani, XI° degré de sa Maison.

 

XVIII Alliances de la maison de Sarrazin.

 

Amprône de Sarrazin, fille d'honoré seigneur Jean de Sarrazin, écuyer, seigneur de Germainvilliers, et d'honorée dame Marguerite Dehée, épousa Antoine-François de Landrian, chevalier, seigneur d'Alarmont, le 11 novembre 1755.

Barbe de Sarrazin laissa de son mariage avec messire Claude Simonet, chevalier, seigneur de Vougécourt, entr'autres enfants, Marie-Thérèse, mariée à messire Jean-Baptiste-René-Adrien, baron de Tricornot, le 11 juillet1774.

 

 

 

 

FIN DE L'OUVRAGE

DE J.CAYRON (1865).




[1] Ce dernier est historique par son dévouement lors des sièges de la Mothe, et par sa chronique rimée, qui retrace les malheurs des Lorrains fidèles. Il mourut conseiller du duc de Lorraine.

[2] De ce mariage vinrent après Charles : 2° Hannibal de Pavée de Vieilleville ; Commandeur-Bailly de l’Ordre de Malte 3° N de Pavée de Vieillville, auditeur de Rote, puis évêque de Bayonne, seigneur de Marac ; 4° puis plusieurs filles.

[3] Marquis ; chevalier de la Toison d’Or, commandeur des ordres du Roi, chevalier d’honneur de l’infante d’Espagne…

[4] Ancienne Maison du Poitou.

[5] Marié à Mlle de Caraman ; Dame d’honneur de la comtesse d’Artois,

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PIECES JUSTIFICATIVES 

DIXIEME et ONZIEME

EXTRAIT

 

Landrian


X. Droits honorifiques en l'église d'Outremécourt, pour Messieurs De Landrian.

 

En 1704, Messire Nicolas De Landrian, prêtre, curé d'Outremécourt, représenta à Mgr Henry Thiard De Bissy, évêque et comte de Toul, que la cure dudit Outremécourt avait été presque abandonnée depuis l'établissement de la ville de La Mothe, par Thibaut, Duc de Bar, vers le milieu du XIIIe siècle, et le village réduit à quelques habitations ; La Mothe ayant été rasée en 1645, Outremécourt se repeupla, mais l'église paroissiale n'existant plus, feu Joseph de Landrian, chanoine de l'église collégiale de La Mothe, donna la chapelle dépendante de la maison autrefois seigneuriale, pour servir d'église paroissiale, de laquelle Jean-Baptiste De Landrian, frère dudit Nicolas, et les héritiers dudit Joseph De Landrian, ont toujours joui des droits honorifiques comme patrons de cette chapelle, qui n'a cessé d'appartenir à ses ancêtres qui la firent bâtir. Cette chapelle, devenue insuffisante, les habitants l'ont supplié d'en faire reconstruire une autre, de sorte qu'on peut le regarder lui et sa famille pour les véritables fondateurs de celte église, l'ayant bâtie et dotée ; qu'il avait de plus soutenu des procès considérables contre les chanoines de La Mothe pour conserver les droits de sa famille, vis-à-vis cette chapelle, et pour tous ceux qui y sont attachés, tant pour lui que pour Damoiselle Claude De Billard, veuve dudit Jean-Baptiste De Landrian, les sieurs Nicolas et Errard De Landrian, écuyers ; Charles-François Du Moulin, aussi écuyer, seigneur d'Affleville

et d'Aingeville, au nom de Dame Claude De Landrian, son épouse ; et Jean-Paul De Greiche, chevalier du Saint-Empire, seigneur d'Hagneville, Bifontaine, Lapouillière et Mouscheu-la-Petite, au nom de Marie De Landrian , son épouse ; offrant encore ledit sieur De Landrian, d'acheter le fonds sur lequel l'église était bâtie, et qui était encore à payer, à condition, et non autrement, qu'après la mort de Damoiselle Claude De Billard, le droit de nommer et présenter à la cure leur sera dévolu.

L'évêque de Toul, considérant toutefois que le droit de patronage était un cas réservé au Pape, arrêta : « Auons accordé et accordons les droits honorifiques dans l'église dudit Outremécourt, à ladite Damoiselle De Billard, et après elle, aux sieurs Nicolas et Errard De Landrian, François Du Moulin et Jean-Paul De Greiche, et dame Claude et Marie De Landrian, leurs épouses, et à leurs successeurs, nés et à naistre, tant qu'il y en aura audit Outremécourt, à l'exclusion de tous autres.

 

HENRY Evêque, Comte de Toul.

(Sur le diplôme : Du 14 décembre 1704.)

Confirmation desdits droits par son successeur, François, le 12 avril 1707.

 

XI. Errard De Landrian justifie de ses qualités pour le droit seigneurial de colombier.

 

Le 18 octobre 1711, Errard De Landrian, écuyer, présenta requête au duc Léopold, pour qu'il plut à S. A. « le maintenir et garder aux droits et possession qu'il a d'un colombier, en sa maison d'Outremécourt, avec défense à toute personne de l'inquiéter.

Il était dit de plus « qu'il n'est pas difficile de conserver à cette maison, qui est l'ancien château des seigneurs d'Outremécourt, laquelle a passé aux auteurs du suppliant « gens de qualité, et qui ont toujours vécu noblement par les charges et emplois qu'ils ont eu dans vos étals» ce colombier, du consentement des habitants du lieu, donné le 21 août précédent, et qui déclarèrent que l'ayeul d'Errard, avait mis ses armes au-dessus de l'entrée principale de son habitation, en place de celle des anciens seigneurs, ajoutant que les terres et héritages qui en dépendaient «ne dîmaient qu'a la treizième gerbe,» ce qui leur était des plus avantageux.

Sur ce, le Duc en son Conseil, déclara : «Auons maintenu et gardé le suppliant au droit et possession où il est, tant par luy que par ses autheurs, d'auoir un colombier à pigeons en sa maison d'Outremécourt, conformément à ses litres des années 1574, 1624, et autres énoncés en la présente requeste. »

» Signé LÉOPOLD du dix auril 1712.

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES 

DOUZIEME ET TREIZIEME EXTRAIT.

 

XII. Erection du fief de Saint-Alarmont[1], en faveur d'Errard De Landrian.

 

« FRANÇOIS par, la grâce de Dieu, Duc de Lorraine et de Bar, etc., à tous présens et à venir, salut : notre amé et féal le sieur Errard De Landrian, seigneur d'Aingeville, nous a très-humblement fait remontrer qu'il possède dans le village d'Outremécourt un bien considérable, qui étoit l'ancien château dudit lieu, avec droit de colombier..., suppliant de vouloir luy ériger ce bien en fief, et luy confirmer le droit de colombier, et luy concéder le droit de chasse et de pesche pour sa personne, et voulant le traiter fauorablement, *en considération de son ancienne noblesse, des seruices rendus par ses ancestres aux Ducs nos prédécesseurs, ceux qu'il a rendu lui-même, et l'engager à Nous les continuer..., auons par ces présentes, créé, érigé et décoré, créons, érigeons et décorons, en titre et qualité de fiefs, sous le nom et qualification de fief de Saint-Alarmont, la maison appelée l'ancien château qui lui appartient à Outremécourt..., à laquelle maison nous auons confirmé et confirmons le droit de colombier..., en outre, accordons, octroions et unissons audit fief, le droit de chasse et de pesche personnel, dans l'étendue du ban et finage dudit Outremécourt, pour par ledit sieur De Landrian, ses hoirs, successeurs et ayant cause, possesseur dudit fief, à perpétuité en jouir , auec droits, priuiléges, franchises, exemptions et immunités… »  Sy donnons en mandement, etc.

 

Donnée Lunéville, le 12 juillet 1750. Signé, FRANÇOIS.

 

XIII. Inscription tumulaire d'Errard De Landrian, et d'Antoine-François, son fils.

 

Messire Errard De Landrian, écuyer, Conseiller au Bailliage de Bassigny, mourut le 10 février 1748, et son fils messire Antoine-François De Landrian, chevalier, seigneur d'Alarmont, décéda le 22 mars suivant. C'est cette fin, si précipitée qu'on déplore dans leur épitaphe, qui était placée dans la chapelle de Saint-Nicolas, de l'église paroissiale de Bourmont.

 

Hic Patris et Nati simul ossa quiescunt ;

Landria cum tantis gloria quanta viris !

Jungere cur prolem citiùs voluere parenti,

Fata î quibus dignum vivere semper erat.

Caussidici frustra reboat clamore Senatus

His ducibus, cunctis reddidit aîqua Themis ;

Quoesit est perfecta cupis cognoscere laudem?

Sat dixisse : pater plebis uterque fuit.

Conjugis, hoecsoceri et sponsi coelata sepulchro

Carmina, perpetuum pignus amoris erunt.

 

Ces vers peuvent être rendus ainsi :

Ici reposent ensemble les restes mortels du père et du fils, avec le renom de leurs ancêtres De Landrian. Par quelle fatalité devaient-ils être si tôt réunis, eux qui méritaient d'être immortels !

La magistrature lorraine s'honora de leur éloquence, comme de leur amour pour la justice. Pour en résumer l'éloge , l'un et l'autre se montra père du Peuple.

Ces mots tracés sur leur pierre tumulaire resteront une preuve constante de l'affection d'un beau-père et d'une épouse, unis dans leur douleur.

 



[1] Saint-Hilairemont, Alairmont, ou Saint-Alarmont, était le nom d’un château fortifié à la Mothe, et qui en faisoit comme la citadelle, la collégiale de cette ville s’appelait ainsi. Nicolas 1er de Landrian dut un des derniers défenseurs de cette forteresse, et après sa ruine et celle de ses édifices religieux, Nicolas II, son fils, chanoine, reconstruisit une église à Outremécourt avec les débris de la collégiale. François  III songeait à perpétuer tous ces souvenirs, et de la ville si héroïquement défendue et les services de ses fidèles et dévoués Lorrains, en créant un fief à Outremécourt, sous ce nom de Saint-Alarmont, qui, alors, résumait tout l’historique de cette fameuse époque.

