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L'Avènement du Grand Monarque

L'Avènement du Grand Monarque

Révéler la Mission divine et royale de la France à travers les textes anciens.

Publié le par Rhonan de Bar
Publié dans : #CHÂTEAUX DE FRANCE.

 

FONTAINEBLEAU LES ORIGINES DU CHATEAU.

 

fontainebleau.jpg

 

De L.TARSOT & M.CHARLOT.

 

 

Fontainebleau est un lieu assis dans la forêt de Bière, en une plaine, fermé de divers coteaux, rochers et montagnes couvertes de bois de haute futaie. Anciennement c'était un vieil bâtiment où les rois par quelques fois se retiraient comme en lieu solitaire. Le roi François Ier qui aimait tant à bâtir, considérant ce lieu ainsi fermé de ses rustiques, y prit fort grand plaisir, et, de fait, le fit bâtir comme il est de présent.

 

Les anciens récitent qu'en ce lieu y avait une grosse tour, où de présent et sur les fondements d'icelle est la chapelle, prochaine de la grande salle de bal et s'est-on servi d'aucuns vieils fondements. La plus grande partie du logis est bâtie de grès avec briques principalement la basse-cour, laquelle en grandeur excède toutes autres cours des bâtiments royaux. En la seconde cour y a source de fontaine, et se dict que c'est la plus belle eau de source qui se voie guère, et que par ce on l'appelait Belle-eau, maintenant Fontainebleau. Le feu roi François 1er, qui le fit bâtir, s'y aimait merveilleusement, de sorte que la plus grande partie du temps il s'y tenait, et l'a enrichi de toutes sortes de commodités, avec les galeries, salles, chambres, étuves et autres membres, le tout embelly de toutes sortes d'histoires tant peintes que de relief, faites par les plus excellents maîtres que le Roi pouvait recouvrer tant de France que d'Italie, d'où il a fait venir aussi plusieurs belles pièces antiques. En somme que tout ce que le Roi pouvait recouvrer d'excellent c'était pour son Fontainebleau, où il se plaisait tant que, y voulant aller, il disait qu'il allait chez soi.

 

Mais depuis la mort du feu roi François le lieu n'a pas été si habité ni fréquenté qui sera causé qu'il ira avec le temps en ruines comme font beaucoup d'autres places que j'ai vues faute de n'y habiter. » A cette courte description que l'architecte Androuet du Cerceau consacre à Fontainebleau en son livre Des plus excellents bâtiments de France (1579), nous ajouterons que le château, un peu abandonné sous les trois derniers Valois, reprit tout son éclat avec Henri IV ; que sous les Bourbons il fût constamment l'un des séjours réguliers de la cour et qu'au dix-neuvième siècle il n'a jamais cessé d'être une des résidences des maîtres de la France. Nous avons déjà le résumé de son histoire.

 

Cette histoire remonte au douzième siècle, au roi Robert le Pieux, fondateur probable du château. Plusieurs édits de Louis VII sont datés de Fontainebleau. Ce prince aimait ce manoir retiré. Il y fonda une chapelle consacrée, sous l'invocation de saint Saturnin, par l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket. Philippe-Auguste habita souvent Fontainebleau. Il y signa de nombreux édits parmi lesquels on peut citer celui de 1186, attribuant aux pauvres et aux malades de l'Hôtel-Dieu de Nemours tout le pain qui resterait de sa table pendant les séjours à Fontainebleau.

 

En 1191, à son retour de la Palestine, il passa dans ce château lés fêtes dé Noël. Louis IX se réfugiait souvent dans « ses déserts » de Fontainebleau, où il fit bâtir un donjon, la chapelle de la Trinité et un hôpital, entretenu aux frais du trésor royal. Joinville raconte que Ce roi étant tombé gravement malade à Fontainebleau fit venir son fils aîné et lui adressa ces touchantes paroles : « Biau fils, je te prie que tu te fasses aimer au peuple de ton royaume ; car vraiment je aimerais mieux qu'un Escot venist d'Ecosse, ou quelque autre loingtain étranger et gouvernast le peuple du royaume bien et loyalement, que tu le gouvernasses mal à poinct et en reproche.»

 

Philippe le Bel naquit et mourut à Fontainebleau. Ce prince chassait le cerf aux environs de Corbeil. Son cheval le jeta rudement contre un arbre, et ce choc le blessa mortellement. Il demanda à être porté en son manoir de Fontainebleau, y languit quelques jours, reçut les derniers sacrements « et puis, dit la Chronique des Flandres, mourut le beau roi Philippe à Fontainebleau ».

 

On a quelques traces d'un séjour de Charles IV le Bel au château où le vint trouver sa sœur, Ysabeau de France, reine d'Angleterre et femme d’Édouard II. Cette princesse avait à se plaindre de son mari et venait demander protection à son frère. De cette époque jusqu'au règne de François Ier la tradition n'a rien conservé. A cette résidence, perdue au milieu des bois, nos rois préfèrent tantôt Vincennes ou Saint-Germain, plus proches de Paris, tantôt les châteaux des bords de la Loire, si chers à tous les princes Valois. A peine sait-on que Charles V y fonda une bibliothèque, augmentée par Louis XI et transférée à Blois par Louis XII, que Charles VII y fit peindre à fresque l'histoire de ses victoires. Ce vieux manoir était probablement fort délabré quand un caprice de François Ier en fit un palais merveilleux.

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