LE SAINT SUAIRE
(Extrait de : Ascendances Davidiques des Rois de France.) Marquis de La Franquerie.
Faut-il ajouter que, le 19 août 1983, j’ai reçu une lettre d’un ami, Monsieur M. O., ancien élève de Polytechnique, me faisant part de la remarque qu’il avait faite dans quatre reproductions d’un livre qu’il m’envoyait pour avoir mon avis. Ce livre est celui de deux savants américains, Stevenson et Habermas La Vérité sur le Suaire de Turin. Cet ami croit avoir remarqué sur ces reproductions que la tache de sang qui s’est écoulée de la plaie faite par la lance qui a ouvert le Coeur de Notre‑Seigneur reproduisait l’effigie de profil du Roi Louis XVI en buste. J’ai immédiatement comparé avec un médaillon que j’ai toujours dans mon bureau représentant de profil les têtes du Roi et de la Reine Martyrs et celle du jeune Dauphin Louis XVII et qui contient également des cheveux de la Reine et des parcelles des grands Cordons du Roi et du jeune Prince. Je dois reconnaître que la ressemblance est frappante. J’ai donc aussitôt écrit à un ami, qui jouit de certaines communications d’En-Haut et auquel Pie XII avait confié certaines missions délicates, pour lui demander s’il pourrait me donner des lumières à ce sujet.
Est-ce une délicatesse de la Providence ? Je le pense. Le même soir, et alors que ma lettre à lui adressée n’était pas encore partie, cet ami m’a téléphoné. Je lui ai alors exposé la question et, immédiatement, il m’a dit : « C’est vrai ! » provoquant chez moi l’une des plus grandes émotions de ma vie, car son affirmation constituait la plus bouleversante et la plus transcendante confirmation de toutes mes recherches, de mon amour passionné de Dieu, de la France et du Roi, cette Trilogie incarnée dans un même Idéal et une même Foi !
Ce sang de la plaie du Sacré-Coeur, qui reproduit ainsi 1760 ans auparavant le profil du Roi Louis XVI, n’aurait-il pas pour but d’annoncer prophétiquement que le Grand triomphe du Christ, Fils de Dieu, Dieu Lui-même, se produira par le Grand Monarque qui sera tout à la fois Son Image et Sa Représentation comme aussi celles du Roi Martyr qui fut le premier Souverain à consacrer son Royaume et sa Personne au Sacré-Coeur et fut lui aussi l’image et le représentant du Christ dans l’ordre temporel et aussi dans le martyre pour le salut de son peuple, ROI‑MARTYR dont le Grand Monarque descendra...
Voici la réponse de mon ami, en date du 1er septembre 1983 :
« Bien cher Ami, Je viens enfin répondre à votre lettre du 19 août en vous priant de bien vouloir m’excuser du retard à vous donner satisfaction. Dans cette lettre, relative à l’ouvrage intitulé : La Vérité sur le Suaire de Turin, vous mettez l’accent sur le fait que parmi les reproductions du Linge sacré que comporte l’édition, sur quatre d’entre elles il existe, sur la plaie du Coeur du Christ, une tache de sang qui est bouleversante tant elle ressemble au portrait de Louis XVI. Et vous me demandez de vous donner mon sentiment à ce sujet. C’est bien volontiers que j’acquiesce à votre désir, ne croyant pas faire ainsi oeuvre téméraire.
Tout bien pesé, je puis vous dire que je crois fermement, raisonnablement, que vous ne vous trompez pas. Tout est dit clairement, chacun est à même de le comprendre, et tel que le fait est présenté il apparaît indiscutable, et dès lors on l’accepte ou bien on le refuse. Et rien d’autre !
Découverte inattendue, certes, mais qui n’a rien d’invraisemblable et que l’on peut expliquer quand on connaît la dévotion au Sacré-Coeur et les horizons qu’elle dévoile à ses fidèles. Et d’emblée, un argument en faveur de l’authenticité du fait, s’impose à l’esprit.
Je m’explique. En effet, si l’on se réfère aux paroles du Sauveur dans ce que l’on appelle :
« Les Douze grandes Promesses » lesquelles font partie intégrante des « Grandes Révélations », on y trouve, à la onzième promesse, celle-ci :
« Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur NOM inscrit dans Mon Coeur et il n’en sera jamais effacé ».
Dans le cas qui nous occupe, nous avons bien plus qu’un nom, nous avons un visage, et lequel ?
Celui du Roi Louis XVI. Mais ceci étant, pourquoi ne pas admettre que la promesse formulée dans la forme rapportée, pourrait toujours, selon le bon plaisir de Son Auteur, prendre une autre forme d’expression plus excellente et plus appropriée à Ses vues, selon les temps et les moments ?
Aussi, quand on se trouve en présence d’une réalisation nouvelle, mais frappante, pourquoi en douterait-on ? La Foi n’est-elle pas là pour nous aider et nous éclairer ?
Mais encore, dès lors qu’il s’agit, à l’évidence, du Roi-Martyr, de celui qui, en tant que monarque fut le premier à consacrer son royaume, sa Personne, au Sacré-Coeur de Jésus, comment ne pas croire ? Et croire à l’authenticité du fait constaté.