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PIECES JUSTIFICATIVES 

SEPTIEME EXTRAIT

 

 

Landrian

VII. Epitaphe de NICOLAS DE LANDRIAN dans l'église de Guedreville.

 

« Extrait de ce qui est escrit sur la lame de marbre de l'épitaphe de Nicolas De Landrian, qui est en l'église de la paroisse Saint-Remy de Guedreville, dépendant de la Baronnie de Baufremont, attachée à l'arc doublet du sanctuaire qui le sépare du choeur, à main droite en entrant du côté de l'épître : »

D. 0. M.

 

« Icy repose le corps de Nicolas De Landrian, viuant Ecuyer et Lieutenant au Gouvernement de la cy-deuant ville de La Mothe, place frontière des Etats de Son Altesse Sérénissime Charles quatre, qu'il a défendu pendant ses trois sièges, par des exploits dignes de sa fidélité et à ses frais, à cause de l'éloignement de son Prince ; il est mort le dernier septembre 1667. »

« Priez Dieu pour son âme. »

« Lequel extrait se conforme de mot à mot, ayant été collationné par moy, Jean-Baptiste Michel, tabellion en la Baronnie dudit Beaufremont, etc. »

(Suivent ici les signatures des témoins), le 3 octobre 1712.

Cependant le tabellion avait négligé de tirer copie d'une sentence ou moralité, à la louange du défunt, et qui se trouvait au bas de l'épitaphe en Français. Elle a été heureusement rapportée dans un pareil acte, vers la même époque.

 

D. 0. M.

 

« Sentenlia nobili D. N. De Landrian. »

« Est aquilse fixis solem coelumque tueri, nobilis est celsi Principis alta sequi firma sedes turris, spes est aurea aquila virtus in fundo titulat, stemmates ecce decus innixus galla? pullus mater sic nititur arci gignitur hinc genitis a genitore genus impia quem tumulat mors hune fert virtus in altum, vivat laus pueris ut redivivus eat immemor hanc tumuli, quseso ,

memorare sepulti, mox âge, die horat voce pregante tuas. Obiit M. D. C. LXVII, ultima septembris. »

« Requiescat in pace. »

 

En voici la traduction :

 

A DIEU, TRÈS-BON TRÈS-PUISSANT.

Pour Messire N. De Landrian, Ecuyer.

 

Il est de la nature de l'aigle de pouvoir fixer les rayons du soleil, et c'est le privilège de la noblesse de pouvoir concourir aux grands exploits du prince.

Dans les armes de celui-ci la tour est le symbole d'une fidélité à toute épreuve ; l'aigle, de l'espérance, et la vertu brille sur un champ d'or ; il en a rempli l'emblème, il n'a pas plus abandonné la tour, que le poussin la mère qui l'a vu naître. C'est par cette conduite que la noblesse passe du père aux enfants, et que la vertu porte aux cieux celui que la mort impitoyable ensevelit dans le tombeau. Que ses enfants jouissent de sa gloire, qu'il revive en eux, sans cependant oublier qu'ils doivent mourir.

Passant, souviens-toi toutefois du défunt, et dès ce moment même, adresse pour lui tes prières à Dieu tout-puissant.

Sa mort arriva le dernier jour de septembre de l'an 1667. Qu'il repose en paix.

Cette petite paraphrase, bien sentie, touchant la Maison De Landrian, répond naïvement, et sans emphase aucune, à la courageuse conduite de Nicolas De Landrian, lors des trois fameux sièges de La Mothe, ce dernier boulevard de la nationalité lorraine, tombé avec honneur sous les coups d'adversaires bien supérieurs en nombre. Les Lorrains n'étaient pas de leur nature fort louangeurs ; la pratique des vertus privées, civiques ou militaires semblait à leurs yeux, ici particulièrement, découler comme de source. Il fallait sans doute un caractère aussi élevé que celui de Nicolas De Landrian, pour vanter en lui le vaillant soldat et le dévoué sujet, choses qui paraissaient toutes naturelles en elles-mêmes. Remarquons que le mot nobilis, appliqué en tête de la moralité, au défunt, signifie, à la lettre, illustre de race, et non pas noble seulement ; ce qu'il eût été inutile de mentionner, puisque le titre d'écuyer, ou chevalier, d'ancienne noblesse, suit immédiatement.

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES 

HUITIEME EXTRAIT


VIII. Lettres-patentes de reconnaissance de la noblesse ancienne de la Maison DE LANDRIAN par, Léopold 1er, Duc de Lorraine et de Bar.

 

Près de trois-quarts de siècle, la Lorraine devint le théâtre des plus funestes débats qui surgirent de la guerre de trente ans. Charles IV, son souverain, ayant attiré sur lui les armes de la France, succomba dans la lutte, et l'autorité ducale disparut jusqu'au traité de Ryswick, qui rendait cet État à son petit-neveu, Léopold Ier, en 1698.

Un des premiers soins du nouveau duc fut d'effacer, autant qu'il était en lui, les traces de ces calamités qui avaient dépeuplé le pays et réduit la noblesse lorraine aux plus dures extrémités, sans la faire fléchir.

Par devoir comme par reconnaissance, Léopold Ier s'empressa de se montrer sensible à tant de dévouement à la race de ses ancêtres, à cette ténacité au sol natal, ce qui venait d'être couronné de succès, en s'efforçant de rendre à la noblesse son premier lustre, non pas, il est vrai, en la reconstituant en Assises, ou pouvoir constitutionnel, comme auparavant, mais en mettant en relief les services antérieurs, sûrs garants de ceux à venir.

* Dans cette réorganisation générale, Nicolas et Errard de Landrian, durent naturellement présenter leur requête pour faire admettre, si besoin

était, leur état de gentillesse. Outre les preuves par Chartres et diplômes, circonstance fort rare alors, la notoriété publique aurait suffi, car aucun de la Maison des exposants n'avait voulu quitter le pays.

LÉOPOLD par la grâce de Dieu, Duc de Lorraine et de Bar, Roy de Jérusalem, Marchis, Duc de Calabre et de Gueldres, Marquis du Pont-à-Mousson et de Nomeny, Comte de Prouence, Vaudémont, Blamont, Zutphen, Saarwarden, Salm, Falkenstein, etc. A tous présens et à venir, SALUT. Nos amés et féaux Nicolas De Landrian, Conseiller-Assesseur en notre Bailliage du Bassigny, et Errard De Landrian, aduocat en nostre Cour souveraine de Lorraine et Barrois, son frère, nous ont très-humblement fait remontrer que leur Famille est originaire du Milanais, et qu'encore bien que Jean-Francisque De Landrian, leur autheur, qui en est sorty, n'eût pas apporté auec luy les Lettres de noblesse, ni les aullres tiltres qui les accompagnent, parce qu'ils restèrent aux aisnéz, qui ont toujours demeuré dans cette prouince, il n'a pas pour ce laissé de son viuant et ses successeurs après sa mort, de jouir de tous les honneurs et priuiléges de noblesse, s'estant toujours attachés au seruice de leurs Princes et de l'Etat ; Jean-Francisque De Landrian et René, son fils, estants morts dans le seruice des armes, et Charles De Landrian, fils dudit René De Landrian, ayant mérité par ses seruices et son attachement d'estre mis au nombre des Conseillers d'Etat de feu le Duc Henry; dans laquelle qualité il est mort, soubs le règne de feu nostre très-honnoré Seigneur et grand-oncle, Charles IV, de glorieuse mémoire, comme il se voit par le breuet du vingt et unième apuril mil six cents vingt-deux. Lequel s'estant toujours serui, de même que ses prédécesseurs,

des armes de Landrian, les fit mettre au-dessus de l'épitaphe de son père, dans l'église de l'abbaye de Clerlieu, proche Nancy, dont l'extrait est ci attaché sous nostre contre-scel, daté du A'ingt-sixiesme aoûst, mil six cents trente-cinq. Ce dernier qui est l'ayeul des exposants, ayant deffendu La Mothe comme volontaire et Lieutenant au Gouuernement de ladite ville, où ayant esté obligé de succomber, il se retira sur son bien, à la campagne, plutôt que d'auoir voulu s'engager dans le seruice étranger, et Jean-Baptiste De Landrian, son fils, père des remontrans, estant mort dans la fleur de son aage, la Damoiselle Claude De Billard, leur mère, qui les destinoit à nostre seruice, auroit vendu son bien, scitué en France, pour les éleuer et réunir toutes leurs possessions dans nos Estais, de manière que l'aîné des suppliants a l'honneur d'estre pourveu d'un office de Conseiller en nostre Bailliage du Bassigny, et son cadet estant actuellement à la suite de nostre Cour Souveraine pour se rendre capable de nous scruir, et comme ils n'ont aucun tiltre constitutif de noblesse, mais seullement une possession de plus de deux cents années, justifiée par plusieurs contrats de mariage, actes de filiation, arbres de lignes et autres actes pablicques, contenus en l'inventaire cy-joint et attaché aueclesdits filtres soubs nostre contre-scel, qui font connoître clairement que les suppliants descendent en ligne directe des Landrian d'Italie ; ledit Jehan-Francisque ayant eu pour fils Jean-Francisque, marié à Marguerite Gérard, desquels est sorty René de Landrian, qui espousa Françoise Thouuenel, et qui eurent pour fils ledit Charles De Landrian, Conseiller d'Estat, lequel ayant espousé Damoiselle Bénigne Plumeré, eurent de leur mariage Nicolas De Landrian, qui espousa Damoiselle Philbert Tranchot, dont Jean-Raptiste De Landrian est issu, qui se maria auec Damoiselle Claude De Billard, desquels les suppliants sont issus.

Tous lesquels tiltres ayant été produits, vérifiés et certiffiés véritables par nostre cher et féal Conseiller d'Estat, le Procureur-Général en nos Chambres des Comptes, le sieur De Vignolles, ils nous ont fait très-humblement supplier leur accorder nos Lettres de reconnoissance, de leur permettre de faire insinuer et blasonner leurs armes dans les registres de nostre Hérauderie, pour estre enregistrées par après en nostre Chambre des Comptes, et VOULANT traiter fauorablement lesdits De Landrian, les obliger à s'attacher à nostre seruice et leur témoigner la reconnoissance qui nous reste des seruices rendus par leurs autheurs, De l'auis des Gens de nostre Conseil, et de nostre grâce spéciale, pleine puissance et authorité souueraine, Nous AVONS DÉCLARE ET DÉCLARONS lesdits Nicolas et Errard De Landrian, issus en ligne directe de Jean-Francisque De Landrian, qui auoit espousé Jeanne-Françoise, duquel ils sont issus au septième degré de filiation, en conséquence leur auons permis et permettons de se dire et nommer estre descendus d'Icelui, et user de sa noblesse, ainsy que luy et ses successeurs jusques aux Suppliants en ont jouy et de ce jouyr, porter leurs armes anciennes et accoustumêes, qui sont d'or, à un chasteau de sinople, maçonné de sable, flanqué de deux tours de mesme et crénelées au sommet ; en chef d'un aigle de sable, éployé, becqué, armé et diadème de gueules, tenant ses serres eslendues sur l'une et l'autre tour, un  CASQUE DE GENTILHOMME, grillé à l'ordinaire, surmonté d'un aiglon aussi de sable, ayant pour support un lambrequin aux couleurs et métaux de l'escu, ainsy qu'elles sont cy après empreintes et blasonnées, les faire inscrire, empreindre et releuer dans leurs maisons, sépultures et autres édifices, et icelles enregistrer dans les registres de nostre Herauderie, et partout ailleurs où besoin sera, et généralement jouir et user de tous les droits, priuiléges et prérogatives , prééminences, honneurs, franchises, libériez, exemptions, rang, séance, et aultres immunités de noblesse, dont jouissent les Anciens nobles de nos Estats, tant et sy longtemps qu'ils ne feront act dérogeant à noblesse SY DONNONS ET MANDEMENT chers et féaux les Président, Conseillers et Auditeurset Gens tenants nostre Chambre du Conseil et des Comptes de Bar, Bailly du Bassigny, Lieutenant-Général, Conseillers et Gens tenants ledit Bailliage, à Bourmont, et à tous nos officiers justiciers, hommes et sujets qu'il appartiendra, que ces présentes ils fassent enregistrer, et du contenu en icelles jouyr et user lesdits Nicolas et Errard De Landrian et leurs descendants nés et à naître en loyal mariage, pleinement, paisiblement et perpétuellement, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchements qui pourroient leur estre faits au contraire, CAR AINSY NOUS PLAIST et, affin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous auons aux présentes signées de nostre main et contresignées par l'un de nos Conseillers, Secrétaire d'Estat, commandemens es finances, fait mettre et appendre nostre grand scel. Donné à Lunéville, le treizième juillet mil sept cent trois.

LÉOPOLD.

 

Et sur le repli : Par Son Altesse, signé : S. M. Labbê.

(Copie sur l'original des Lettres-patentes. II en existe aussi la minute dans le recueil d'Hérauderie de Lorraine, par Charles, héraut d'armes en titre.)

 

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES 

NEUVIEME EXTRAIT

 

IX ORDONNANCE d’Entérinement des Lettres-patentes du Duc Léopold.

 

Les Président, Conseillers, Auditeurs et Maistres en la Chambre des Comptes du Conseil du Duché de Bar, qui ont veu les Lettres-patentes d'autre part, et par Son Altesse Royale, à Nicolas De Landrian, Escuyer et Conseiller*au Bailliage de Bassigny, séant à Bourmont, et à Errard De Landrian, aussy Escuyer, en la Cour, le treize juillet mil sept cent trois, la requeste par eux présentée à la Chambre, tendante auquel veu les pièces y attachées, la jouissance de leur noblesse, il luy plaise enthériner les dites Lettres, ordonné qu'elles seroient exécutées selon leur forme et teneur, pour par eux, leur postérité et lignée, née et à naistre, jouir du bénéfice d'icelles, et de tous les droits et immunités attribuées aux Gentilshommes reconnus; le CONTRAT DE MARIAGE entre Jean-Francisque De Landrian d'Vrville, escuyer, demeurant à La Mothe, et damoiselle Margueritte Gérard, passé par deuant Poery et Regnault, notaires, le seize féurier mil cinq cents soixante et treize ; LE CONTRAT DE MARIAGE entre René De Landrian, escuyer, archer de la Garde de S. A. et Capitaine de Beaufremont, demeurant à Vrville, et Damoiselle Françoise De Thouuenel, passé à Allaimont, le quinze nouembre mil cinq cens quatre-vingt-sept, pardeuant Nicolas Guillaume et Nicolas La Barre, tabellions jurez au Bailliage de Bassigny, et sentence rendue au Bailliage de Bassigny, le vingt et un janvier mil six cent cinq, entre Nicolle, veufue de François Gellé, appelante, contre Damoiselle Françoise De Thouuenel, veufue dudit sieur René De Landrian, employée pour justifier que ledit René étoit fils de Jean-Francise De  Landrian; AUTRE CONTRAT DE MARIAGE d’entre Charles De Landrian, fils de René De Landrian, et de Damoiselle Françoise Thouuenel, ses père et mère, d'une part, et Damoiselle Begnigne Plumeré, d'autre ; passé le onze mai mil six cent dix, pardeuant Nicolas Vincent et Gabriel Masson, notaires

et tabellions de la sénéchaussée de La Slothe et Bourmont; AUTRE CONTRAT DE MARIAGE  d’entre Nicolas De Landrian, écuyer, fils de Charles De Landrian, escuyer, Conseiller d'Etat de Son Altesse, et Damoiselle Begnigne Plumeré, et Damoiselle Philbert Tranchot, d'autre part, passé par deuant Jean Collin, tabellion à Beaufremont, et les tesmoings y dénommez, le huit nouembre mil six cent trente-sept; AUTRE CONTRAT DE MARIAGE d’entre Jean-Baptiste De Landrian, escuyer, auoeat au Parlement de Metz, fils de Nicolas De Landrian, et Damoiselle Philbert Tranchot, ses père et mère, d'une part, et Damoiselle Claude De Billard, d'autre, passé par deuant Philippe Mouginot, notaire royal, tabellion garde note héréditaire en la preuosté de Coissy, et les tesmoings y dénommez, le vingt-cinq nouembre mil six cens soixante et quatorze; LES EXTRAITS BAPTITAIRES desdits sieurs Nicolas et Errard De Landrian, fils dudit Jean-Baptiste De Landrian, et de Damoiselle Claude De Billard, du trente octobre mil six cent soixante et dix-sept, et vingt-quatre septembre mil six cent quatre-vingt et quatre, bien d'heument légalisées, toutes les dites pièces employées et semant à justiffier la filiation des Suppliants, tout considéré : LA COUR A ENTHERINE ET ENTHERINE les dites Lettres-patentes, du treize juillet mil sept cens trois, ORDONNE qu'elles seront suiuies, exécutées selon leur forme et teneur pour par lesdits Nicolas et Errard De Landrian, leur postérité et lignée, née et à naistre en loyal mariage, jouir du bénéfice d'icelles, et de tous les droits, immunitez et priuiléges attribués aux Gentilshommes reconnus ; ORDONNE que lesdites Lettres seront registrées au greffe de la Chambre, pour y auoir recours quand besoing sera. Fait à Bar, en la Chambre du Conseil et des Comptes du Duché de Bar, le quinze septembre mil sept cens trois.

D'alençon, Président; De l’Escamoussier, Cachedenier, Rapporteurs ; Jobart, Hannel, De La Mone et Maillart, tous Conseillers et Maistres en ladite Chambre, présens.

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CINQUIEME EXTRAIT.

 

Landrian

V. Damoiselle FRANÇOISE THEUENEL ou THOUVENEL veuve de feu sieur René de Landrian, vivant écuyer, justifie de la noblesse de son mari, et de son origine d'Italie.

 

« Du Vendredy, vingt-huitiesme janvier, mil six cent et cinq, pardeuant Mammes Collin, Licentiez ez-droitz, Lieutenant-Général au Bailliage de Bassigny » la qualité d'écuyer (c'est-à-dire, à cette époque, le titre d'Ancien chevalier), était contestée à sa veuve par les habitants de Bourmont, à ce qu'il paraît. Le Procureur général requérait que cette qualité d'écuyer « attribuée au sieur feu De Landrian fut rayée jusqu'à ce qu'on ayt fait paroistre qu'elle luy appartient. » D'autre part, noble Etienne De Roncourt, intimé aussi, demandait le renvoi de la cause, vu la production de pièces qu'il avait contre les habitants de Bourmont.

« Ladite Damoyselle, vefue dudit feu sieur De Landrian, a requis la mesme chose, pour nous monstrer selon qu'elle a dit trop passionné de leur part, empeschant que la qualité d'escuyer, laquelle appartient au feu sieur son marit, soit rayée ; puisqu'il est véritable que icêluy et tous ses feu père, ayeul, bisayeul et autres ancestres ont jouys de ladite mesme qualité, comme estant vrayment issus de Race noble et bien recogneue en Italie, d'où ledit feu sieur Jehan Francisque de Landrian, père du feu sieur son mari est venu, ayant iceulx tousiours esté tenus, asseurés en le pays, pour Gentilshommes et jotiy de la qualité d'escuyer, tant en jugement que dehors, sans qu'elle leur ayt esté jamais débattue, protestant de la vériffier sy besoing, fait aux despens de nous (le Procureur général) qu'elle a dit estre dénonciateur, et de tous autres qu'il appartiendra , et de se maintenir en ladite qualité. »

Le Procureur général répliquait que ladite Damoiselle était tenue de faire preuve de cette qualité, par titre de S. Altesse ou de Princes souverains, ajoutant prudemment : « Ne sommes denonciable, se non qu'ayant recogneu la qualité d'escuyer, nous auons desclaré que nous ne l'entendons jusqu'à ce que Son Altesse y auroit ordonné ; sur quoy ledit sieur Procureur reuiendra aux prochains jours. (Signé, Rlancheuoye.)