Certes, on le sait bien, de cette consécration certains ont osé dire : « Œuvre vaine, sans lendemain », car nous y sommes à ce « lendemain » inattendu, car, à considérer les choses dans la lumière d’En-Haut, comment ne pas voir que l’acte accompli par l’infortuné monarque durant
sa captivité au Temple, pour tardif qu’il fût, dans le temps, s’inscrit néanmoins dans l’éternel présent de Dieu, avec toutes ses conséquences, et parmi celles-ci le fait indéniable qu’en tout état de cause l’acte accompli répondait pleinement à l’attente divine.
D’où il s’ensuit que son caractère solennel demeure entier et que, de surcroît, en raison même de sa pérennité, il se trouve que son actualité subsiste encore et s’impose d’elle-même.
Cela me paraît évident et surtout conforme à la logique divine si souvent méconnue ou simplement oubliée !
Aussi bien, ne nous étonnons pas de la présence d’un tel signe dans le Saint Suaire de Turin.
Un signe qui, d’ailleurs, se révèle aussitôt chargé de sens quand on y regarde de près et que l’on
constate qu’il se produit, justement, à l’heure où la dévotion au Sacré-Coeur est considérée, même dans l’Église actuelle, hélas, comme une chose définitivement révolue, parce que « dépassée »
au regard des innovations intervenues depuis Vatican II. Tandis que, par ailleurs et dans le même temps, tout ce qui serait de nature à évoquer la Royauté, est insidieusement combattu, sous les formes les plus diverses et les plus subtiles, en prenant bien soin de ne jamais parler de l’objet lui-même : la Royauté. Par contre, on exalte à l’envi la Révolution, ses principes, ses œuvres et ses idoles, la démocratie, la liberté, la fraternité, les droits de l’homme, la république, le progrès, les loisirs... !
Et dans cet abîme sans fond, certains voudraient bien « que tout y passe », c’est-à-dire vingt siècles de civilisation chrétienne, mis en pièces à tout jamais. Et sous la férule du Pouvoir occulte qui dirige et gouverne le monde, tout y contribue activement, la presse, la radio, la télévision, utilisées à souhait pour appauvrir, en attendant de les voir disparaître, toutes les valeurs spirituelles les plus nobles qui ont fait la grandeur de la France et contribué à son rayonnement dans le monde entier.
Mais alors, et pour en revenir au signe sacré que nous présente le Suaire de Turin, comment ne pas voir, en tout cela, que le Seigneur des Seigneurs et le Roi des Rois, le Christ-Roi enfin, entend faire prévaloir à la face d’un monde tombé dans l’impiété, l’idolâtrie et l’incrédulité, le caractère irrécusable et irréversible de Ses desseins et de Ses dons, en Se manifestant de façon aussi singulière, mais combien éloquente, comme nous venons de le voir.
Il y aurait beaucoup à dire sur un tel sujet, mais voici qui résume, en quelque sorte, et c’est de dire : « Ne croirait-on pas, à bien des indices, ne serait-ce qu’en se référant à l’histoire de la dévotion (Hamon S.J.) que le Christ ne cesse de mettre au point la Grande Question des Révélations de Paray-le-Monial ? »
Voilà qui en dit long, n’est-ce pas ? Eh bien ! C’est tout cela qu’évoque le langage, mystérieux de prime abord, du Suaire de Turin. Telle est ma pensée.
J’arrive maintenant à un fait d’un autre genre, différent dans sa nature, mais identique quant au fond, à tout ce que nous venons de voir. Ce fait, le voici :
C’était il y a dix ou quinze ans, à Orléans, lors des Fêtes célébrées en l’honneur de sainte Jeanne d’Arc. Parmi les nombreuses personnalités invitées, se trouvaient le Cardinal Cerejeira, Patriarche de Lisbonne, et le Prince Xavier de Bourbon-Parme. Et voici qu’à la sacristie de la Cathédrale, le Prince Xavier, abordant le Cardinal, se trouva amené à lui demander si, dans le troisième secret de Fatima, il y avait « quelque chose » concernant la France. Le Cardinal, nullement surpris, s’empressa de répondre au Prince :
« Oui, il y a quelque chose concernant votre Patrie ».
Sur quoi, le Prince Xavier, respectueux du silence observé par l’Église, remercia le Prélat, sans chercher à savoir en quoi consistait ce « quelque chose ».
Un détail historique, parmi bien d’autres, mais qui montre que Notre-Seigneur « ne cesse » en effet, de mettre au point la grande question des Révélations de Paray-le-Monial.
Voilà, très cher Ami, ma réponse à votre lettre. Je crois que pour avoir attendu aussi considérablement vous accueillerez mes dires avec grande joie, comme je le souhaite... »
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Le Saint Suaire. La coulée de sang de la plaie du coeur du Christ.
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Médaillon représentant de profil, les têtes du Roy et de la Reyne Martyrs et celle du jeune dauphin Louis XVII.