« Et le vingt-deuxiesme desdits mois et an, laquelle Damoiselle De Landrian, a représenté à nous susdit Procureur, certaines Lettres-Patentes obtenues de Son Altesse, par le défunt sieur JEHAN-FRANCISQUE DE LANDRIAN, père du feu RENÉ DE LANDRIAN son marit, par lesquelles sa dite Altesse le qualifie Escuyer et Gentilhomme, en diuers endroits, en date du vingt-quatriesme mars, mil cinq cens cinquante-huit, auec deux prouisions de Testât de Capitaine du chasteau de Beffroymont, fait au nom du feu sieur René de Landrian, marit d'icelle, fils dudit feu sieur Jehan Francisque.

L'une du feu sieur Comte de Tornuel; l'autre de Dame Isabelle, comtesse De Challand, desquelles ladite Damoiselle a dit ledit feu sieur son marit, auoir esté trez bien cognu comme estant tous originaires d'ung mesme pays. Lesdites prouisions datées des vingt-sixiesme juillet mil cinq cent quatre vingt et unze, et unziesme aoust mil cinq cent quatre vingt et sept, par lesquelles prouisions signées en placcart, ledit sieur son marit est qualifié escuyer, auec ses armes en escusson de ung aigle et deux tours, le tout pour faire paroistre de ladite qualité, dont son dit marit et ses ancestres ont jouys par tout acte en justice et dehors, depuis qu'ilz sont en ce pays, sans qu'ils ayent vescui autrement que noblement, lesquelles pièces veues, nous nous sommes déportés de nostre interuention, et de quoy ladite Damoiselle a requis act. » (Sentence du 28 janvier, comme il est énoncé ci-dessus).

Pour extrait du registre du Bailliage de La Mothe, signé, Rlancheuoye.

(Sur l'original du titre et sentences, dans le cartulaire de la Maison De Landrian.)

 

PIECES JUSTIFICATIVES 

SIXIEME EXTRAIT.

 

VI. Sépulture de CHARLES DE LANDRIAN dans l'abbaye ducale, puis royale de Clairlieu-lez-Nancy.

 

« Extrait de ce qui se trouue, et est escrit sur la lame de marbre de l'épitaphe de Charles De Landrian, qui est en l'église de l'abbaye de Clairlieu, Ordre de Cisteau, près de Nancy[1], attachée au quatrième pilier en entrant à main droite. Cet extrait se conforme de mot à mot, a esté collationné par le Tabellion général en Lorraine, notaire publique par l'autorité apostolique deùment immatriculé es archives de cour de Rome, résidant à Nancy, soubsigné, qui s'est exprès transporté en ladite abbaye, en présence de Dom Jean De Pouilly, Prieur, et de Dom Pierre Mouchenaire, religieux de ladite abbaye, tesmoins qui ont signé auec ledit notaire, cejourd'huy 24 aoust 1702.

 

F. De Pouilly. F. Mouchenaire. François, notaire apostolique.

 

Hic jacet

CAROLUS DE LANDRIAN

Eques, Landrianorum ab Stirpe Italis clarâ,

 

Natus est in Moltsein Bassiniaco, pueritiam mitiores litterae, adolescentiam Biturgum, famosae leges, legumque laurea ornarunt ; ab hinc Serenissimo Henrico secundo in summum atque intimum Consilium optatus ; in eo amplissimo munere, reliquam Nanceii aetatem peregit, at Mottam contendens, urbem natalem, unâ cum filio ac amicis itineribus infestis, in Àlano, cui cognomentum a bobus, dum nocte concubiâ hospitium urget ab hospite, quem in causa magni momenti proterrerat inhospitali claude traiectus, excessit a viuis aetatis suae anno 46, salutis verô 1635, mensis augusti die vigesima sexta. Fecit monumentum suo amantissimo palri, carissimus et obsequentissimus eius Filius Nicolaus De Landrian.

Requiescat in pace. »

 

En 1778, autre acte de reconnaissance de cette inscription funéraire fut dressé à la requête d'Etienne-Errard De Landrian, chevalier, seigneur d'Outremécourt et de Saint-Alarmont, et Jean-Baptiste De Landrian, chevalier , seigneur d'Angeville, qui exposèrent que Charles De Landrian, chevalier, conseiller d'Etat, leur quadrisayeul, avait été enterré en l'année 1655, dans l'église de l'abbaye royale de Clairlieu, où se voyait son épitaphe dont ils avaient besoin de posséder un extrait authentique «étant important pour eux de posséder tons les titres et documents qui intéressent leur filiation, » demandant, suivant l'usage réglementaire alors, l'assistance d'un commissaire ad hoc, pour procéder à ces fins.

En conséquence, le 4 mars 1778, à trois heures de relevée, François Noël, conseiller au Bailliage royal de Nancy, assisté de son greffier, et en présence de Jean-Baptiste De Landrian, étant à Clairlieu, Dom Théodore Habourg, docteur en Sorbonne, abbé régulier de ladite abbaye, leur indiqua près le cinquième pilier qui terminait l'arcade, du côté de l'épître, en entrant dans l'église, une lame de marbre noir, dont l'inscription en lettres d'or, est la même que celle rapportée ci-dessus. Le procès-verbal ajoute que cette épitaphe était surmontée des armes de la Maison de Landrian « qui sont : « d'or, au château de sinople, maçonné de sable, flanqué de deux tours crénelées au sommet, et en chef, une aigle de sable, éployée, becquée et diadêmée de gueules, tenant ses serres étendues sur l'une et l'autre tour. »

Au bas « se trouvaient également les armes de Dame Begnine Plumerel, son épouse, et qui sont : d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois colombes d'argent, deux en chef, une en pointe. »

Du tout, il fut dressé acte, en présence de Dom Habourg, abbé; Dom Nouet, prieur; Dom Joseph Muguet, procureur; et Dom Monnier, curé; de messire Nicolas Marizien, conseiller-trésorier de S. A. R. Mgr le Prince Charles de Lorraine, etc. ; du sieur Philippe-Joseph-François-Xavier De Verdières, chevalier, capitaine d'infanterie, trouvés dans ladite abbaye, et le chevalier De Landrian, Noël et Beau, greffier; aux jour et an avant dits.



[1] Ce monastère avait été fondé par Mathieu 1er, duc de Lorraine, l’an 1159. Il y mourut parmi les religieux, et y élut sa sépulture. A son imitation, les Seigneurs les plus qualifiés l’adoptèrent pour leur dernier lieu de repos, aussi l’église de Clairlieu, une des plus magnifiques du pays, était-elle remplie de monuments funèbres, titres matériels qui servaient à l’histoire des nobles maisons du pays. Tout a disparu en 1790. La charrue et la bêche ont nivelé le sol depuis.

 

 

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PIECES JUSTIFICATIVES 

TROISIEME EXTRAIT.

 

 

Landrian

III. Lettres de grâce par le sieur  JEAN-FRANCISQUE DE LANDRIAN  Escuyer, du feu duc Charles, du XXIII mars mil cinq cent cinquante-huit.

 

« CHARLES, par la grâce de Dieu, duc de Calabre, Lorraine, Bar, etc.. Reçu avons l'humble supplication et requeste de nostre cher et bien amé JEHAN FRANCISQUE DE LANDRIAN Escuyer, demeurant à Urville, terre et baronie de Beaufremont, Bailliage de Saint-Mihiel, contenant... » Ici sont narrées au long les circonstances qui avaient amené la mort de Me Symon Vouriot, curé du dit lieu d'Urville, « homme rioteux et haineux... qui vouloit picque et querelle à tout du dit village et avec lequel on ne pouvoit vivre et demeurer en paix. » Le dimanche 3 octobre 1557, Jean-Francisque passant près de la fontaine, vint un démêlé entre des habitants et Simon Vouriot, auquel, après s'être informé du motif, il avait dit : « Vous estes pour ung curé, fort quereleux, noysif et mutin, vous dussiez procurer la paix et vous mettez la noyse. » Me Symon s'échauffa de plus belle, dit à son interlocuteur « qu'il en avait menty » et tirant « un grand couteau qu'il portoit ordinairement avec luy » en porta un coup à Jean-Francisque, qui fut blessé à la main et déchiré « en plusieurs points jusqu’à la chair, à l’endroit de l’estomac. »

Le mardi suivant, Me Symon Vouriot lui rappela publiquement leur rencontre et l'injuria de nouveau « desquelles paroles irrité, le suppliant qui est gentilhomme, homme de bien, et qui a toujours suivi et pratiqué les armes, tant en Italie que ailleurs où les affaires se sont présentées pour le service des princes, mu de colère de se veoir ainsy villipender par ung qui

n'éstoit de sa qualité, consultant que s'il étoit sceu en bonne compagnie avoir enduré telles choses et outraiges, elles luy pourroient retourner en grande honte et deshonneur, et ne se ozeroit jamais trouver auec Gentilshommes ses semblables qui auroient été » tira un coup d'arquebuse, «pensant seulement l'éspouvanter et non le blesser, » qui atteignit son provocateur, et lui fit une blessure dont il mourut le lendemain.

Jean Francisque « attendu « qu'il ne fut jamais atteint d'aulcun vilain acte ou reproche, fut vivement appuyé dans sa demande en rémission « par la prière et très-instante requête » des princesses soeurs du Duc, lequel déclara : « Quittons, remettons et abolyssons audit Jehan-Francisque de Landrian le cas de meurtre et homicide cy-dessus... et le remettons en sa bonne fâme et renommée en nos pays... »

A Cateau Cambresis, le jour du grand vendredy, 24e jour de mars, l'an de grâce 1558, avant Pasques.

 

Signé : CHARLES.

 

Sur le repli :

Par Monseigneur le Duc,

Signé : C. Cuytot.                           Registrata : Fournier.

 

 

Ce diplôme, cité dans des notes de famille et dans cette généalogie indique clairement l'extraction de Jean-Francisque de Landrian, sa qualité de Gentilhomme, et sa profession des armes, tant en Italie qu'ailleurs.

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES 

QUATRIEME EXTRAIT

 

IV. Le Pape PIE V reconnait qu'il est de la Maison de Landriani.

 

 

LANDRIANE NOSTRA  FAMILIA plerique nobilissimis in ciuitatibus tum Italioe presentimque Mediolani et Urbini cum Gallia proeclarissimis oppidus, sociisque ac proecipue in provincia Rurgundioe auclo et amplificato distinctas esse stirpe et gentilitate statuis nostra agnilione magnificentius el gloriosus nobis autem ipsius gratus multo ac jucundus pra3clariusque esse constet, eoque et omnibus nostris latitis ceteris quam vita nobis prsedicanda et preeferenda gloriendaque optigerum maxime letandum et gloriosissimum et magnificentissimum esse censendum duximus, quod nuper nobilem ac magnificum juris utriusque doctorem Dominum Claudium, nobilissimi Domini Ludouici De Landriano, Scutiferi ac Domine de Champagnolot et primarise nobilissimoeque Domicella foeminaî Claudia de Malpas, fidelissima3 coniugis filium, suauiari et amplecti licuit, quam sano et litterarum a nostris ad suas maiores scriptarum testimonio plané est expressum, ita gentilitatem esse nostrum et exodem génère prognatum tandemque vebeti post licencio reuersum, ac diuinitus ad nos delegatum agnouimus et probabimus, eiusque presentia vehementer sumus latatis, et nos loetilia elatos ab aliis videri, et nostrum hoc gaudium omnibus perspectum atque omnino cognitum esse mirifico optamus, ipsumque nobilem Claudium prositemur et gloriamur nostroe Familioe, non solum nomine atque imaginibus nobilitatem proeseferre ac suslinere, sed meritis eliam augere, ac planae voce ipsum prostram aggnotionemsonante, atque effigie ac simulacro rem prorsùs notandoe Gentis Landrianoe in gloriaacvirtutesextanda anno jamcentesimo, atque et amplius ex Burgundia, in Italiam retulisse, et veteres nostroe Stirpis inicolos quosdam et semina primo aspectu nobis omnibus excitasse quamobrem omnes oratos atque exoratos velimus, et ipsum Dominum Claudium ac proeclaros eius, parentes, fratres et agnatos nostroe gentilitate, et eius ac Fratres nobis omnibus clarissimos esse, sibi plané persuadèrent atque omnino judicent, omnique officio ac studio fouet, et dignitales atque honores accessionibus in dies magis ornare ne desinam, illud enim spondemus et in nobis ipsis recepimus foré, et cuiusque vel a summis quibuscumque Regibus, Principibus, vel magistratibus in nostros Landrianos profecturi officii nunquàm pénétrât, nobisque omnibus id totum sic erit gratum quamquod gratissimum, nostram autem tantum hanc voluntatem ceteris deferri nostra quoque causa studio suis vehementiusque optamus, cuius sane testifficamus gratia perpetuum ubique judicium et argumentum ac testimonium esse cupimus, nostrum hanc scripturam cuiusque nostram manuscriptam et obsignatam sigillo addita scilicet inuictissimorum ac potentissimorum Imperatorum Maximiliani, Caroli et aliorum ob multa in Italioe a nostris proesita in eorum majestales officia liberalitate data aquila variisque coloribus atque imaginibus auclo, quod sane sigillum Burgundis et nostris commune esse volumus, eoque librarios seu tabelliones publicos et quos vocant notarios quoscumque rogamus ut quod non potest nobis non summe esse jucundum nostra, huiusmodi voluntatis, unum vel plura et ampla atque instrumenta cumscribant, subsignent nostra Landrianoe Familiis Burgundis Clarissimi Domini Ludouici supra scripsi, Domini Claudii palris nobilibus agnatus in oppido De Pesmis morantibus et presentem exibeant. Datum RomseIbus aprilis M. D. LXX, pontificatus verô sanctissimi nostiù Pii, Papa? quinti, anno quinto.

Ego, Josephus-Franciscus Landrianus, cornes, consiliarius Régis Maiestatis Catholica, at straticos ciuitatis Messinoe,pro eadem Maiestate Regia, et suprà confirmando, attestando, approbando, et declarando mea manu scripsi et sigilli proprii appensioni muneri jussi in fidem, Il comte De Landriani;

Ego Marcilius Landrianus, Dominus ac Cornescastri Vidigulfi, et sanctissimi Domini Papa utriusque signature refendarius mea manu scripsi et sigilli appensione munere jussi ut suprà certificando et confirmando.

At ergo quarum quidem litlerarum scriptum est : Magnificus Dominus Lelius, Jordanus aduocatus Romanus medio juramento regnouit subcriptiônês et personas retrô scriptorum Comitis Josephi-Francisci Landriani, et Reverendissimi Domini Marcilii Landriani, ulriusque signature sanctissimi nostri Papse Refendaria medio juramento tacto et pectcre more proelatorum recognouit litteras subscriptiones et personas Illustrissimi Comitis Josephi-Francisci Landriani, et ipsius R. P. V. Marcilii, proprias ac eorum sigilla capsulis stameis in cera rubra in forma.

(Vidimé sur la requête présentée au Parlement de Dôle, le 27 août 1591, par Pierre De Landriano, Docteur ès-droits.)  

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Les articles portant le titre « Pièces justificatives », au nombre de six extraits, sont un complément à ceux parus sur l’honorable Maison de Landrian.

 

Landrian

PIECES JUSTIFICATIVES

PREMIER EXTRAIT.

 

I.     DE LA MAISON DE LANDRIANO, EN ITALIE.

 

Au rapport unanime des généalogistes lombards, la Maison De Landrian figure avec distinction parmi les plus anciennes Familles d'Italie. Sansovino dit que son origine se perd dans la nuit des temps, ajoutant que son illustration et ses services la placent au premier rang de la noblesse du pays ; Crescenzi en parle de même en retraçant son histoire sommaire.

Cette Maison a été titrée de marquisat, et la qualité de comte a été encore octroyée à ses membres, dès le XIVe siècle. On en cite trois : Albert, Auguste et Bernard de Landriano, évêque de Côme, qui furent béatifiés en 1061.

Guillaume Landriani était Capitaine-général des armées de Milan, sous l'empereur Henri III [1]; N... De Landriano fut l'un des juges du différend élevé entre les Familles Pedraccia et Besozzia, au sujet des fiefs de Mendrino, en 1140 ; Guy et Henry De Landriano sont mentionnés parmi les principaux chefs que les Milanais perdirent dans les troubles, sous le pontificat d'Alexandre III, en 1160 et 1161[2].

Pinamont de Vimercat et Guy de Landriano vinrent traiter de diverses conditions au nom des Milanais, avec l'empereur Henri V, et lui décernèrent la souveraineté de l'empire, stipulant qu'on lui paierait les redevances ordinaires, que la présentation des officiers serait faite par l'empereur, (Crescenzi, liv. VI). Guido Henri et Hubert Landriani s'opposèrent aux tentatives de l'empereur Frédéric I, contre leur patrie. Guido fut gouverneur de Padoue en 1223, et gouverneur de Plaisance, en 1227. L'empereur Louis IV donna à Hubert Landriani, le fief de Benolo ; son fils, Giacomo, fut Podestat de Pavie. Antoine Landriani gouvernait Brescia, et d'autres membres de sa Famille avaient la même autorité sur Plaisance, Crémone, Vercelli, Cassano, etc., durant la guerre de Venise contre Milan, et même plusieurs périrent en combattant dans ces luttes. Raffael Landriani alla se fixer à Plaisance, devint gouverneur-capitaine du château, et ses descendants occupèrent les premières charges dans cette ville (Crescenzi).

Gérard Landriani, évêque de Lodi et de Côme, sous le Pape Eugène IV, fut par lui créé Cardinal. Il se trouva au concile de Bâle, et depuis député ambassadeur en Angleterre (Id. Moréri). Pierre Landriani était sénateur de Milan, sous Galeas Sforce, et François Landriani, chef de la faction Brasceca, tenant pour Alphonse, roi de Naples, vers 1400.

On cite Thomas Landriani comme l'un des meilleurs capitaines milanais du XVe siècle. Alexandre-Daniel et Albert Landriani, frères, sacrifièrent leur fortune pour soutenir le duc François Sforce, en 1525. Epaminondas, fils d'Albert Landriani, fixé à Parme, devint l'auteur d'une branche dont les membres se distinguèrent également à la tête des armées et dans les charges civiles, compta plusieurs chevaliers de Malte.

Jules Landriani, capitaine au service de Charles-Quint, enleva aux Français la ville de Mondovi, dont il eut le gouvernement. Ambroise était Lieutenant-général dans les troupes de François-Marie, Duc d'Urbin, eut pour fils les comtes Jean-Baptiste et Francisque Landriani, tous deux capitaines en Germanie. L'historien Gollut mentionne également le comte Francis, comme un des principaux chefs de l'armée de Charles-Quint, contre les Protestants d'Allemagne, en 1547.

Antoine, comte De Landriani, fils du comte Jean-Baptiste, épousa Camille, fille du Duc Guidobald, d'Urbin et soeur de François-Marie, Duc d'Urbin ; elle apporta en dot à son mari d'immenses possessions, entr'autres les fiefs d'Orciano, Urtterade, La Ripe, etc. Don Camille De Landriani, fils du comte Francisque, mourut en Espagne au service de S. M. C. Son frère, Ambroise, était à l'armée catholique en Flandre, parmi les principaux chefs qui restèrent près du duc Alexandre Farnèse.

Par une bulle, rapportée ci-après, le Pape Pie V reconnut les comtes Landriani pour ses parents, le 21 avril 1570.

Marsilio de Landriano, Légat de Sixte-Quint, fut député en France, vers Henri IV, et plusieurs de sa Maisonont été évêques de Milan, de Crémone, de Mantoue.

Joseph de Landriano produisit, le 12 mai 1756, ses preuves pour être agrégé, suivant les formes requises, dans l'Ordre de la Haute noblesse de Milan, ainsi que l'avaient été ses ancêtres. Il est dit dans le préambule :

«qu'il est superflu d'insister tant sur la grande illustration de la Maison De Landriano, qu'on sait remonter, par titres certains, à l'an 1061, que sur les dignités dont ses membres furent de tout temps revêtus, cela étant consigné dans l'Histoire et présent à la mémoire des contemporains ; qu'il est notoire que ces personnages, tour à tour Consuls de la Patrie, Favoris des Princes, Sénateurs, Gouverneurs de villes, Ambassadeurs, Généraux, Grands-Trésoriers, Magistrats supérieurs, très-célèbres, très-illustres, se sont transmis et cette gloire et cette renommée fameuses, sans tache aucune. » Effectivement, les épithètes de très-puissant, de très-illustre, ou magnifique, à la tête des plus grandes affaires, de noble par excellence, accompagnent partout leurs noms dans les actes.

A l'appui était joint un tableau généalogique sur lequel on aura à revenir, car il jette de vives lumières sur l'origine des membres de la Maison De Landriano, répandus en Italie, en France et en Lorraine. Joseph, dans ses preuves, jugea qu'il lui suffisait de remonter seulement, dans le cas dont il s'agissait, à « noble Jacobus De Landriano,» citoyen de Milan, et Commandant en chef des troupes, l'an 1515, investi par l'empereur Louis de Bavière, de la ville et du château « De Vidigulfo, » le 5 août 1529, fief que Joseph détenait encore en 1755.

Il est inutile de discourir davantage ici sur la généalogie proprement dite de la Maison De Landriano, en Italie, pour attester le rôle brillant qu'elle a rempli dans le monde. Ajoutons néanmoins qu'en 1856, l’almanach de la Cour impériale d'Autriche citait une noble Vénitienne, madame de Majneri, née Comtesse De Landriani, en qualité de Dame du palais de S. M. l'Impératrice, et Dame de la Croix étoilée.

La noblesse de Joseph, Glycère et Maria De Landriani fut ratifiée à Vienne, le 16 novembre 1816; ils sont éteints aujourd'hui. Il résulterait en outre d'un certificat de carence[3] que « noble seigneur Joseph Landriani » mort le 15 février 1858, était un des derniers descendants de sa race en Italie, laquelle, sans doute, n'avait plus après lui de représentants dans la contrée.

 

Charles-Quint, par diplôme daté de Gênes, le 17 octobre 1556, créa comte de Landriano, Francisque ou François Taberna[4], et il est déclaré qu'il jouira de ses droits comme ont accoutumé les comtes passés de cette

très-antique et très-illustre Maison : « antiquissima et dignissima prosapia » aucune armoirie n'est décrite, et nous ne savons si c'est un membre ou plutôt un allié à la Maison de Landriani qu'on honorait ainsi, ce qui est

probable, car Don Ambrosio et Don Camille De Landriano, servaient plus tard en Allemagne et en Espagne, le même souverain. La ligne directe des Landriano d'Italie était-elle dès lors éteinte?

Les armes de Jean-Baptiste De Landriani, peintes à la suite d'un diplôme de Joseph I, empereur d'Allemagne, bien qu'offrant de l'analogie, sont trop différentes de celles de la Maison des anciens comtes De Landriano, en Italie, en Bourgogne et en Lorraine, pour en induire une descendance, bien proche, s'il en existe. En effet, il porte : De gueules au château flanqué de deux tours d'argent, maçonnée de sable, sur un tertre de sinople et accostée de deux lions grimpants d'or, au chef d'or, chargé d'une aigle de sable, couronnée de même, les serres étendues sur les tours.

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES 

DEUXIEME EXTRAIT.

 

II. DES COMTES DE LANDRYANO DE PESME,

SEIGNEURS DE CHAMPAGNOLOT, EN BOURGOGNE;

CONCORDANCES DES BRANCHES

D'ITALIE, DE FRANCE, ET DE LORRAINE.

 

Les révolutions, les suites de la guerre dispersèrent en divers pays des membres de la Maison De Landriano, dont les branches y prospérèrent, comme le prouvent tous les documents.

Claude I De Landryano fut la tige de celle dite de Pesme, en Bourgogne, deux générations avant l'établissement de Jean-Francisque De Landrian, en Lorraine. A cette dernière époque vivait Jehan De Landryano, petit-fils de Claude, susnommé, et père de « noble illustre » Loys De Landryano, mari de Dame Dame Claudine de Malpar. Lequel Loys «enuoya Claude II, son fils, à Rome et à Milan, pour renouueler par titre, comme a esté faict, la liance et nom de leur grand père, d'où ils sont descendus originellement, comme aussy subsécutivement Pierre De Landryano, son frère, vers le seigneur illustrissime Nonce[5], et aux Pays-Bas, vers le seigneur seigneur Don Ambrosio De Landryano, Lieutenant général audit pays, de la Chevalerie pour Sa Majesté, ce que de mesme a aussy esté par eulx confirmé. L'insinuasion duquel renouuellement de litres fut fait audit Milan, le treizième d'auril 1570; item, le mesme titre fut subsécutivement aussy insinué le vingt et uniesme dudit mois et an, audit Rome[6].» Don Ambrosio était frère de Don Camille Landriani, mort en Espagne, au service de cette puissance, et tous deux étaient fils du comte Francisque.

Le 22 septembre 1672, noble Claude De Landriano, seigneur de Chevigné-lès-Permès, reçut une attestation des Echevins-Jurés et Conseil de la ville de Pesmes, portant qu'il était fils unique de Claude De Landriano  « le vieux, » seigneur de Champagnolot, lesquels étaient reconnus pour vrais gentilshommes. Ils s'intitulaient De Landriano De Pesme, et prenaient la qualité de chevalier, des plus considérables alors.

Cette branche s'éteignit sûrement dans la ligne masculine, à la septième génération, en la personne de Claude IV, seigneur de Champagnolot, car il instituait, au commencement du dix-huitième siècle, Philippe De Maconnet, son héritier, à défaut d'hoirs, fils de Claude de Maconnet et d'Antoinette De Landriano De Pesme, sa soeur.

Les armes des Landriani se voyent encore sculptées à Vérone et ailleurs ; elles sont connues et décrites telles qu'on l'a énoncé en tête de la présente Généalogie, celles des Landriano De Pesme, seigneurs de Champagnolot, ont été reconnues identiques, et il en fut de même à l'égard des comtes De Landrian, en Lorraine. La conformité du nom et de l'origine est également hors de toute espèce de doute[7].

Une note de famille, en rapportant que Francisque, comte de Landriano, était l'un des officiers généraux de l'armée de Charles-Quint, en Allemagne, l'an 1547, mentionne qu'il devait être frère, neveu ou cousin de Jean-Francisque De Landrian, venu à la suite du duc Antoine. La précision de ce point, bien qu'intéressante, n'importe pas grandement au fond, attendu qu'on a les preuves les plus convaincantes en ce qui touche son extraction certaine de la Maison De Landriano d'Italie. Toutefois, ne négligeons pas de rapporter que dans le tableau généalogique produit par-devant l'Ordre de la Haute noblesse de Milan, en 1736, qu'un Jean-Francisque De Landriano, issu à la septième génération de Jacobus, feudataire de la ville et du château « De Vidigulphi, » en 1529, vivait avec postérité aux temps voisins, et du page[8] du duc Antoine, et des autres personnages cités tant dans la Bulle du Pape Pie V, que dans les titres de la branche De Landriano De Pesme. L'absence d'un arbre généalogique complet, le défaut de dates et d'indications suffisantes dans celui présenté en 1756, ne permettent pas d'affirmer si on doit trouver là le degré de fraternité qu'on serait fortement tenté de soupçonner non ailleurs.

Il n'est pas inutile de remarquer ici que la plupart des titres originaux et les plus importants, relatifs à la branche De Landriano De Pesme, sont devenus la possession de celle de Landrian, survivante, et cela naturellement, par la succession même des faits. On trouve que le 7 décembre 1657, noble Anthoine De Tricornot, seigneur du Tremblay, requit ouverture et lecture du testament, fait le 12 décembre 1656, par Claude de Landriano et damoiselle Claudine Guyemey, sa femme. Leur fils, n'ayant pas laissé d'héritier, ces pièces furent plus tard transmises à la branche qui continuait à en porter le nom, en Lorraine, et dans l'intérêt des alliances. Or, François Errard De Landrian épousa en 1802, Marie-Françoise-Alexandrine De Tricornot, sa cousine issue de germain.

Quoiqu'il en soit, on a cru pouvoir établir, non sans certitude, d'après les titres cités et les rapprochements historiques la concordance ci-contre (Voyez la planche) entre les branches de la Maison De Landrian, en Italie, en Bourgogne et en Lorraine.

 

 

 

 



[1] On suit ici et plus loin Crescenzi ; Historia d’ella nobilitata d’Italie, T II ; notice Landriani.

[2] Gollut, Mémoires historiques de la République Sequanoise, liv. VI, pag 360.

 

[3] Jugement du Tribunal de première instance ; prononcé le 9 août 1839, dont copie vidimée et légalisée en 1862.

[4] Copie collationnée aux archives ministérielle  à Vienne, suivant attestation du 22 janvier 1861, avec scel impérial.

[5] Marsolio Landriano, Légat en France sous Henri IV, comme il a été dit plus haut.

[6] Bulle du Pape Pie V.

[7] Bulle du Pape Pie V, en 1570, et production de titres, par Damoiselle Françoise Thouvenel, veuve de René de Landrian, en 1605.

[8] Ce titre de Page, de même que celui de d’Archer des Gardes de Mgr le duc étaient forts distingués. On lit au commencement des Commentaires du célèbre Blaise de Montluc, « ayant été nourri en la maison du duc de Lorraine, et mis hors de page, je fus pourvu d’une place d’archer de sa compagnie, étant Mr de Bayard, son lieutenant. » C’était dans ce temps que Jean Francisque de Landrian parut à la cour de Lorraine.

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D’ALMONT

De son vrai patronyme

CHEVALIER D’ALMONT. 

  La devise : HONOR ET FIDES

Sa traduction : HONNEUR ET FOI. 

D'ALMONT. Bretagne, Ile-de-France, Champagne, Lorraine, Normandie, Orléanais, etc. 

D’ALMONT porte : D'azur à la fasce d'or chargée d'une molette de gueules à huit rais et accompagnée de trois roses d'argent, posées 2 et 1.

Couronne : de comte.

Cimier : un buste de chevalier tenant de la dextre une épée. Supports : Deux lions ou deux licornes. 

Faits d’Armes : La maison de Chevalier est très-ancienne ; elle s'est divisée en plusieurs branches, dont voici les principales :

De Kerbaul, du Vignau, du Coudray, Malpierre, d'Aunay, de Saint-Hilaire, d'Almont, issu de la branche aînée de Kerbaul, etc.

Ces branches appartiennent à la Bretagne, à l'Ile-de-France, à la Champagne, à la Lorraine, à la Normandie, à l'Orléanais, etc.

La maison Chevalier ou Le chevallier paraît être originaire de Bretagne, où son nom primitif était Marec ou Marhec, ce qui veut dire chevalier. Elle descend de

Roland ou Raoul Marec, chevalier croisé, qui se trouvait en Chypre avec l'armée chrétienne et se disposait à passer en Egypte en 1249, comme l'atteste une charte datée de Limisso, au mois d'avril. Voir la collection Courtois et l'Ouest aux Croisades, par Fourmont, etc.

De ces différentes branches, l'aînée, celle des seigneurs de Kerbaul, en Bretagne, où elle était restée, a été déclarée noble, d'ancienne extraction chevaleresque, par arrêt du 4 mai 1669, ayant alors fourni les preuves de sept générations. — Voir d'Hozier, manuscrits de la bibliothèque de Nantes, tome II, folios 1625 et 1626.

Elle a produit d'illustres représentants : Geoffroy, évêque de Cornouailles, en 1383; Allain, sénéchal de Rennes, conseiller aux grands jours, signataire du traité de mariage d'Anne de Bretagne et de Louis en 1499.

Un président aux comptes, en 1524, un gouverneur de

Rennes, en 1583, etc.

Cette branche compte dans ses alliances : Rosmar, Taillart, Legallais, Bourgneuf, Davy, Legalloudec, Raffray, Leroux, Acigné, Bonay, Lachapelle, etc. D'Hozier, nobiliaire de Bretagne; Potier de Courcy, etc.,

lui donne pour armes : d'argent au lion de gueules, couronné d'or, à la fasce de sable chargé de trois molettes d'argent, brochant sur le tout.

I. Rolland Marc'hec, ou Chevalier, eut un petit-fils, Hubert, qui suit, III.

III. Hubert, chevalier, écuyer, seigneur de Donnay, généralité d'Alençon , commissaire et député du roi Philippe VI, pour la recherche des usurpateurs de la noblesse au comté du Maine, selon lettres patentes du roi, données à Fromont, près Corbeil, en mai 1334.

(Voir Waroquier, tome vi, folio 39.) Il eut un fils, Pierre, qui suit, IV.

IV. Pierre Chevalier, écuyer de Charles V, en 1373, ce qu'atteste l'Histoire de Charles VII, article Chevalier, par Godefroy, eut deux enfants, savoir :

A.  Jean, qui suit, V.

B. Robine Chevalier épousa Jacques de Lesbay, dont elle eut Nicole de Lesbay, qui épousa Jean de Brachet, dont descendent par les femmes les familles de Saint-Mesmin, Levassor, Lamirault, Jamet, de Contes, Haubert, Chevalier d'Almont, Beauharnais, etc. Voir les généalogies de ces familles dans Courcelles, Lachenaye-Desbois, les manuscrits d'Hubert, etc.

V. Jean Chevalier, seigneur de Donnay et d'Almont, procureur général du duc d'Orléans, puis secrétaire de Charles VII, en 1422 (Godefroy), eut deux fils, savoir :

A. Pierre, qui suit, VI.

B. Etienne, qui suit VI bis, après son frère Pierre.

VI. Pierre Chevalier, écuyer, seigneur de Donnay et d'Alemont, ou d'Allemont, lieutenant général au duché d'Orléans, en 1460, chef de la branche des vicomtes d'Almont et de Saint-Just Chambon, d'où sont issus :

Nicolas, secrétaire et procureur du roi, 1496; Claude, fourrier de la garde du roi, 1490; Jean, lieutenant particulier du duché d'Orléans, 1772 ; Jean, capitaine d'une compagnie de gens de pied, 1504; Charles, abbé de Landais,

chanoine de la Sainte-Chapelle de Bourges, 1554 ; Jean, commissaire général des guerres, 1637; Jérémie, commandant du château royal de Mehun-sur-Yèvre, 1592 ; Léon, capitaine en chef d'arquebusiers à cheval, 1615; Lancelot, capitaine des gardes et lieutenant du maréchal Louis de Lachâtre, 1622; Georges, capitaine d'arquebusiers, 1616; Hilaire, lieutenant du grand maître de l'artillerie de France, 1660; Charles, capitaine au régiment d'Humières, 1695 ; Claude-René commissaire provincial d'artillerie, directeur à l'armée de Flandres, rang de lieutenant colonel, 1702 ; Charles, garde de la porte du roi Louis XVI, chevalier de Saint-Louis, et plusieurs autres capitaines et officiers.

Nous donnons, d'après le 7e registre complémentaire de l'Armorial de d'Hozier, la situation actuelle de cette branche, l'aînée des Chevalier.

XIII. Louis-Théodore Chevalier, vicomte d'Almont.

Ancien garde d'honneur, né à Romorantin, le 29 décembre 1791. mort à son château de l'Echéneau, commune d'Ennordres, le 6 juin 1868, épousa à Ennordres, par contrat passé devant Joffart, notaire à Méry-ès-Bois, le 11 mai 1813, Ursule-Emilie Berton de Monnot, sa cousine, dont cinq enfants,  savoir

A. Joseph-Théodore, né à Vignoux. le 6 septembre mort au berceau.

B. Frédéric-Théodore, qui suit, XIV.

C. Rodolphe-Maximilien, qui suit XIV bis.

D. Eugène-Charles Chevalier d'Almont, né à Ennordres, le 24 avril 1821, mort le 20 août 1824.

E. Emilie-Appoline, née à Ennordres, le 5 septembre 1817, morte enfant.

XIV. Frédéric - Théodore Chevalier, vicomte d'Almont, maire d'Ennordres, né à Ennordres, le 16 novembre 1816, épousa à Issoudun, devant Rousseau, notaire à Issoudun, le 21 février 1865, Marie-Françoise-Emilie-Elisa Pénigault, fille de Joseph-Jules et de Marie-Joséphine Bonneau d'Alençon, dont la mère était Marie-Julie Baucheron de Lecherolles. De ce mariage sont nés deux enfants, savoir :

A. Alice-Marie-Marguerite-Ursule Chevalier d'Almont, née à Issoudun, le 25 janvier 1866.

B. Emile-Georges-Pierre-René Chevalier d'Almont, né à Issoudun, le 10 avril 1869.

XIV bis. Rodolphe-Maximilien Chevalier, baron d'Almont, né à Ennordres, le 14 novembre 1818, épousa à Quincy, par contrat passé devant Richard, notaire à Mehun-sur-Yèvre, le 30 août 1846, Marie-Madeleine Chenu de Corgy, fille de Louis-Augustin et de Marguerite-Julie Guérin d'Homéry, dont la mère, Marguerite de Lauverjat, était soeur de Joseph de Lauverjat, commandant d'artillerie, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'honneur. De ce mariage sont nés deux enfants, savoir :

A. Louis-Joseph -Michel-Rodolphe Chevalier d'Almont, né à Quincy, le 15 juin 1847.

B. Marie-Jeanne-Claire-Emilie Chevalier d’Almont, née à Quincy, le 20 août 1854.

Les principales alliances de la branche ont été prises : Pour les hommes, dans les maisons de Choart, Harville, Roillart, Viole, Mareau, Fesque, Sainxe, Riou, du Main, Lalande, Voisines, Westrebourg-d'Alguet, Sailly, Poullain, Hallot, Passac, Lelarge-de-Bois-Durand, Bouchault, Cosne, Lachapelle, Foucault, Berton de Monnot, Chenu de Corgy, Pennigault-Bonneau, etc.

Pour les femmes, dans les maisons de Guillemeau, de Contes, Chaludet, du Croiset, Arcemale, Musnier, Malivaud, Maussabré, Bonneval, Saint-Mesmin, Levasseur, Humery, Lefort de Cernoy, Potin, Louault, Marechal, Monnot, Tarragon, Leconte de la Dabinerie, Perilieux, etc.

Voir les auteurs cités au commencement de la Notice. VI bis. Etienne chevalier, seigneur de Vignau, conseiler et secrétaire des commandements des rois Charles VII et Louis XI, maître des comptes, trésorier général de France, ambassadeur en Angleterre et à Rome, exécuteur testamentaire d'Agnès Sorel avec Jacques Coeur et du roi Charles VII avec Dreux de Budé, prévôt des marchands de Paris et grand audiencier de France, son beau-père, etc,

Voir Godefroy ; Courcelles, article de Budé, etc.

Etienne prenait pour armes de fantaisie de gueules à la licorne d'argent couchée, la tête et le cou contournés, au chef d'azur chargé de trois annelets d'or et portant pour devise : Exaltabitur sicut unicornis cornu meam.

Il fut l'auteur de plusieurs branches : Champagne, Ile-de-France, Lorraine et Normandie, savoir :

Celle du Vignau, des barons de Crissé, éteinte, a donné : Jacques, secrétaire du roi, maître des comptes, 1470; Nicolas, conseiller au parlement de Paris, 1572; Jean, conseiller au parlement, 1587; Nicolas, page d'Henri IV, commandant de chevau-légers, colonel de Paris, premier président de la cour des aides, chevalier de la reine Anne d'Autriche, surintendant des finances de Navarre et de Béarn, chevalier de Saint-Michel et savant célèbre ; Antoine, conseiller et maître d'hôtel du roi et chevalier de son ordre, 1612; Jacques, auditeur des comptes, 1521 : Germain, officier, tué à la bataille de Senlis, 1589, etc.

Cette branche s'est alliée aux maisons de Budé, Picaid, Guillart, Turquant, Aurillot, Teste, Veau de la Bauchère, Crêvecoeur, par les hommes. Ses filles sont entrées dans les maisons de Leboulanger de Montigny, Arbalètre de Melun, de Cordes, des Jardins, Vion, Barreau, Sallo, Boullenc, etc. — Voir Godefroy: Histoire de Melun, par Rouillard; Histoire des Conseillers au Parlement, par Blanchard ; Histoire des conseillers à la Chambre des Comptes, par Denis, etc.

La branche d'Aunay de Saint-Hilaire, éteinte, dont proviennent les marquis de Chevry, vicomtes de Courtavant, barons d'Enfrenel, etc.

On cite parmi ses membres : Pierre, conseiller au Parlement, évêque de Senlis en 1563 et confesseur du roi; Thomas, lieutenant du roi, à Châtillon-sur-Marne, 1478 ; Jacques, bailli d'Epernay, 1495; Georges, bailli et gouverneur

de Reims, 1599; Claude, lieutenant criminel à Reims, 1600; Oudar, capitaine au régiment de Champagne, 1640; Joachim, capitaine au régiment de Rambures, 1660; Joachim, lieutenant de carabiniers, tué à la bataille de Nerwinde, 1693; Jacques, Claude, Louis et Philibert-Antoine, receveurs généraux des finances, à Metz, 1679, 1684, 1704 et 1711; Nicolas-Louis, enseigne françaises, 1720; Jacques-Amable-Claude, conseiller au parlement de Paris, et grand-maître des eaux et forêts, 1730 ; François, lieutenant aux gardes, 1709; Nicolas-Léonard, capitaine aux gardes du roi, rang de général, chevalier de Saint-Louis, tué au siège du Quesnoy, 1712; Pierre, commissaire général des guerres; Nicolas, capitaine au régiment de Saluces; Armand, maître d'hôtel du duc de Berry, 1715; Louis, président au parlement de Paris, 1701; Marc-René, brigadier des armées du roi (général) et chevalier de Saint-Louis, 1762, et plusieurs autres magistrats et officiers.

Alliances masculines : Budé, Luillier, Charlet, Beguin, Cauchon de Maupas, Godet, Linage, Bonnet, Ollier, Ailly-d'Annebault, Guyon, Etienne d'Ogny, Combault d'Auteuil, Daniau de Saint-Gilles, Leclerc, Fermé, Fourault, Boulleur, Lapersonne, etc.

Féminines : Malval, Mathé, Fouravet, Geoffroy, Dary de la Fautrière, Letellier de Marsan, Levieux, Tarteron, Leconte de Nonant, Bouillé, Aubeterre, Preissac,

des ducs d'Ésclignac et de Fimarçon, Cadot de Sebbeville, Ranchin, Masson, Larivière, Lecocq d'Assy, etc.

Cette branche portait d'azur, à la fasce d'or, accompagnée en chef d'une molette d'or. Le baron d'Enfrenel, grand-maître des eaux et forêts, y a ajouté deux glands d'or. — Voir d'Hozier, Armorial général de France; Lachesnaye-Desbois, le père Anselme, Blanchard, etc.

La branche des Chevalier de Malpierre et de Légeville, éteinte, dont proviennent les vicomtes d'Abbeville ou d'Abainville, barons de Malpierre, etc. Elle a donné : Guillaume, conseiller et maître à la cour des comptes, 1553; Joseph, commissaire général des armées et vivres de Sa Majesté, 1596; Jean, conseiller au parlement, 1580; François, gouverneur de Vaucouleurs, contrôleur général des fortifications de Champagne et de Brie, gentilhomme de la chambre du roi, chevalier de ses ordres, son ambassadeur aux Pays-Bas et à Parme, 1598; René, protonotaire du Saint-Siége, prélat romain, 1640; Pierre, écuyer de la princesse de Lorraine-Vaudemont, 1572 ; Guillaume, prévôt et capitaine de la ville de Dompierre, 1597; Louis, directeur des aides à Chaumont, 1699 ; Anne, dame d'honneur de la reine de France, Anne d'Autriche, femme de Louis XIV, etc.

Cette branche s'est alliée par les hommes aux maisons de Prévost, Ernecourt, Choiseul, Morlot, Friant de Favernay, Chambly, Miremont, du Pasquier, des Roberts du Houx-Vioménil, etc.

Par les femmes : aux maisons de Bruslard-Genlis, des Salles, Hennezel, Baillivy, Aigneville, Bonnardi, etc.

L'Armorial général de France lui donne pour armes : « D'azur au chevron d'or » (le chevron est souvent mis à la place de la fasce, somme brisure de cadet). Le père dom Calmet, dans son Histoire de la maison de Salles, les blasonne comme suit : « D'azur à une bande abaissée d'argent terminée d'un croissant du même, côtoyée de trois molettes à huit rais d'argent, posées 2 et 1. »

La branche des marquis du Coudray, comtes de Bouëlle, barons de Caunan, existante. Elle a donné entre autres hommes remarquables : Nicolas et Jacques., conseillers au parlement de Paris, 1635, 1638; Simon, maître des comptes, 1642 ; Antoine, contrôleur général de l'extraordinaire des guerres et de la cavalerie légère, 1640; François, écuyer du roi, 1680; Jacques, capitaine

de cavalerie au régiment de Laferronnaye, 1740 ; Antoine-Louis, lieutenant du roi en la ville de Donnemarie, gentilhomme de la chambre du roi et chevalier de Saint-Louis,1788 ; Jean-Baptiste, maréchal des camps et armées du roi (général), gouverneur du Bengale, chevalier de Saint-Louis, 1780; Louis, maître des requêtes, préfet, officier de la Légion d'honneur; Guillaume et Guillaume-Pierre, conseiller à la cour des comptes de Normandie, 1675, 1720 ; Guillaume Robert, président au parlement de Rouen, 1760; François-Robert, capitaine d'infanterie, 1788; Alexis-Guillaume, capitaine au bataillon des chasseurs cantabres, 1786, etc.

Cette branche s'est alliée par les hommes aux maisons de : Le Picart, Gaudart, Fraguier, Aguenin-le-Due, chevalier de Monthion, Villefeu, Nicaise, Lecamus,

Breteau , Robin d'Alligny -, Lempereur de Querny, Lucas de Boscourcelles, Lhermette, Blondet, Mesnage, Postel des Minières, Dufour de Longrue, Beurges, Oudinot de Reggio, des ducs de Reggio, etc.

Par les femmes, elle a contracté alliance avec les maisons Potier, des ducs de Gesvres et de Thrèsmes, Cremeaux d'Entragues, Laporte, Gordon, Ledain, Leignet, Marest de Richebourg, Lecavelier de Cuverville, Lebarbier de Grainville, Brévedent, Guyon d'Anfreville , Lecourtois de Minut - Castera, Saint – Gilles Broc, etc.

Des auteurs ont, par erreur, blasonné les armes de cette branche comme suit : « D'azur à trois chaudrons de sable, » ce qui était les armes du Chevalier de Morvillars, en Normandie (Armoriai général). Cette branche porte : « d'azur, à la tête de licorne d'argent, au chef d'argent chargé de trois demi-vols de sable. » Couronne : de marquis.

Devise : In concilio celeritare exequendo robur.

(Nobiliaire de Normandie, par Magny; Recherches sur la noblesse de Champagne, par Caumartin ; Lachesnaye-Desbois, Blanchard, etc.

La maison de Chevalier d'Istras, des Oches et de Saint-Martin, comtes de Sinard, existant encore, anciennement fixée en Auvergne, en Dauphiné, en Provence est, croit-on, une branche de la maison de Chevalier d'Almont.

Elle porte : d'azur au chevron d'or, chevron qui serait une brisure de cadet.

(Voir Armorial général : Histoire des Chevaliers de Saint-Louis, par Théodore Anne, Lachesnaye-Desbois, Charrier, Guy-Allard, Robert, de Briançon (Histoire de Provence, etc.)

Les principaux membres de sa race sont : Jean, capitaine en chef de gens de pied, 1635; Pierre et François, juges royaux de la ville de Seyne ; Georges et Louis, conseillers au parlement de Grenoble, 1699, 1789; un chanoine, comte de Vienne, 1785; Jean-Jacques, capitaine de cavalerie, qui reçut la croix de Saint-Louis du roi Louis XVIII, sous le titre de comte de Sinard ; Frédéric-Louis Maxime, officier à l'armée de Condé, capitaine dans la légion du Nord, en 1806, chevalier de Saint-Louis, vivant à Grenoble en 1868, et plusieurs autres magistrats et officiers.

Cette branche s'est alliée aux maisons de Lauzanne, L'Olivier, Forbin-Gardanne, Gueirot de la Brimaudière, du Vache, Joannis-Châteauneuf, Ferry, Abzac, Laugier, Bonfils, Plan de Sièyes, Vincent de Pannette, etc.

Indépendamment de celles dont la dénomination va suivre, on compte encore en France d'autres familles du nom de Chevalier, savoir : Chevalier de Chantepie, dans la Mayenne, dont le représentant a épousé une demoiselle de Quatrebarbes ; Chevalier de Boischevalier, dans la Loire-Inférieure, maintenu dans sa noblesse en 1669, dont le premier membre était échevin d'Angers, maire sous François Ier; Chevalier de la Petite-Rivière, dont le chef actuel de nom et d'armes est officier supérieur d'infanterie ; Chevalier de la Bigottière,

dont le représentant officier supérieur de cavalerie, fils de Jacques Rose, chevalier de Saint-Louis, ancien chef vendéen, puis colonel des dragons de la garde de Louis XVIII, a été anobli par lui; Chevalier ou Lechevallier, au Havre; Chevalier de Lourcières, fonctionnaire au ministère des finances, et enfin Chevalier de Saint-Robert, dont le chef est secrétaire de légation de France, à Copenhague.

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